Aventures amoureuses de Robin des Bois, Les
Titre original: The Ribald Tales of Robin Hood
Genre: Erotique , Comédie , Aventures , Parodie , Cape et épées
Année: 1969
Pays d'origine: Etats-Unis / Allemagne
Réalisateur: Richard Kanter & Erwin C. Dietrich (version européenne)
Casting:
Ralph Jenkins, Heidi Frey, Bambi Allen, James Brand, Wendell Swink, Eddie Nova, Al Cranston, Dee Lockwood...
Aka: Les aventures sexuelles de Robin des Bois / Les aventures galantes de Robin des Bois / The Affairs of Robin Hood / The Erotic Adventures of Robin Hood/ Robin Hood und seine lüsternen Mädchen
 

Qu'on se le dise, Robin des Bois, en plus d'être d'un joyeux queutard, est un sacré bandeur d'arc ! Russell Crocblanc et Kevin Costcher peuvent rentrer chez eux la queue basse devant la bande de joyeux-lurons sévissant ici (pour le meilleur et pour le rire) dans la forêt de Sherwood. Passe-temps favori : chasser la gueuse entre deux cervoises venant de Gaule (pays au nom ô combien choisi avec perspicacité !). C'est du reste sur ces entrefaites que maître Kanter tourna avec l'aide du spécialiste ès chaudières et bouffées de chaleur, Monsieur Dietrich, cette paillarde parodie dans laquelle nos braves défenseurs de la veuve (et accessoirement de l'orphelin pour les plus pédophiles d'entre eux uniquement) passent leur temps à courir les jupons tandis que le méchant shérif de Nottingham s'échine à leur courir derrière. En parlant de derrière, c'est celui de Marianne, captive du prince Jean en l'absence du roi Richard, qui est dépêché sur place, afin de tendre un piège à Robin des Bois, le légendaire justicier, connu lui aussi pour avoir un coeur de lion aussi balèze que sa Flesh. Autant prévenir le spectateur d'entrée, le spectacle tournera autour de la cock de Robin des Bois que seul finalement un dard de ville pourrait surpasser...

 

 

On ne va pas citer toutes les adaptations du roman de Walter Biscott. Elles furent nombreuses, voyant passer, entre autres, Douglas Fairbanks, Eroll Flynn, Lex Barker (voir Robin des Bois et les pirates et sa bamboula), Giuliano Gemma, Sean Connery et même David Warbeck. Néanmoins, aucun parmi eux n'avait osé sortir sa bite (même pas dans "La foune et la teube" de Richard Lesté). C'est chose faite ici (OK, elle est hors-champs, le format 35mm oblige !) avec un acteur qui semble autant insaisissable qu'impénétrable : Ralph Jenkins. On ne l'avait jamais vu auparavant à l'écran, on ne le reverra plus ensuite, si ce n'est, toujours sous la houlette de maître Kanter, et par derrière Annette Haven, dans le Desires Within Young Girls ici chroniqué.

Quoi qu'il en soit, cette version a priori fantaisiste semble être l'une des plus fidèles, en tout cas d'un point de vue purement sociopolitique : soit, Robin (à prononcer Robine, les acteurs étant dans la version française affublés d'un fort accent british) s'exclame bien en début de babine : "Robin des Bois n'arrêtera jamais la lutte des classes tant que le prince Jean usurpera le trône d'Angleterre !", histoire de contenter ceux qui verraient du marxisme partout dès lors qu'un type s'en prend à plus con ou plus méchant que lui ; sauf que son véritable intérêt est avant tout dans le propriétarisme ! Robin des Bois est un rustre, un paysan et surtout un yeoman à tout crin ! Il se revendique comme propriétaire des terres qu'il cultive, aussi bien son lopin que le minou d'une Marianne à laquelle dans un élan romantique il déclare sa flamme : "Tu es la plus petite chatte que j'aie jamais aimée". Voilà enfin qui atteste d'une scrupuleuse fidélité envers un roman initial trop souvent malmené ou trahi.

 

 

Il conviendra donc de remercier le coscénariste Lawrence Morse ("The Undercover Scandals of Henry VIII") ; celui-ci a la bonne idée de balancer là-dedans un quota de loutres à poil non négligeable, le tout filmé à la hussarde (sur le toit) par Richard Kanter, qui fait ici autant chanter la bière que les popauls et les popotins ! Herr Dietrich aurait, selon d'autres sources, tourné les scènes d’extérieur, celles-ci étant destinées à la version européenne. Quant au reste du casting, Disney peut aller se rhabiller puisque, en plus de Raymond Renard dans le rôle du père de Robin, on y trouve, et Bambi, et Heidi ! Une Heidi Frey qui, soit dit aussi en passant, ne tournera plus rien après, tout comme la pauvre Bambi Allen ici dans un rôle de chienne sur-maquillée portée sur le saphisme, qui décèdera en 1973, à l'âge de 34 ans, d'un arrêt cardiaque semble-t-il causé par un abus d'injection de silicone. Quant à Dee Lockwood (alias Diedra Nelson) qu'on avait déjà vu juste avant dans "The Secret Sex Lives of Romeo and Juliet", laissez-moi vous dire que c'est une sacrée salope ! Non seulement elle vient ramener sa fraise des bois à Robin en lui faisant la morale ("toute ta vie tu seras traqué !"), ce avant de retourner sa veste (et sa culotte) après une bonne baffe bien ajustée du père Robin qui ensuite la balancera dans une meule de foin pour lui décocher sa flèche en plein dans le mille-feuille. Pof, un coup dans le minois, un coup dans le minou ! Telle semble être la devise de notre Robin des Bois à la turgescence aussi coriace que celle du héros des Aventures érotiques de Pinocchio, film con comme un balai, faut-il le préciser.

 

 

Rayon acteurs, il serait dommage de ne pas mentionner la présence de James Brand, spécialiste des détournements avec, au sein de sa filmographie, de petits éjaculats rapides tels que " The Exotic Dreams of Casanova", " The Notorious Cleopatra", " The Secret Sex Lives of Romeo and Juliet" ou encore " The Notorious Daughter of Fanny Hill". A noter enfin que si certaines sources mentionnent la présence de la plantureuse Uschi Digard, celle-ci n’apparaît malheureusement ni dans la version européenne et encore moins dans la version française, amputée de près d’un quart d’heure grâce aux bons soins du Dr Francis Mischkind…

Cependant, après vision, et au-delà de la trop grande précocité des réalisateurs à tirer leur coup et à juter leurs scènes, restent quelques séquences assez sympatriques : un frère Tuck implorant le ciel tandis qu'une coquine s'immisce sous sa soutane pour lui décoller les bonbons du papier, un garde durant un duel final qui joue à gorge profonde en se prenant une épée en pleine pomme d'Adam, des femmes violées à la pelle (ou plus classe encore : parfois tuées puis ensuite violées), ou encore un zeste de gothique sadique illustré par des cachots dans lesquels par jalousie une femme en torture une autre après l'avoir attachée nue façon Concorde prêt à se crasher. L'ensemble est en plus empreint d'un zeste de moralisme visionnaire prônant le port du préservatif, ce via le prince Jean qui nous décoche un imparable : "Il faut prendre le plus de précautions possibles !". Bref, si l'on rajoute à tout cela une Marianne se déclarant "prête à faire n'importe quoi pour prouver son innocence", il paraît difficile de décliner l'invitation.

 

 

Mallox

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