Virus
Titre original: Fukkatsu no hi
Genre: Science fiction , Post-apocalypse , Catastrophe
Année: 1980
Pays d'origine: Japon
Réalisateur: Kinji Fukasaku
Casting:
Masao Kusakari, Tsunehiko Watase, Isao Natsuyagi, Shin'ichi Chiba, Kensaku Morita...
 

Un sous-marin britannique, immergé dans la baie de Tokyo, procède au lancement d'un satellite. Celui-ci découvre une ville intacte, mais la cité est morte : chaque individu a été touché par l'épidémie. Après avoir réalisé que l'apocalyptique virus avait également atteint le Japon, l'équipage 7, avec rancoeur, part en direction de l'Antarctique, seul territoire encore intact... puisque le froid semble être l'unique possibilité de survie.

 

 

Alors que l'âge d'or des films catastrophes américains prend doucement fin pour céder la place à toutes les productions post-apocalyptiques qui vont déferler durant les années 80, en grande partie suite au succès planétaire de Mad Max sorti en 1979, le film japonais Fukkatsu no hi, distribué à l'international sous le titre Virus, se présente comme une synthèse parfaite des deux genres cinématographiques.


Après l'adaptation de son roman La Submersion du Japon, le célèbre écrivain japonais Sakyo Komatsu voyait une autre de ses oeuvres intéresser les producteurs qui allaient donc mettre en route Virus. Un projet ambitieux que le producteur Haruki Kadokawa désire mettre en valeur au niveau international. Il débloque pour cela un budget colossal, faisant de Virus le titre le plus cher de l'histoire du cinéma japonais. Malheureusement, le film ne rencontrera pas le succès escompté. John Frankenheimer devait initialement réaliser le film, avant que ce dernier n'aboutisse dans les mains de l'un des réalisateurs japonais les plus controversés en la personne de Kinji Fukasaku, à qui l'on doit "Sous les drapeaux, l'enfer", "Tora ! Tora ! Tora ", Bataille au-delà des étoiles, ou plus récemment "Battle Royale". Le réalisateur s'entoure d'un casting des plus prestigieux, qui sans briller par ses performances, nous permet de croiser Masao Kusakari, Bo Svenson, George Kennedy, Robert Vaughn, Henry Silva, Chuck Connors, Olivia Hussey, Edward James Olmos, Ken Ogata, Sonny Chiba ou encore Glenn Ford !

 

 

Le récit de Virus se compose de deux parties distinctes, une première qui se rapproche donc du déroulement d'un film catastrophe assez classique, avec l'exposition des faits et des personnages, la mise en place du cataclysme et la gestion de la crise par les officiels, et la seconde, qui verse dans le post-apocalyptique. Nous suivons alors les survivants qui tentent d'éviter le pire et projeter de reconstruire pour le mieux une civilisation. Une renaissance de l'humanité qui semble bien compromise...


A l'origine de la catastrophe, le projet Phénix, issu de recherches militaires secrètes américaines, qui visait à fabriquer une arme bactériologique d'une rare efficacité afin de prendre un peu d'avance sur l'U.R.S.S. dans la course aux armements. Ces quelques individus qui agissent dans l'ombre se débrouillent pour répandre dans l'air un échantillon du virus MM88, provoquant une épidémie qui va rapidement se propager depuis les Alpes italiennes, faisant naître partout dans le monde de violentes émeutes et des pillages monstrueux. Les gouvernements sont dépassés par les événements, d'autant plus que le soi-disant vaccin distribué au peuple s'avère n'être qu'un banal placebo... Le monde n'est plus que ruines et désolation, les morts se comptent par dizaines de millions, et les seuls survivants sont les personnes présentes dans des bases situées dans les zones froides du globe, principalement en Antarctique. 855 hommes et 8 femmes représentent alors l'avenir de l'humanité. Un conseil décisionnel se forme, et non sans mal tente d'établir un avenir nouveau à l'espèce humaine. Les relations entre les représentants des différents pays sont tendues, et la présence de seulement 8 femmes paraît peu pour satisfaire les plaisirs et instincts de reproduction de la population masculine. Il va pourtant falloir trouver une solution...

 

 

Comme si cela ne suffisait pas, quelques personnalités haut placées avaient activé des systèmes de défense nucléaire avant de mourir. Un tremblement de terre menaçant Washington risquerait de déclencher une pluie de plusieurs dizaines de missiles atomiques un peu partout sur la surface de la Terre, et notamment sur la base antarctique. Un ancien agent de la C.I.A. et un scientifique japonais vont entamer un long périple pour tenter de stopper cette nouvelle menace... sans succès...


Un récit dense qui ne laisse que peu de place à l'espoir, et qui malgré quelques maladresses et une certaine 'excessivité' s'avère plutôt effrayant. Virus nous offre en effet quelques images fortes, comme des rues jonchées de cadavres, qui sont empilés par l'armée en de gigantesques bûchers humains avant d'être allumés à l'aide de lance-flammes, ou des villes desquelles ne s'échappe le moindre signe de vie... Certains moments mettent un peu mal à l'aise également, comme lorsque le nouveau conseil prend la décision, pour sauvegarder l'avenir de l'humanité, de couler un sous-marin et tout son équipage, ou lors de la prise de décision concernant la réglementation des relations sexuelles entre les hommes et les femmes. Au-dessus de tout cela plane bien évidemment le spectre de la guerre, et des relations conflictuelles entre les représentants des différents gouvernements, incapables de s'accorder sur la moindre chose, et qui sont pourtant amenés à décider du sort de millions de personnes. La science au service de la recherche militaire et la course aux armements sont également dans la ligne de mire du réalisateur et de l'écrivain à l'origine de Virus, n'oublions pas que nous sommes alors en pleine période de Guerre froide...

 

 

Comme souvent, les distributions internationales ont subi quelques coupes avant de nous parvenir. Des 158 minutes de la version originale, 108 composent la version anglophone, alors qu'en France, la VHS éditée chez MPM arrive péniblement à 125 minutes. À noter également que le montage français diffère un peu du japonais, on perd bien entendu quelques séquences, sans que cela ne nuise vraiment un récit (quelques nichons disparaissent tout de même !), mais ce qui se remarque le plus est l'inversion de quelques scènes, dont deux principales, celle d'introduction dans la version japonaise figure bien plus tard dans l'édition disponible chez nous, tout comme une partie du final, qui fait office d'ouverture dans la version française.

Quoi qu'il en soit, s'il est préférable de découvrir le film dans sa version la plus complète (tout comme pour La Submersion du Japon ou Nostradamus – Fin du monde an 2000), passer à côté de Virus serait un tort. Kinji Fukasaku nous livre ici un film glacial dans tous les sens du terme, durant lequel la fin du monde se déroule sous nos yeux dans une ambiance qui fait réellement froid dans le dos...

 

Nicolas

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