I Am Not a Serial Killer
Genre: Horreur , Fantastique , Drame , Psycho-Killer
Année: 2016
Pays d'origine: Angleterre / Irlande
Réalisateur: Billy O'Brien
Casting:
Max Records, Christopher Lloyd, Laura Fraser, Karl Geary, Morgan Rysso...
 

Dans une petite ville enneigée, John Cleaver, un adolescent vivant dans un crématorium et convaincu, au fond de lui, d’être voué à un destin de serial killer, se lance sur les traces d’un tueur sanguinaire. Cette quête mènera à un jeu pervers entre le jeune homme terrifié par ses pulsions et un vieillard qui cache un très lourd secret.

 

 

Un étonnant mélange de genres que pratique, avec réussite, Billy O'Brien, le réalisateur du déjà étonnant Isolation.

Un cadre qui sort de l'ordinaire : une toute petite ville retranchée, un ado fasciné par les tueurs en série et qui se cherche (une sorte de Dexter en devenir), et le travail de sa mère qui concourt à son attrait pour le morbide : celle-ci s'occupe d'une entreprise de pompes funèbres et John aime assister à la thanatopraxie des morts. Là-dessus, dans cette même petite ville, des meurtres en série commencent à être perpétrés. Mais John, que les faits intéressent naturellement plus que la moyenne, se braque sur une personne en particulier, un vieil homme avec lequel il se lie vite d'amitié et qui, peut-être, lui servira d'initiateur, en plus d'être la personne la mieux placée pour nourrir sa fascination pour le serial killer et sa psychologie. D'autant que, décalé vis-à-vis des gens de son âge, John trouve là un compagnon et confident idéal, un ami.

 

 

Seulement, tout ne se passera pas vraiment comme prévu dans cette première adaptation d'une série de romans de Dan Wells (quatre pour le moment) mettant en lice le personnage de John Cleaver. C'est par ailleurs parmi ces surprises, comme issues d'un autre film, qu'on retrouve les obsessions du réalisateur pour les créatures protéiformes, génétiquement modifiées. C'était déjà le cas en 2005 pour Isolation dans lequel, au sein de la campagne irlandaise, l'exploitation agricole isolée de Dan Reilly étant menacée de fermeture, ce dernier acceptait l'offre d'une grosse organisation de recherche scientifique, consistant à faire des expériences sur son bétail, faisant accoucher les femelles de mutants viraux. La mutation génétique était aussi au centre de "Scintilla" en 2014 : une équipe de mercenaires y était embauchée pour une opération secrète, celle de pénétrer dans un laboratoire souterrain de l'ex Union Soviétique avec pour mission de secourir des spécimens d'hybrides demi-humains, pour se retrouver en face de créatures meurtrières. I Am Not a Serial Killer, qui n'est que le troisième film de Billy O'Brien, évolue sur les mêmes thèmes : le viol et la vampirisation d'un corps y est encore source du mal.

 

 

Dans les trois films du réalisateur, on trouve ce même choix de faire évoluer, et les personnages, et l'histoire elle-même, dans un microcosme. Un point de vue qui assure l'efficacité de ses budgets qu'on devine relativement modestes, avec des atmosphères à la fois sinistres, suffocantes, paranoïaques et anxiogènes, mais ce parti pris lui permet aussi de déployer son propos où les méfaits a priori isolés de l'être humain ont une conséquence qui peut très vite s'étendre. D'abord dans une petite enceinte, ensuite dans une petite bourgade, enfin, par anticipation, au reste du monde.

Christopher Lloyd, qu'on ne présente plus, et Max Records (le très joli "Max et les Maximonstres") forment un tandem intergénérationnel parfait tandis que la dissection du passage à l'âge adulte, avec le personnage de John Cleaver, n'est pas sans évoquer les tourments d'un certain Martin dans l’œuvre éponyme de George Romero : les deux jeunes hommes sont en proie aux même doutes. Tous deux sociopathes, l'un se croyait vampire quand le second se rêve en tueur en série. Leur solitude au sein de la cité reste cependant la même.

 

 

Mallox

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