Attaque des sangsues géantes, L'
Titre original: Attack of the Giant Leeches
Genre: Science fiction , Agressions animales
Année: 1959
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Bernard L. Kowalski
Casting:
Ken Clark, Yvette Vickers, Jan Shepard, Michael Emmet, Bruno VeSota...
 

Ce qu'il y a de bien, avec ce film, déjà, c'est sa durée : soixante-deux minutes, ce qui évite ainsi un possible ennui. Ensuite, c'est qu'à la vue de la copie merdique et du son pourri qu'il m'a été donné de voir, il semble facilement dater de vingt ans de plus que sa vraie date, ce qui nous replonge entre la fin du gouvernement Blum et l'invasion de la Pologne, une époque bénie. Mais séparons-nous de cette nostalgie susceptible de fausser notre jugement pour parler du film en lui-même, voulez-vous...

 

 

Donc ce fleuron du cinéma mondial nous vient tout droit d'une collaboration entre les frères Corman : le célèbre Roger et le moins célèbre mais tout aussi talentueux Gene. Rappelons-nous que le film date de 1959, ce qui le place avant la création de la première compagnie de Roger, la New World. Et même avant sa révélation personnelle à travers les films gothiques avec Vincent Price. L'Attaque des sangsues géantes date donc de la période "freelance" de ce diable de Roger.
Et les frères Corman étant des dénicheurs de talent hors-pair, ils n'hésitent pas à confier le film à ce génie de Bernard L. Kowalski qui jusque ici n'avait brillé que par la série plus tard révélatrice d'un certain Clint Eastwood, Rawhide, mais qui plus tard serait unanimement reconnu grâce à son mythique "Ssssss" (1973) et grâce à sa participation aux séries "Chips" et "Alerte à Malibu". Un nom qui a traversé les âges, donc.

 

 

Quoi qu'il en soit, de son film, L'Attaque des sangsues géantes, on peut dire que c'est pas de la merde. L'histoire est celle de sangsues géantes qui attaquent des gens traînant trop près de leurs marais. Le plus haut fait d'arme de l'œuvre est de faire que le héros du film (un écologiste) se trompe durant toute la durée du film, refusant de croire en l'existence des fameuses bestioles mutantes, que l'on doit certainement à la proximité de Cape Canaveral, dont les expérimentations ont probablement amené trop de radioactivité dans le secteur.
Mine de rien, le héros qui refuse de faire face à la réalité est quelque chose de plus rare qu'il n'y paraît, et qui permet de donner davantage d'importance aux personnages secondaires (la femme et le père du héros) qui eux sont persuadés d'avoir raison (et effectivement c'est bien le cas). Quant aux autres personnages, ils se révèlent suffisamment diversifiés et caricaturaux (la salope, le mari soumis, le shérif cynique, les rednecks, les vieux gâteux) pour passer un bon moment en leur compagnie. Surtout qu'ils n'envahissent jamais l'écran.
En soixante-deux minutes, pas mal de morts sont à mettre en effet à l'actif de nos vigoureuses sangsues. Bien sûr, celles-ci sont un tantinet moches et caoutchouteuses, mais bon, tout de même, elles ne sont pas aussi moches et ne sonnent pas aussi faux que le Mickey Rourke de synthèse qu'on peut voir dans une oeuvre moderne comme Sin City.

 

 

Donc bon, un bon petit film d'exploitation, au discours typique de celui des films de l'époque, avec des créatures moches mais pas assez pour qu'on en rigole à s'en taper la panse et avec de bons personnages jamais lourdingues. Encore un succès pour l'écurie Corman.

 

Note : 7/10

 

Walter Paisley
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