Terry Hawkins est un jeune loubard fraîchement sorti de prison. Révulsé par le monde qui l'entoure, qu'il juge hypocrite, injuste et totalitaire, Terry entreprend la réalisation de snuff movies afin de donner libre cours à sa haine et à sa violence.
Premier long-métrage de son auteur et accessoirement sa seule incursion dans l'horreur puisqu'il s'orientera par la suite dans le porno, "Last house on dead end street" possède toutes les caractéristiques de la petite production amateur bricolée. Réalisation entre potes, matériel technique réduit au strict nécessaire, tournage dans un bâtiment désaffecté et budget ridicule, puisque tournant aux alentours de 3000 Dollars.
Des conditions similaires donnèrent naissance aux oeuvres cultes qu'on connaît, à l'instar d'un "Bad taste" ou d'un "Evil dead" par exemple, qui propulsèrent leurs réalisateurs respectifs sur le devant de la scène hollywoodienne.
Il n'en ira cependant pas de même avec Roger Watkins, qui ne bénéficie ni du talent de Sam Raimi, ni de la débrouillardise de Peter Jackson, il faut le dire.
Watkins est d'ailleurs le premier à proclamer qu'aucun dollar ne fut investi dans le film, puisqu'il admet volontiers que le budget alloué servit essentiellement à sa consommation personnelle de drogue...
Le film fut longtemps considéré comme perdu, excepté une distribution fantôme, quasi underground en vhs sur le territoire américain, qui contribua à la réputation sulfureuse du film, que certains prirent pour un véritable snuff movie, ces bobines où les "acteurs" seraient véritablement tués devant l'objectif.
"Last house on dead end street" est désormais accessible à tous (ou tout du moins à ceux maîtrisant un tant soit peu l'anglais), grâce à Barrel Entertainment qui offre au film une seconde jeunesse, via une édition dvd au contenu pharaonique...
Passons au film en lui-même. Contrairement à d'autres oeuvres dites "sensationnelles", sa notoriété est amplement méritée.
Une seule et unique scène véritablement "choc" (sur laquelle je reviendrai par la suite), mais une atmosphère cradingue et malsaine rarement vue au cinéma.
L'image dégueulasse, la mise en scène maladroite, la musique primaire et dérangeante ainsi que les gueules hallucinées des interprètes confèrent au film une aura de véracité parfaitement pertubante et malsaine, à l'instar d'un "Texas chainsaw massacre".
Mais c'est principalement sur la seule séquence gore évoquée ci-dessus qu'est bâtie la réputation de l'oeuvre de Watkins. Attachée à une table, une jeune femme recouverte d'un linceul blanc se fait lacérer le visage au scalpel, scier les deux jambes avant d'être éventrée au sécateur par Watkins et ses potes; un groupe de tarés digne de la "famille" Manson. Une scène crûe, vomitive et cauchemardesque, annonçant un certain "Guinea pig : flowers of flesh and blood", tourné treize ans plus tard.
Il ne faudrait cependant par s'arrêter à cette seule séquence, aussi anthologique soit-elle. Car "Last house on dead end street" reste également l'un des métrages les plus glauques qu'il m'ait été donné de voir ; une oeuvre poisseuse comme il en existe trop peu.
Toxicavenger
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