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Genre: Science fiction , Horreur
Année: 1982
Pays d'origine: Angleterre / Etats-Unis
Réalisateur: Harry Bromley Davenport
Casting:
Philip Sayer, Bernice Stegers, Simon Nash, Danny Brainin, Maryam d'Abo, Anna Wing...
 

Sam, le père du jeune Tony a disparu de manière mystérieuse, il y a trois ans. Depuis le jeune garçon est sujet a d'inquiétants cauchemars. En fait son père a été enlevé par des extraterrestres et aujourd'hui il vient retrouver sa famille, mais quelque chose a changé en lui.

 

 

Dans les années quatre vingt le cinéma anglais (qui n'est pas subsidié par l'état) ne se porte pas très bien, dans ces conditions vouloir réaliser un petit film de science fiction indépendant et sanglant tient de l'utopie. Le réalisateur Harry Bromley Davenport (HBD pour les intimes) et son producteur anglais décident alors de prospecter à l'étranger et plus précisément en Amérique. Par chance une jeune société, la New Line (pré - "Les Griffes de la Nuit"), venait justement de remporter un joli succès avec un petit film d'horreur intitulé Alone in the Dark. Robert Shaye le patron de la société se montre intéressée et veut bien financer leur film, à condition toute fois que HBD passe quelques temps aux Etats-Unis pour réécrire son script. Après six semaines Robert Shaye donne enfin son feu vert, doté d'un budget ridicule (1 million de dollars) HBD retourne en Angleterre où le tournage peut enfin débuter. Il va recruter son casting en grande partie dans le milieu de la télévision, à l'époque seule l'actrice Bernice Stegers était connue pour avoir jouer le rôle principal dans "Baiser Macabre" de Lamberto Bava ainsi qu'une apparition dans "La Cité des Femmes" de Fellini. A noter aussi la présence au générique de la jeune et peu farouche Maryam d'Abo dont c'était le premier film et qui fut plus tard la James bond girl de "Tuer n'est pas Jouer" au côté de Timothy Dalton.

 

 

Le réalisateur nous donne sa vision très personnelle d'une rencontre du troisième type, une version beaucoup plus hard que dans les films de Spielberg. En effet le retour chez lui de ce père bizarre, que tout le monde croyait fugueur, ne va pas sans causer quelques désagréments. La première partie du film est donc axée principalement sur la description de ce retour, qui va se faire dans la douleur et le sang. En effet nos chers visiteurs de l'espace n'ont pas choisit la méthode la plus facile et la plus délicate pour renvoyer notre brave homme chez lui. Première étape, envoyer sur terre, via un vaisseau, une étrange créature quadrupède, qui à peine débarquée va sauvagement agresser un couple d'automobiliste qui l'avait heurté avec leur voiture. Ensuite la créature s'introduit dans une maison isolée où elle agresse l'occupante lui faisant ingurgiter quelques chose via un immonde appendice. Illico la pauvre femme se retrouve enceinte et accouche carrément d'un homme dans la force de l'age, en fait notre brave père de famille exilé. Comme on le voit ce premier contact est loin de s'être fait dans la joie et l'allégresse !
Enfin de retour Sam se lance à la recherche de sa progéniture, qu'il retrouve à Londres. Il découvre que sa femme vit dans un appartement avec un autre homme, Joe, et une co-locataire Analise une jeune fille d'origine française (Maryam d'Abo). Comme on peut s'en douter les retrouvailles son plutôt fraîche, sauf pour Tony tout content de retrouver son paternel. Seulement voilà Sam n'est pas revenu uniquement pour récupérer son fils, il a une autre mission. Pour la mener à bien il va donner à sa progéniture certains pouvoirs assez particuliers, le jeune garçon se retrouve alors avec la faculté de donner vie à ses jouets, c'est la partie la plus poétique et délirante du film. Une vieille voisine acariâtre sera la première victime de ce nouveau pouvoir, elle va se retrouver face à un "action man" géant qui ne lui veut pas que du bien. On se croirait dans l'un des célèbres épisodes de "Chapeau melon" mettant en scène les cybernautes. Le dénouement est lui aussi typiquement british, la pauvre vielle ayant trouvé refuge sous son canapé sera trahie par sa gourmandise, en effet elle sera repérée en essayant d'atteindre quelques chocolats tombés par terre !

 

 

Le brave garçon à l'imagination fertile donnera aussi vie à un inquiétant clown nain adepte de la toupille à lame qui va transformer le frigo familial en couveuse. En effet la pauvre Analise subira un sort guerre enviable servant de "pondeuse" pour une nouvelle race de créatures hybrides. Tandis que son fiancé sera traqué par un char d'assaut miniature mais tirant de vraie munition pour enfin finir dans les griffes d'une panthère noire (une idée de Shaye). Pendant ce temps Sam et Bernice sont retourné dans leur ancienne demeure, pendant qu'ils sont entrain de revivre le bon temps et de faire l'amour Sam subit une étrange mutation. C'est le signe qu'il est grand temps pour lui et son fils de repartir, cela tombe vraiment bien Joe et Tony viennent d'arriver. Sam et Tony s'en vont alors main dans la pince (la métamorphose étant achevée Sam se présente enfin sous sa véritable forme, une énorme sauterelle) laissant Bernice seule. Enfin pas vraiment puisque comme cadeau d'adieu, il lui reste un frigo plein d'oeufs.
Davenport décide de clôturer son métrage par une fin poétique ou Bernice enceinte se retrouve entourée d'une multitude de jeune garçon ressemblant à son fils Tony, malgré quelques problèmes techniques posés par la mauvaise manipulation d'une caméra, le réalisateur conservera la scène. Il est loin de se douter que le patron de la New Line la déteste et va décider de l'enlever carrément des copies diffusées aux états unis. L'épilogue de Davenport supprimé le film se concluait par la disparition de Sam et son fils dans un halo de lumière. Le film sort en exclusivité à New York dans 70 salles et récolte contre toute attente prés de 500000 dollars, la New Line décide alors de débloquer une petite allonge budgétaire pour que Davenport puisse tourner un autre épilogue plus "Alien" afin de l'intégrer aux copies amputées. L'actrice principale n'étant plus libre c'est sa doublure qui tournera la scène, cette nouvelle conclusion est alors intégrée à toutes les copies. Pour les amateurs il faut signaler que la fin originale supprimée est présente en bonus sur les dvd anglais et américains.

 

 

Avec son budget ridicule, ces décors étriqués et sa photographie minimaliste, Harry B. Davenport a réalisé contre toute attente un film inquiétant, étrange et surprenant. Certes l'ensemble fait parfois un peu brouillon (résultat de trop nombreuses réécritures), le rythme baisse par moment (surtout après un début aussi chargé) et l'intrigue est parfois inutilement confuse mais l'ensemble reste toujours captivant, car totalement imprévisible même après plusieurs visions. Une oeuvre qui garde, malgré les années, toute son efficacité et qui n'est pas superflu de découvrir ou de revoir.

 

The Omega Man

 

A propos du film :

 

# A noter que le réalisateur concoctera deux suites qui n'arriveront jamais à égaler les délires du premier opus.
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