Fleurs de sang, Les
Titre original: Dark night of the scarecrow
Genre: Horreur , Thriller
Année: 1981
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Frank di Felitta
Casting:
Charles Durning, Robert F. Lyons, Claude Earl Jones, Lane Smith...
 

La complicité attendrissante entre une petite fille, Marylee, et un attardé mental de 36 ans, Bubba, est vue d'un mauvais oeil par le postier d'une paisible bourgade. Selon lui, cette relation ambiguë va tôt ou tard déboucher sur un drame. Aussi, quand la fillette, au détour d'une promenade avec Bubba est sauvagement attaquée par un chien de garde, tous les soupçons se portent aussitôt sur Bubba, unique témoin de la scène.
Le postier, accompagné de trois complices, voit là l'occasion idéale pour se débarrasser du pauvre bougre. Pourchassé par la bande, Bubba se réfugie chez sa vieille mère puis enfile un costume d'épouvantail, dans l'espoir de passer inaperçu au beau milieu d'un champ jouxtant sa maison. Même si le camouflage s'avère au début convaincant, Bubba, attachée à sa croix, ne tarde pas à être découvert par ses quatre poursuivants, qui l'exécutent froidement de plusieurs balles dans le corps.
Après un procès peu équitable, les meurtriers sont relâchés, faute de preuves.
Mais quelques temps après leur jugement, les quatre compères trouvent la mort un à un, à travers une série "d'accidents" inexpliqués.

 

 

Il ne faut pas être doté d'un QI lorgnant les 150 pour deviner que le thème de la vengeance d'outre-tombe est ici exploité. Le simplet inoffensif Bubba (campé par un Larry Drake remarquable), injustement assassiné par quatre justiciers du dimanche aveuglés par des idéaux grotesques, va bien évidemment revenir d'entre les morts pour régler ses comptes avec ses bourreaux sous les traits d'un épouvantail.
Tourné pour la télévision américaine, le métrage de Frank di Felitta surprend par sa violence et ses thèmes tumultueux évoqués. L'ombre de la pédophilie plane autour des amusements pourtant innocents de Marylee et de son camarade de jeu d'une trentaine d'années son aîné. Elle plane aussi autour du personnage détestable du postier, joué par Charles Durning : les relations qu'il entretient avec les enfants dans le film sont troublantes, toutes à base de menaces ou de mots doux obscurs.

 

 

Si les meurtres commis par Bubba l'épouvantail sont pour la plupart montrés hors champ, son exécution brutale fait froid dans le dos. Chacun leur tour, les quatre hommes vident leurs munitions sur le malheureux Bubba. Surprenant pour un programme destiné au petit écran.
La scène a de quoi traumatiser un jeune spectateur en tout cas. Outre cette séquence marquante, d'autres moments de terreur pure surviennent tout au long du film. Frank di Felitta prend le parti de ne jamais montrer Bubba l'épouvantail en chair et en paille mais plutôt de le considérer comme une entité invisible. De ce fait, la présence de Bubba se fait nettement plus ressentir : il est là, on le sent, il hante chaque image, chaque plan... brrrrr... Il faut attendre en fait l'ultime minute pour enfin assister à une apparition de sa part, et croyez-moi ça glace le sang.
Dans la lignée des "Créatures de l'ombre" (un autre téléfilm d'épouvante qui jouait de manière sadique avec les peurs liées à l'enfance), "Les fleurs de sang" mérite donc l'approbation du pétochard qui sommeille en vous.

 

 

Throma
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