Werewolves on Wheels
Titre original: Werewolves on Wheels
Genre: Lycanthropie , Bikesploitation
Année: 1971
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Michel Levesque
Casting:
Steve Oliver, D.J. Anderson, Gene Shane, Billy Gray, Gray Johnson
 

 

Werewolves on Wheels promet beaucoup avec son histoire de Bikers Loup-garous. Tout ceci semble très alléchant, et c'est toutes canines sorties, la bave aux lèvres, qu'on se fait une joie de s'abandonner aux délices "cinémato - lycanthropo - moto" espérés, et, le cul rivé à son canapé, l'on s'attend à prendre de la vitesse et peut-être même à décoller un peu.

 

 

Que non ! Force est de constater que 80 minutes plus tard, nous sommes exactement à la même place, peut-être légèrement plus assoupis qu'au début des tribulations de ces Loulous Riders.
C'est bien sur les mêmes sentiers que le film de Dennis Hooper que surfe le plus souvent ce premier film de Michel Levesque. Celui-ci enchaînera l'année suivante avec "Sweet Sugar", un trip lesbo-cannibalesque, et surtout oeuvrera en tant que directeur artistique sur quelques réussites du génial Russ Meyer, comme "Supervixens et "Beneath the Valley of the Ultra-Vixens", ou encore "Cannonbal" de Paul Bartel.


Le gros problème de Werewolves on wheels, car il y en a un gros, c'est son manque de moyens, et surtout l'incapacité de son réalisateur à contourner les contraintes budgétaires. Au final on aura eu beaucoup de 'Wheels' mais très peu de 'Werewolves', et il sera difficile de ne pas se sentir un peu floué par tant de promesses non tenues. Le postulat est pourtant simple, Michel Levesque met en scène une bande de Bikers en quête de liberté qui s'arrêtera au mauvais endroit, au mauvais moment, tombant sur un groupe de moines sataniques pas bégueules puisqu'après s'être fait insulter et provoquer par nos grands enfants de bikers ici présents à coup de "Lucifer, Lucifer !", viendront leur offrir une nuit, du vin millésimé dans des coupes en or, sans que chacun s'offusque où ne soit surpris plus que ça. Il faut dire l'intelligence du Biker pris en particulier ne vole pas très haut, alors que dire de son intelligence de groupe, si ce n'est qu'elle se limite à "Moto, Défonce, Baise, Baston, qu'est-ce qu'on se marre !". Bref, ces imbéciles se font évidemment droguer et dorment comme des larves pendant que la femelle du groupe est enlevée. Celle-ci reviendra sensiblement différente et un peu plus louve qu'avant dirons-nous bêtement, contaminant peu à peu les membres de ce cercle heureusement très fermé (Et oui, on ne devient pas Biker comme ça !).

 

 

Dès les premières scènes et alors qu'aucun dialogue ne s'est fait entendre, regarder ces femmes en train d'aspirer un joint n'est pas crédible, la gestuelle est forcée, dès fois que l'on ne comprendrait pas ce qu'elles sont en train de faire... On réalise donc assez vite que ce ne sera pas au niveau du jeu des acteurs qu'on sera contenté, puisque les mâles seront tout aussi mauvais. Après que Michel Levesque ait tenté de les magnifier par des plans larges les montrant chevauchant leurs bécanes, faisant même des acrobaties dessus, comme le symbole de leur liberté et d'une sauvagerie assumée, le tout mâtiné de blues-rock-psychédélique tellement classique qu'on croit entendre parfois "On the Road again" dans des paroles pourtant inexistantes, ils s'avèreront être les pires têtes à claques de la planète, cherchant la bagarre pour pas grand-chose, heureux comme des gosses de se battre, et ma foi, pour tout dire, on est assez pressé de les voir se faire bouffer.
Alors, on a bien, après, le kidnapping nocturne de la dame, une scène de procession généreuse en psychédélisme en même temps qu'assez rigolarde. Il faut voir la tronche des moines et leurs incantations médiévales, convoquant les spectres lycanthropes d'antan, et surtout la dame qui rentre en transe, vêtue uniquement d'un serpent (et pourquoi donc un serpent ?), et qui se met à onduler puis danser comme en discothèque, le tout sur une musique qui elle convoque le champignon. C'est bon, c'est con et c'est la meilleure scène du film. D'ailleurs pour la parfaire, les Bikers se réveillent peu jouasses et arrivent dans la grotte se mettant à latter du moine à coups de tatanes avant de récupérer leur femelle et de la ramener au camp.


On ne comprend pas bien qu'alertés par le danger, ceux-ci ne se cassent de suite ailleurs. Non ils restent pour les besoins du film, ce n'est pas plus mal après tout... et nous amène d'ailleurs la première scène gore du film (et la seule) lorsqu'un couple s'écarte dangereusement de la meute avant de se faire trancher la gorge, ce qui nous vaut deux têtes tombant en avant, avec une 'giclure' d'hémoglobine, le tout au ralenti. Pourtant, quand bien même c'est filmé au ralenti, qu'on croirait tout ceci subliminal. Vous admettrez qu'il s'agit là d'un tour de force, le ralenti subliminal est un concept que j'ai pour ma part assez peu vu.

 

 

Ensuite... euh ensuite, il ne se passe plus grand-chose en fait et l'on se tape des bastons entre bikers notamment mécontents de l'un d'entre eux. Normal, il s'agit de l'espèce de shaman à deux balles du groupe, il ne peut être que le responsable de tout ça, il va de soi. Le temps passe et l'on se régale de quelques dialogues tout de même du type : "Quelque chose ne tourne pas rond ici !" ainsi qu'un mémorable "Quelque chose a pris possession des vibrations ambiantes"... le film tourne au portrait de groupe décérébré et durant une bonne demie heure, il patine dans un 'no man's land' d'un intérêt des plus limité qui finit par provoquer des bâillements et à l'heure de film, oh suprême surprise, tenez-vous bien, on aperçoit enfin l'ombre d'un Loup-Garou. Quand je dis l'ombre, c'est littéral.


C'est vraiment là que le bât blesse, et l'on finit par en vouloir à Michel Levesque de ne pas se montrer plus généreux, et finalement quitte à se faire plus mécanique, de respecter le cahier des charges annoncé. C'est dommage de faire ainsi sa mijaurée, d'autant qu'on en est pas à quelques monstres grotesques près, pourvu qu'on ait l'ivresse. A contrario, il délaisse sans cesse et ce, trop longtemps le film d'horreur au profit d'histoires annexes entre bikers, faisant le choix de surcharger sa pellicule d'images d'Epinal crétines sous influence écrasante et constante de "Easy rider", qui lui, offrait tout de même une chronique sur un choix de vie se heurtant à un monde ultra réactionnaire. Ici le réalisateur en reprend toutes les formes sans jamais y mettre une once de fond, du coup le petit sourire qu'on arbore devant la ringardise manifeste de ce à quoi on assiste de façon répétitive finit par se transformer en un profond soupir, et c'est bien triste.
Mais bon, on ne va quand même pas trop faire la gueule et prendre bêtement le plaisir là où il est puisque, ça y est, à 6 minutes de la fin, ça commence, les Loup-Garous attaquent !

 

 

Mallox

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