Spectre
Titre original: The Boogey Man
Genre: Horreur , Slasher , Possession
Année: 1980
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Ulli Lommel
Casting:
Suzanna Love, Ron James, John Carradine, Nicholas Love...
 

Vingt ans après avoir assassiné l'amant de leur mère qui, en plus de contribuer à la décadence morale de leur chère maman, avait la fâcheuse tendance de les maltraiter, Lacey et Willy vivent plus ou moins normalement. Plus car ils ont une vie de famille (Lacey est mariée, Willy travaille pour elle). Et moins parce qu'ils gardent tous deux des séquelles de leur enfance problématique : Willy ne parle plus depuis le tragique événement et Lacey est la victime de cauchemars récurrents. Choses auxquelles ils s'étaient habitués, mais lorsque le fantôme de l'amant assassiné va refaire surface après que Lacey eut brisé le miroir dans lequel elle avait vu son frère assassiner leur tortionnaire, plus rien ne va filer droit...

 


Film sur une famille, donc, mais aussi film de famille. Le réalisateur, Ulli Lommel, était à l'époque le mari de Suzanna Love, tandis que Nicholas Love, en plus d'être le frère de Suzanna à l'écran, l'est aussi dans la vie. Voilà pour le côté people. Côté film, tout ce drame familial n'est guère réjouissant, puisque l'on a droit à de la psychologie de bazar explicitée directement par un psychiatre interprété par un John Carradine venu cachetonner dans un rôle plutôt ridicule. Ainsi, ça sera de la faute du psy que tous les dramatiques événements dus au retour du "boogeyman" arriveront. Il se permettra en outre le luxe de faire des interprétations de deux minutes montre en main pour résoudre tous les problèmes mentaux de la pauvre Lacey. A sa décharge, il faut dire que la science ne pouvait pas anticiper l'apparition du surnaturel. Comment aurait-elle pu prévoir qu'un miroir cassé libérerait la pire vision qu'il ait contenue ?


Allons voir du côté d'un personnage nettement moins terre à terre, pour voir si tout ça l'inspire. Un curé. Malheureusement, à l'instar du psy, le curé n'y comprendra pas grand-chose non plus et n'interviendra de plus que très tard dans l'intrigue. Avant qu'il n'ait le temps de se remettre de ses émotions, le film est déjà fini. Mais dites donc : un développement dans un milieu scientifique et un dénouement avec la religion, ça ne vous rappelle rien ? Non ? Eh bien vous ne devez pas vous appeler Ulli Lommel, qui aime L'Exorciste, et qui le montre. Incapacité de la science à expliquer certains phénomènes, possession de l'héroïne, (vague) tentative d'exorcisme : tout y passe. Et pourquoi s'arrêter en si bon chemin alors que l'on peut également évoquer "Amityville" pour pas un rond ? Allons-y donc pour une maison de style colonial, avec à son sommet deux petites fenêtres faisant songer à des yeux rouges. Pour la forme, vous rajouterez des objets dangereux qui volent tout seuls.

 


Maintenant, puisque jamais deux sans trois, il faut une troisième "influence". En 1980, le slasher commençait à être à la mode, depuis le "Halloween" de Carpenter. Alors allons-y pour le meurtre d'une adolescente qui se refaisait une beauté ainsi que pour des visions en caméra subjective sur fond de respiration rauque. Ceci dit, pour bien faire, il faut tout de même se démarquer un peu. C'est ainsi que le miroir interviendra. N'ayant peur de rien, même pas des incohérences scénaristiques, Lommel nous assénera des scènes particulièrement stupides telles que le mari essayant de recomposer le miroir brisé, la femme possédée à cause d'un bout de verre qui eut la mauvaise idée de se prendre pour un monocle ou encore, vraiment pas de bol, d'un autre bout de verre qui restera collé à la semelle du gosse de la maison.


Avec tout cela, le côté horrifique en prend un sérieux coup (il n'y a qu'à voir les hilarantes séquences de possession démoniaque). Mais il subsiste, malgré tout. Un peu. Sans gore, sans être très bien amené (voire sans être amené du tout, pour ces victimes qui décèdent en hors-champ), mais il y a au moins le minimum syndical. Pas assez pour empêcher au film d'être mauvais, mais qui, combiné avec quelques bêtises scénaristiques, peut faire passer le temps.

 

 

Walter Paisley
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