Maya
Genre: Horreur , Fantastique , Esprits
Année: 1989
Pays d'origine: Italie
Réalisateur: Marcello Avallone
Casting:
Peter Phelps, Mariella Valentini, William Berger, Cyrus Elias, Mariangélica Ayala...
 

Nous voici transportés dans un village du Yucatan au Mexique, le pays des peuples anciens et de mystères encore plus anciens. Le vieux professeur Salomon Slivak, fasciné par la culture ésotérique des Mayas découvre qu'il existe un moyen de traverser la dimension humaine et donc d' entrer dans le monde des esprits. Il souhaite en même temps découvrir toute la vérité sur le Roi Chibalda. Mais une force surnaturelle le tue...

Lisa Slivak tente de découvrir les circonstances exactes de la mort de son père, retrouvé mutilé et le coeur arraché au pied d'une antique pyramide Maya. Tandis que les villageois préparent une fête en l'honneur du Dieu Xibalbay, Maria, compagne de Salomon et la petite amie de Peter, un Américain vivant dans la région, sont victimes de la même sentence. Peter demande alors au vieux Francesco d'exorciser les forces du mal libérées par Slivak...

 

 

Maya est un film faisandé qui fait illusion dix minutes à tout casser. Les scènes sont mal raccordées, l'ensemble est confus, certains personnages, comme ces voyous de la première partie, sortent de nulle part et ne sont là que pour (mal) illustrer la présence d'un esprit tueur. Le scénario est pataud autant que feignant. Plus que L'au-delà de Fulci auquel on tend à le comparer assez souvent, c'est bien plus au piètre La malédiction du pharaon auquel on pense. D'ailleurs, c'est simple, on y pense pas, on en est vite convaincu ! Il ne s'agit là que d'un calque grossier d'une oeuvre fulcienne déjà peu reluisante...

Le film s'ouvre donc sur un William Berger vieillissant et même agonisant, ce après une citation prétexte de Carlos Castaneda, aussi obscure au sein du film qu'une rencontre spiritualo-chamanique avec le buste d'Allan Kardec au cimetière du Père-Lachaise. Pof, le ton est donné, on comprend, mais disons que l'on comprend en recollant chaque fois les morceaux : le vieillard sort de chez lui, s'en va sur un coup de tête et peut-être même en pyjama (me souviens plus, désolé, dans ce film, tout est possible !), exorciser le secret d'un vieux dieu sanguinaire, fruit pourtant de nombreuses années de recherches. Bien entendu celui-ci se fait dessouder salement, et ainsi de suite...

 

 

Inutile de chercher midi à quatorze heures, Il n'y a quasiment rien à sauver dans Maya. Marcello Avallone, réalisateur d'une poignée de films à peine, était déjà responsable juste avant d'un triste "Specters" (Spectri) avec John Pepper et Donald Pleasence, une autre histoire d'archéologie et d'occultisme horrifique sans relief, ni suspens, ni rythme, un peu comme Maya... tiens donc !

Alors soit, on pourra bien en extirper les qualités, mais elles resteront à la fois rares et annexes : une direction artistique signée Angelo Santucci, très correcte, et à laquelle cette sale bobine ne rend pas la pareille ; une photographie plutôt attrayante due à Silvano Ippoliti (Satanik, Le grand Silence, Le retour de Croc Blanc,...), ainsi que des maquillages assez soignés, que l'on doit conjointement à Rosario Prestopino, dont on rappellera par exemple ses collaborations avec Lucio Fulci qui l'ont d'ailleurs vu à l'époque débuter (L'enfer des zombies, Frayeurs, L'éventreur de New York,...) et Franco Casagni (Murderock, Paganini Horror, ou encore "Opera" et "Le syndrome de Stendhal" de Dario Argento). N'évoquons même pas les effets spéciaux de Giuseppe Carozza ("Orca", "L'ouragan vient de Navarone"), ils restent dans le domaine de l'obsolète (un peu de lumière bleue pour un final pompé sur Poltergeist et puis s'en va !)

 

 

Reste quoi à sauver ? En tout premier lieu une musique atmosphérique bien meilleure que le film lui-même. On la doit au méconnu Gabriele Ducros. Autant dire que celui-ci s'est décarcassé au regard du laisser-aller pitoyable de Marcello Avallone et de ses scénaristes. Il convient à ce titre de signaler l'omniprésence de scènes de baise, arrivant à intervalles réguliers (c'est-à-dire tous les 1/4h à peu près) comme des cheveux dans un film-soupe. Une catastrophe de remplissage que ne parvient pas à sauver un quota décent de meurtres se voulant sauvages. A ce titre encore, Maya manque de mise en scène pour ne pas parler d'orchestration : en effet, ces morceaux de bravoures tendant vers le gore semblent se vouloir originaux, pervers et sadiques. Hélas, si leur mise en bouche est parfois prometteuse, jamais ils ne semblent trouver le bon timing et paraissent s'avorter eux-mêmes. En témoigne cette scène où l'une des protagonistes est soulevée par des hameçons pour la pêche au gros : on nous en présente tout un panel en train de s'exciter, mus par les forces invisibles du mal, et seuls deux d'entre-eux servent au final. On est loin, très loin même, d'un agencement aux fils barbelés, présent par exemple dans le "Suspiria" du sieur Argento. Difficile d'ailleurs de ne pas se dire que cette distance se fait ici le symbole d'un genre transalpin en pleine perdition sinon même déjà perdu. Finalement il n'y a qu'une scène véritablement à sauver dans ce navet où les acteurs sont également exécrables : l'éclatement du crâne d'une jeune femme dans sa baignoire contre ses robinets, juste avant de se faire ouvrir le nez contre le rebord en émail... autant dire, pour rester dans le sujet, ou presque, que ce n'est pas le Pérou !

 

 

Mallox

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