Etrange vengeance
Titre original: The Strange Vengeance of Rosalie
Genre: Thriller
Année: 1972
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Jack Starrett
Casting:
Bonnie Bedelia, Ken Howard, Anthony Zerbe...
 

Virgil (Ken Howard), un V.R.P. accueille dans son automobile Rosalie (Bonnie Bedelia), indienne à peine sortie de l'adolescence et un brin "légère".
Prétendant chercher la ferme ou réside son grand-père, Virgil, bon samaritain, l'accompagne jusqu'au bout de son périple.
L'homme ignore encore que cette escale risque bien d'être la dernière de sa vie puisque sitôt franchi le seuil de la propriété, Rosalie l'emprisonne et lui brise la jambe, annihilant par la même occasion toute possibilité de fuite...

 

 

Souvent mis en avant pour son affiliation il est vrai troublante avec le "Misery" de Stephen King, The Strange Vengeance of Rosalie confirme surtout la capacité de Starrett à exceller dans d'autres registres que l'action virile.
Outre le prisme féministe que l'on peut y déceler, le cinéaste fait preuve d'un onirisme qu'on ne lui connaissait pas nécessairement.
Voir pour s'en convaincre le prologue des plus inhabituels où la silhouette de Rosalie ensevelit la dépouille de son grand-père sur un fond crépusculaire tandis que des poulets décapités pendent à des branches d'arbre.

 

 

Huis-clos moite et poisseux, le film parfait aussi et surtout sa solidité grâce à ses interprètes d'une justesse (il faut le dire) insolente.
La toute jeune mais déjà prolifique en ce temps là Bonnie Bedelia est tout bonn(i)ement extraordinaire dans une composition tourmentée particulièrement complexe à tenir.
Une déboussolée du cadran déroutant aussi bien son captif que le spectateur qui, tour à tour, l'affectionnera avant de lui souhaiter la séquence suivante une mort atroce.
A Ken Howard de se plier aux exigences et caprices de sa bourreaute, de lui renvoyer l'ascenseur comme il peut tout en tentant de décrypter son profil psychologique. Mais à ce(s) petit(s) jeu(x), le comédien s'en sort admirablement bien.

 

 

La motivation déglinguée principale de Rosalie apparait pourtant comme fort simple. Le désir de mener une existence somme toute banale. Elle voit en Virgil le mari idéal, le géniteur parfait pour ses futurs mioches et tout simplement un compagnon, elle qui redoutait de s'enliser dans la solitude après la disparition mystérieuse de son unique parent.
Problème : l'avis de Virgil n'a pas été consulté et une patte cassée par la follasse, il se creusera les méninges pour trouver toute issue possible. On lui souhaite bonne chance.
Le couple improbable est bientôt rejoint par un biker beaucoup trop alcoolique pour être pas très catholique, l'excellent Anthony Zerbe et son regard de dément. Le coyote fou est à la recherche du magot de Papy Bedelia, entre autres moeurs discutables.
Bref, la situation est tendue du slip, jusqu'à se relâcher lors d'une conclusion sombre et agitée comme un vaisseau sanguin prêt à péter sur la gueule de Sami Nacéri.
A vous de la découvrir et merci pour tout une fois de plus, Mister Starrett.

 

 

Throma


En rapport avec le film :

# Il s'agit d'un titre particulièrement rare qui à l'heure actuelle n'a même pas bénéficié d'une parution en dvd, sur son territoire ou dans le reste du monde.
En France, il est bien ardu de se procurer aujourd'hui la seule source disponible, à savoir la vhs française pratiquement introuvable distribuée par RCV. C'est pourtant désormais chose faite.

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