Nuit des assassins, La
Titre original: Warning Shot
Genre: Thriller , Policier , Film noir
Année: 1967
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Buzz Kulik
Casting:
David Janssen, Ed Begley, Keenan Wynn, Sam Wanamaker, Lillian Gish, Stefanie Powers, Eleanor Parker, Joan Collins, Walter Pidgeon, George Sanders, George Grizzard...
Aka: L'assassin est-il coupable? (Belgique)
 

Le sergent Tom Valens et son collègue Ed Musso sont en planque devant un immeuble, dans l'espoir d'arrêter un meurtrier. Après le départ de Ed, croyant avoir repéré l'assassin, Tom interpelle un homme, tire et le tue. Mais il a commis une irréparable erreur, il a abattu un médecin connu pour sa philanthropie...

 

 

Adapté d'un roman de Whit Masterson, auteur de polars de série dont la plus célèbre adaptation n'est autre que "Touch of Evil" de Welles, c'est aussi la seconde adaptation par Buzz Kulik d'un de ses romans, ce après "The Yellow Canary" en 1963. On y trouve une intrigue simple et solide, mise entre les mains d'un artisan issu de la télévision et dont cette bobine est tournée pour elle, bien que distribuée finalement au cinéma dans son pays ainsi qu'en France. La raison de cette exploitation fut assez simple : on trouva ce téléfilm fort bien agencé à une époque où, en plus, David Janssen créait l'illusion dans le rôle de Dr. Richard Kimble, personnage principal de la série "Le fugitif".

 

 

La mise en scène est très classique, mais officie pour nous happer dans une enquête distillant les informations au compte-gouttes, au gré des rencontres de notre policier, des indices et des pistes récoltées. Les plus évidentes ne seront pas forcément les bonnes mais, au jeu de la proximité, il est possible que les personnes impliquées soient des amis qui vous veulent du bien, tout du moins en apparence. A contrario, la justice et la justesse se trouvent parfois du côté des détracteurs d'un policier mis sur la touche aussi expéditivement qu'il est accusé d'avoir tué froidement un médecin d'excellente renommée.

Warning Shot s'inscrit dans la période la plus prolifique de son réalisateur, en tout cas pour la télévision. Celui-ci dépote peu de films pour le cinéma mais il parvient à enchaîner alors trois ou quatre films solides, âpres. On peut citer l'inégal mais violent "Pancho Villa" avec un Yul Brynner moumouté ou La Mutinerie, qui voyait se croiser Jim Brown et Gene Hackman. Les années 70 le verront retourner à ses travaux pour la télévision, ce, à l'exception de deux films dont "Shamus" (Le Fauve), comédie musclée avec Burt Reynolds, puis, à l'amorce des années 80, presque crépusculaires pour le coup, pondre un dernier bon petit film mettant en scène un chasseur de primes dans le cadre d'un sympathique polar, "The Hunter", avec sa star charismatique et condamnée alors, Steve McQueen.

 

 

A noter ici un casting 4 étoiles pour des apparitions qui vont du rôle important à celui plus fugace, presque utilitaire. Eleanor Parker, Walter Pidgeon ou encore George Sanders n'y ont qu'une scène à interpréter tandis que d'autres, Ed Begley (en chef de police frontal), Sam Wanamaker (en avocat de l'accusation), Keenan Wynn (en co-équipier de Janssen) ou Lillian Gish (en vieille dame que la victime venait régulièrement voir), tiennent une place récurrente dans l'histoire. Finalement, l'acteur le moins connu tenant une part importante dans l'intrigue reste George Grizzard. Méconnu, ce dernier a pourtant une filmographie assez riche qui démarre au milieu des années 50 pour se finir à sa mort en 2007, juste après avoir joué un petit rôle dans "Mémoires de nos pères" de Eastwood.

Peu original de prime abord, La nuit des assassins s'avère être une fort bonne surprise. Dominé par un David Janssen à la fois dépassé, déterminé et lessivé (outre ses emmerdes, il n'a qu'une poignée de jours pour se disculper), ce dernier arborerait presque les mêmes airs somnolents qu'un Mitchum sortant de son lit avec sa bouteille de tequila et sa dose d'amphétamines. Mais c'est aussi ce qui en fait sa qualité, ce même policier n'ayant plus rien à perdre, il n'est parfois pas loin, outre d'évoluer à découvert et d'être pressé, de prendre des risques jusqu'à tomber dans le masochisme. A ce titre, s'il y a une séquence ratée, c'est celle où il se fait passer à tabac par le fils de la victime et ses amis : filmée au ralenti avec des relents psychédéliques venus d'ailleurs, celle-ci, bien que s'inscrivant dans un style d'époque, a du mal à convaincre.
Hormis cette fausse note, Warning Shot, qui évolue sur une véloce partition de Jerry Goldsmith, trouve un équilibre simple qui fait qu'il tient en haleine jusqu'au mot fin. Ma foi, qu'irions-nous y chercher la petite bête, là où une plus grosse est enterrée dans un cimetière pour animaux de compagnie ? ...

 

 

Mallox

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