Vie sexuelle de Roméo et Juliette, La
Titre original: The Secret Sex Lives of Romeo and Juliet
Genre: Erotique , Comédie , Parodie
Année: 1969
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Bethel Buckalew (Sous le pseudo de Peter Perry Jr)
Casting:
Forman Shane, William Rotsler, Dee Lockwood, Wendell Swink, Mickey Jines...
Aka: La vie sexuelle secrète de Roméo et Juliette / La vie très intime de Roméo et Juliette / Juliet's Desire
 

Au Globe Theatre, dans le vieux Londres, une foule ivre et impatiente attend le début de la représentation de "Roméo et Juliette". Mais, pour le plus grand plaisir du public, tout consentant sur ses entrefaites, de se faire niquer, l'intrigue est tout autre que dans sa version originale de Shakespeare. Ainsi, Roméo aime à répéter que c'est dans les vieux pots qu'on fait la meilleure soupe, et préfère à la tendre et fraîche Juliette, sa mère, lady Capulet, alors que Juliette entretient de son côté une relation secrète avec le prince qui, soit dit en passant, a une sacrée petite bite recroquevillée (on mettra ça sur le dos de l'intimidation)...

 

 

Fort du succès de La vie sexuelle de Frankenstein, Harry Novak et Peter Perry Jr s'accouplent à nouveau après quelques infidélités personnelles : en 1969, année où l'on apprit à dormir à l'envers dans un lit, Peter Perry est loin d'être puceau puisqu'il sévit depuis une dizaine d'années, passant de pieu en pieu sous divers pseudonymes ; ce qui, selon les historiens les plus érudits, lui permit de coucher plusieurs fois avec les mêmes femmes (souvent déçues par l'orgasme filmique généré par ce précoce lapin humanoïde). Ainsi l'a-t-on vu parfois sauter d'un balconnet sous le sobriquet de A.P. Stootsberry pour réapparaître sous une meule de foin, en compagnie d'une gourgandine, sous le doux nom de Seymour Tuchus, pour pratiquer cunnilingus et autres facéties en "us", à l'aide de son reptilicus (voir critique).
Dès 1959, il signe "Revenge of the Virgins", un western aux forts accents de frustration écolo, puisqu'une tribu de jeunes femmes indiennes, furax de n'avoir perdu leur fleur, s'en prenaient aux cow-boys dans un Far Ouest sauvage et beau, mais dans lequel le sang menstruel coulait dans la poussière, entre deux serpents, malgré que les jeunes femmes les imploraient hors-champs à coups de "Mon dieu, aide moi !", avant de conclure par "Hymen, Hallelujah, suivant !".
Quant à Harry Novak, il juta lui aussi parfois trop rapidement, avec des moments post-orgasmiques à tendance dépressive. En témoigne son "Agony of Love" tourné en 1966 par William Rotsler (ici-présent comme acteur dans le rôle du Prince).

 

 

La vie sexuelle de Roméo et Juliette joue donc la carte de la parodie paillarde et constitue, à sa manière, la couille pendante américaine des Aventures amoureuses de Robin des Bois. Le rythme et l'humour battent la mesure de quelques coups de reins bien ajustés tandis que le spectacle, déjà fort attractif pour l'oeil (et la bite, faut dire ce qui est), bénéficie d'une somptueuse photographie aux allures d'éjaculation arc-en-ciel sur des tonalités pastel. On la doit à Dwayne Avery, lequel, tout émoustillé pour le coup, poursuivra ses travaux derrière la caméra et d'autres paires de fesses, avec notamment "The Exotic Dreams of Casanova". Viennent se greffer à la pellicule des commentaires grivois, façon lutin et gros popaul, commentant l'action ayant cours sur les planches, le tout parvenant à former une osmose prenant vit sous les feux (au cul) de la rampe. Soit, tout cela a beau être volontairement bas du front, ça n'en reste pas moins détendu du gland, décomplexé du minou, et filmé le plus souvent à la bonne hauteur, celle du popotin. Quant aux libertés prises avec la pièce originale, autant dire qu'elles sont bienvenues puisque rapides, l'Alpha Roméo roule pour vous, avant de devenir ici, au fil de la pièce, davantage adepte du cul que du sonnet. Inutile de préciser que chacun y gagne en profondeur...

 

 

A cet égard, si les mâles reproducteurs s'en sortent honorablement, notamment James Brand, endossant le double rôle de bossu et de narrateur, ou même Wendell Swink, vu en Prince John dans le précité Les aventures amoureuses de Robin des Bois au sein duquel la même Dee Lockwood campait Marianne, c'est cette dernière qui achève de faire de The Secret Sex Lives of Romeo and Juliet un sexploitation plaisant et, somme toute, très recommandable. Mi-cochonne de lait, mi-jument rousse, la voir chevaucher les pieds à l'étrier tous ces 'bonz'hommes' procure un effet optique semblable à un pot de crème-fraîche faisant du tape-cul dans un parc pour enfants, dans lequel se promèneraient quelques pédophiles (rappelons que Juliette n'a logiquement pas quatorze ans) et autres détraqués 'sexopathes', racontant hilares des blagues potaches au ras des pâquerettes, la fleur à la bouche, mais finissant par manger les pissenlits par la racine et à tremper leur queue dans un petit suisse.
Voilà tout du moins ce à quoi il faut s'attendre en terme de mélanges, de styles et de fluides, dans cette grivoiserie plutôt alerte au final (tout comme le mille-feuilles rouquemoute de Juliette, lui aussi plutôt bien vissé), et en tout cas moins théâtrale que son pitch ne pouvait le laisser craindre...

 

 

Mallox

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