Bataille au-delà des Etoiles
Titre original: The Green Slime
Genre: Science fiction
Année: 1968
Pays d'origine: Etats-Unis / Japon
Réalisateur: Kinji Fukasaku
Casting:
Robert Horton, Richard Jaeckel, Luciana Paluzzi, Ted Gunther, Bud Widom...
Aka: Gamma 3 : Cosmic War (version japonnaise) / After the Destruction of Space Station Gamma: Big Military Operation / Battle Beyond the Stars / Death and the Green Slime
 

L'astéroïde "Flora" menace d'entré en collision avec la terre, le UNSC envoi son meilleur élément, le commandant Rankin, sur la base Gamma 3, afin qu'il prenne la tête d'un petit groupe qui doit atterrir sur l'astéroïde et le faire sauter. La mission réussit mais une étrange substance c'est accroché à l'une des combinaisons spatiales et malgré la décontamination réussit à s'infiltrer dans la station.

 

 

Réalisé à la même époque que le fameux "2001 l'Odyssée de l'Espace", ce film de science fiction tourné au japon avec des acteurs américains et des seconds rôles recrutés dans les bases US locales, n'a que peu de rapport avec le chef d'oeuvre métaphysique de Kubrick. Pas de foetus qui flotte dans l'espace infini, nous sommes plutôt en présence d'une petite série B bien sympathique et totalement kitch. La véracité scientifique a laissé la place à une version pop du futur, qui nous fait penser à la série anglaise "UFO", avec un look typiquement année soixante. Le brushing impeccable pour les hommes et mini jupe de rigueur pour les femmes, une mode qui restera une constante dans de nombreux films et séries de science fiction japonaise pendant des années.
Dés les premières images (les cuisses d'une jeune femme filmée sous son bureau) on sait que l'on ne va pas s'ennuyer, les vingt premières minutes sont consacrée à l'expédition qui va atterrir sur l'astéroïde, les décors et les véhicules font étrangement penser à "Armageddon". La suite décrivant la confrontation des militaires de la station spatiale contre des créatures inconnues tendrait plus vers "Aliens". Précisons cependant que les films de Bay et Cameron n'existaient pas encore à l'époque, étrange !
La mission semble donc s'être accomplie sans problèmes puisque l'astéroïde est détruit, malheureusement les valeureux astronautes ramènent avec eux un dangereux passager clandestin sous la forme d'un slime. Certains d'entre nous se souviennent encore du slime immonde gélatine verte vendue dans des petites boites en plastique en forme de poubelle et qui fit la joie des gamins de l'époque et des centres anti-poisons. Le bougre ne va pas garder sa forme gélatineuse longtemps, ce dernier se nourrissant d'énergie va profiter de la décontamination pour prendre la forme d'une espèce de cyclope à tentacule, dont les principales préoccupations seront de massacrer quelques militaires, se reproduire et courir derrière des infirmières affolées, Luciana Paluzzi en tête (on peut être extra terrestre et avoir bon goût !).
Comme si tous cela ne suffisait les scénaristes croient judicieux d'ajouté à l'histoire le sempiternel triangle amoureux entre la séduisante Luciana Paluzi et le duo Robert Horton Vs Richard Jaeckel. Deux militaires l'un fonceur et ex prétendant de la belle (qui n'arrête pas de dresser le pouce !) et l'autre plus modéré et futur époux, évidemment l'un des deux périra héroïquement en sauvant les rescapés (devinez lequel) laissant la belle se consoler dans les bras de son concurrent. Une histoire d'amour dont on se fiche éperdument et qui sera d'ailleurs supprimée de la version japonaise, tout comme l'horrible chanson pop du générique.

 

 

Le visage le plus connu est sûrement celui de Richard Jaeckel qui interprétait le rôle du MP dans "Les 12 Salopards " et qui joua dans plusieurs autres films de Robert Aldrich. Un acteur qui n'a pas chômé et qui est apparu dans de nombreux films de genre ("Grizzly", "Day of the Animals"...) et séries télés des années 50 à nos jours ("Alerte à Malibu" belle fin de carrière). Moins connu chez nous Robert Horton est un acteur de télévision qui fut notamment le héros de la série "Wagon Train". Les bondophiles par contre n'ont sûrement pas oublié la belle italienne Lucianna Paluzzi pour son interprétation de Fiona Volpe dans "Opération Tonnerre" / "Thunderball", par la suite cette actrice est apparue dans de nombreuses productions européennes et internationales comme "Les Hommes du Clan", "Les Amazones", "Pas de Roses pour OSS117", "99 Women", "Le Capitaine Nemo et la Cité sous-Marine"...
Si les acteurs et les fonds sont américains, le film fut tourné au Japon avec les techniciens locaux. Comme le réalisateur Kinji Fukasaku un spécialiste des films de Yakusa (Yakuza-eiga) ultra violent (la série des "The Yakuza Papers : Battles Without Honor and Humanity"), il connu aussi une belle carrière internationale avec d'autres co-production comme "Les Evadés de l'Espace" ("San Ku Kaï le film"), "Virus" ou "Tora, Tora, Tora". Il revint même à l'avant scène en 2001 avec la série des "Battle Royal", il décédera durant le tournage du numéro 2 qui sera repris par son fils. Les effets spéciaux sont réalisés par l'équipe qui travailla sur "Godzilla", on est bien loin des prodiges réalisés par Trumbull et ces assistants, ici le réalisme fait place une certaine poésie et un charme suranné caractéristique des kaiju. Les maquettes piquent du né lorsqu'elle volent, les transparences on l'air d'être réalisées avec un ancien projecteur à dia, les monstres sont des figurants en costume, lors des explosions dans l'espace les débris tombent vers le bas... A une époque ou la perfection des SFX accouche de grosses productions sans âmes (genre "Star Wars") un petit retour à la simplicité est parfois nécessaire.
Pour bien apprécier ce genre de film il est préférable de laisser au vestiaire tout esprit critique et de considérer la chose comme une friandise naïve et pleine de couleur à l'image de son héroïne la rousse Luciana Paluzzi dont la chevelure fait littéralement exploser le technicolor. Un film qui peut être considéré comme l'un des ancêtres de nos X-OR et autre San-Ku-Kai, même si les héros ne sautillent pas encore comme des kangourous ! Il faut voir nos vaillants militaires slalomer dans l'espace en combinaison spatiale entre les monstres cyclopéens accrocher à la station spatiale, un grand moment de poésie surréaliste qui fait penser à ces couvertures de roman de science fiction des années cinquante.

 

 

The Omega Man

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