Roost, The
Genre: Horreur , Agressions animales
Année: 2005
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Ti West
Casting:
Wil Horneff, Sean Reid, Vanessa Horneff, Karl Jacob, Tom Noonan, Barbara Wilhide, Richard Little...
 

Une bonne petite surprise que ce "Roost" fauché ; l'archétype même du film que je m'en voudrais d'enfoncer ; pourquoi ? Parce qu'il a été fait avec trois francs six sous et que durant 1h20, je me suis pas emmerdé une seconde. C'est un petit mais sincère hommage en 16 millimètres au cinéma d'horreur des années 70-80, du reste lorsque l'on regarde le dvd, on se dit de par le grain d'image que l'on vient d'enfourner une vieille vhs d'époque. Le film s'ouvre en noir et blanc avec Tom Noonan ("Manhunter") qui, à l'instar d'un "Théâtre de sang", présente le film que nous allons voir et se permet des interventions au sein du métrage ; on est bien content de retrouver le bon Tom Noonan mais j'avoue franchement n'être toujours pas convaincu par ce gimmick du film dans le film qui reviendra trois ou quatre fois ensuite ; c'est assez vain et le film se serait suffit à lui-même.
Enfin bref, pourquoi pas, passons outre ce présentoir futile et le film commence alors. Une nuit d'Halloween, quatre amis se rendent en voiture au mariage d'un autre ; empruntant les routes arrières du Delaware rural, ils sont alors victimes d'un accident près d'un pont et leur voiture se retrouve coincée ; rapidement ils sont contraints de chercher de l'aide, ce qui va les amener à la seule habitation environnante, une ferme abritant une colonie de chauves-souris peu aimables. Et là, ça s'emballe assez vite, les chauves-souris plutôt mordantes donc, transforment en zombies chaque humain qui se voit grignoté, et on a droit dès lors à un mix vampiro-zombiesque des plus sympathiques malgré pas mal de trous dans sa narration pour bien relier les deux genres.

 

 

Gros défaut du film également, ses dialogues plutôt nuls et des acteurs dotés d’expressions aux allures de poulpes amorphes. Pour le reste, le réalisateur, Ti West (25 ans, premier film après deux courts-métrages remarqués, et toutes ses dents) atteint avec une certaine aisance son but, celui de fabriquer un petit film d'horreur de fin de samedi soir à mater entre potes comme au bon vieux temps, et tandis qu'on mise peu sur celui-ci à la base (faut dire que je venais de me taper l'excellent "Severance" juste avant), on finit vite par se prendre au jeu tant ce jeune réalisateur (à suivre de près donc) contourne les restrictions budgétaires au profit d'une ambiance oppressante réussie.
Alors oui si on fait la fine bouche et qu'on se réfère aux classiques fauchés, on dira qu'on est encore loin d'un "Evil dead" (très cité ici) ou d'un "Bad taste", mais se retrouver en compagnie de ce qui semble être un bon petit artisan du genre, sincère, honnête et futé n'est pas pour me déplaire ; de plus, chose non négligeable, Ti West ne cherche pas à faire le malin et son film ne se prétend pas plus intelligent qu'il n'est ; ceci lui insuffle pas mal de fraîcheur et on sent bien que l'hommage est respectueusement nostalgique ; rendez-nous nos "Midnite movies" d'antan !
Il faut noter que ce film a été produit pour la somme plus que modique de 50 000 dollars mais qu'il se paye le luxe d'une petite poignée de plans numériques et d'un enregistrement musical haut de gamme.
On semble devoir ceci à son producteur Larry Fessenden (réalisateur de "Habit" et d'un "Wendigo" totalement soporifique, acteur occasionnel ("Animal factory", "Session 9") qui joue dans le film où, assailli par les chauves-souris, il crève rapidement ; de plus cet homme là est aussi leader d'un groupe rock, les "Just desserts", autant dire que le bonhomme ne chôme pas !) ; celui-ci est parvenu à créer sa propre infrastructure via sa propre maison de production, l'indépendante "Glass Eye Pix" et qui, toutes proportions gardées, nous refait une tentative à la Corman, après un premier film, "Off season", de James Felix McKenney que je n'ai pas vu (existe en dvd zone 1 avec sous-titres espagnols), et avant d'autres projets à la pelle en cours ou déjà exploités, comme "Two devils lunch","Automatons " ou "Satellite"...

 

 

On notera aussi qu'il a produit juste avant de fonder Glass Eye Pix, le bien connu "Zombie honeymoon" bref, qu'on l'aime ou non, il faut bien admettre que Larry Fessenden est un hyper-activiste du genre auquel il compte contribuer désormais de façon indépendante et ce, en patron qui semble laisser beaucoup de marge aux réalisateurs qu'il engage, ce qui est tout à son honneur.
Pour revenir quelque peu au film ici chroniqué, les 3/4 se passent dans une grange qui évoque à la fois "Marnie" et "Les oiseaux" tandis que la partition musicale lorgne vers Bernard Herman, et si le lieu est restreint, l'ambiance, elle, est au rendez-vous, et c'est là toute l'habileté de ce jeune cinéaste que d'avoir su miser là-dessus par défaut, et surtout de réussir plutôt bien un pari difficile, car même si l'on ne s'attache que très peu aux personnages vraiment trop crétins et même si l'histoire est des plus limitée, on a les droit a quelques belles attaques vampiriques doublées de quelques séquences zombiesques bien gores, et surtout entre ces quelques morceaux de bravoure, un climat suffisamment savamment distillé pour que l'on reste en alerte sans discontinuer.
Bref, pas le chef d'oeuvre de chez Fauchman Cie, mais un bon petit film de fin de samedi soir, et c'était bien là son but. Petit digestif supplémentaire, j'ai cru rêver au début et puis en montant le son de ma télécommande, je me suis aperçu que chaque fois qu'un véhicule apparaît à l'écran, on entend une espèce de "Radio horror show", qui laisse penser que chaque conducteur est branché sur cette station de radio absurde...

 

 

Note : 5,5/10

 

Mallox
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