Homme-Homard venu de Mars, L'
Titre original: Lobster Man From Mars
Genre: Science fiction , Comédie
Année: 1989
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Stanley Sheff
Casting:
Deborah Foreman, Dean Jacobson, S.D. Nemeth, Anthony Hickox...
 

Afin d'éviter que ses fraudes fiscales ne se voient, un distributeur cinéma (Tony Curtis) se voit obligé de réduire ses bénéfices. Pour cela, son prochain film se doit impérativement de faire un bide. C'est donc avec joie qu'il accueille Stevie Horowitz, un jeune apprenti réalisateur venant d'achever son propre film, L'Homme-Homard venu de Mars. Un film de science-fiction fait maison, sans budget, et ostensiblement nul, racontant l'histoire d'un homme-homard venu sur Terre pour voler notre atmosphère.

 


Voilà pour l'intrigue de base du film de Stanley Sheff. Mais son déroulement s'attarde très peu sur cette histoire : le spectateur est placé aux côtés du personnage incarné par Tony Curtis, et regarde le "film dans le film" en même temps que lui. Et à partir de là, sa conception sera différente de ce qu'elle aurait été dans le cas où L'Homme Homard venu de Mars aurait été un film autonome. En l'état, le spectateur est placé quelque peu en alerte permanente, attentif aux multiples conneries plus ou moins grossières du film tourné par le personnage de Stevie Horowitz. Il y a donc une légère mise en abîme, qu'on ne peut que signaler, d'autant plus qu'elle rend les séquences foireuses encore plus drôles.
Car le film de Sheff est avant tout une comédie, et à ce titre le film dans le film se doit d'étaler de nombreuses gaffes techniques ou scénaristiques à côté desquelles les films d'Ed Wood passent pour des chef-d’oeuvres. Ce n'est ainsi pas tant ces boulettes en elles-mêmes qui sont drôles, mais plus le fait d'imaginer que quelqu'un ait pu les commettre dans un film. En voulant jouer sur les codes du genre dans lequel il fixe son film (la science-fiction des années 50), le jeune Stevie affiche une naïveté touchante, parfois pas tellement éloignée des vrais films du genre.

C'est le cas notamment avec le duel opposant le scientifique (un seul personnage, incarné par Patrick "Chapeau Melon et Bottes de Cuir" MacNee) au militaire (un personnage, complété par un assistant très vite tué par des soldats en stock-shots foireux). C'est aussi le cas dans le design des monstres, avec bien sûr l'homme homard, mais aussi le gorille à casque d'astronaute ou encore les "concombres intelligents" (également appelés "chauves-souris cosmiques"). Sans parler des dialogues indigents, des effets spéciaux pourris, et de la solution anti-homards finale, capillotractée...

 

 

Mais la science-fiction 50's, si c'est le genre principal qui est abordé, n'est en revanche pas la seule à être illustrée. Les maisons hantées et les films noirs tendance Humphrey Bogart sont également représentés. Les premières par un manoir hanté (en fait une bâtisse de banlieue éclairée à la chandelle) et les seconds par un détective privé (qui aligne les phrases sans queue ni tête). Bien sûr, parfois, les "erreurs" sont tout de même un peu poussées, y compris pour un apprenti réalisateur sans talent. Mais pourtant, bien souvent, elles font mouche. Les spectateurs que nous sommes ne restent ainsi pas insensibles au spectacle proposé, qui possède parfois un côté Mel Brooks assez poussé.
Mais cela dit, il convient tout de même de savoir si le film est au moins respectueux de ce qu'il parodie. Et bien sur ce plan-là, on peut dire sans trop s'avancer, au vu du final (enfin de celui du film de Sheff) que c'est le cas. La persévérance et l'enthousiasme finissent par être récompensés. Et puis bien entendu, le film signé Stevie Horowitz, même si nul, ne peut qu'être apprécié comme le bon nanar qu'il est.

Au final, on obtient donc une petite perle d'humour, dotée en outre de la présence de gens comme Anthony Hickox (réalisateur de Waxwork 1 et 2, de Hellraiser 3 et de Warlock 1), mais surtout Patrick MacNee et Tony Curtis. Deux vieillards allumés venant rajouter leurs trognes sympathiques à la bonne humeur ambiante. Certaines rumeurs disent même que Orson Welles lui-même s'était porté candidat au rôle de Tony Curtis, mais qu'il décéda avant la mise en route de la production. Ce qui reste tout de même à voir...

 

 

Walter Paisley
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