Sir James Forbes, ancien professeur à la faculté de médecine, vit à Londres avec sa fille Sylvia (nous sommes dans l'Angleterre Victorienne). Il reçoit un jour une lettre de l'un de ses anciens élèves, Peter Tompson. Ce dernier, à présent médecin, exerce dans un village des Cornouailles. Sa lettre est un appel à l'aide. En effet, un mal mystérieux décime peu à peu les habitants du village. Cela commence par une sorte de torpeur et finit par la mort du malade. Une douzaine de personnes ont ainsi succombé durant les derniers mois et Tompson ne parvient pas à enrayer le mal. La femme de Tompson, Alice, étant une amie d'enfance de Sylvia, Forbes et sa fille décident donc de partir en Cornouailles.
Leur arrivée au village coïncide avec l'enterrement de la dernière victime. Un incident provoque la chute du cercueil en contrebas du chemin, dévoilant un cadavre dont le visage est marqué par un rictus d'horreur. Sir James va à l'encontre de Tompson, quelque peu malmené par des villageois qui lui reprochent son incompétence. Diane, quant à elle, reste en compagnie d'une Alice qu'elle a retrouvé souffreteuse et au comportement étrange. La jeune femme cache de plus une plaie sous un bandage, et reste évasive quant aux circonstances de cette blessure.
Forbes apprend de son ancien élève qu'aucune autopsie n'a pu être pratiquée, à cause de l'interdiction du coroner, seule personne habilitée à en donner l'autorisation. L'homme en question s'appelle Squire Clive Hamilton et il règne en seigneur et maître dans la région. Il vit dans un château non loin du village, en compagnie d'une bande de domestiques particulièrement rustres et antipathiques, adeptes de la chasse à court.
Les événements vont alors se précipiter. Diane est enlevée par les sbires d'Hamilton, avant d'être libérée par ce dernier. Sir James convainc Tompson d'exhumer la sépulture de la dernière victime : le cercueil est vide ! Avec l'aide de la police, les autres cercueils sont à leur tour exhumés, et pas un seul cadavre ne repose sous terre. A son tour, Jacqueline meurt de la même maladie que les autres villageois. Après quelques péripéties, Sir James et Tompson vont déterrer sa dépouille. Elle reprend vie sous forme de zombie !
C'est sans conviction que j'avais décidé de regarder "L'Invasion des Morts-Vivants". Grand fan de la Hammer, je n'avais remarqué aucun nom prestigieux dans ce film. Pas de Christopher Lee, ni de Peter Cushing. Point de Terence Fisher, Peter Sasdy ou encore Roy Ward Baker derrière la caméra. Et pourtant, le film est intéressant à plus d'un titre. Un scénario certes linéaire, sans surprise, mais fort agréable. Un jeu d'acteurs excellent, parvenant à faire oublier les pointures du cinéma gothique. Une superbe photographie (mais c'est une constante chez la Hammer). Bref, bien que desservi par un titre français grotesque (point d'invasion en réalité), "The Plague of the Zombies" se regarde avec un réel plaisir.
John Gilling (également auteur de "La Femme Reptile" et "Dans les Griffes de la Momie") amène le thème du zombie de façon intelligente. Hamilton, le méchant de l'histoire, a en fait appris l'art du vaudou après avoir voyagé à Haïti. Il transforme les habitants du village en zombies afin d'en faire des esclaves et les envoie au fond des galeries de sa mine d'étain, dans l'unique but de faire fructifier son patrimoine.
Bon, il faut reconnaître que les cérémonies vaudou sont plutôt "cheap", avec seulement trois serviteurs noirs jouant du tam-tam. Mais dans l'ensemble, on ne peut pas reprocher grand-chose à ce film qui a la particularité d'être le seul à avoir abordé le thème du zombie au sein de la Hammer. L'occasion donc de voir un bon film gothique au savoir-faire typiquement britannique.
Note : 7/10
Flint