Encounter with the Unknown
Genre: Sketchs , Fantastique
Année: 1973
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Harry Thomason
Casting:
Rod Serling (voix), Gary Brockette, John Leslie, Tom Haywood, Bob Ginnaven, Annabelle Weenick, Bill Thurman, Robert Holton, Rosie Holotick, Gene Ross...
 

Fort de son statut d'anthologiste du fantastique pour la Télévision (avec un grand T, celle de naguère, celle qui ne nous inondait pas encore jusqu'aux narines de séries policières mongoloïdes nauséabondes) voici le très respectable Rod Serling, l'homme derrière "La quatrième dimension"et "Night Gallery"courtisé par le monde merveilleux du Z. De cette idylle contre nature naitra une pellicule : "Encounter with the Unknown". L'inconnu dans l'histoire, c'est en fait l'instigateur du projet, Harry Thomason, cinéaste alors débutant en ce début des années septante, par ailleurs coupable plus tard d'un "The Day It came to Earth" ("Le jour où il arriva sur Terre" chez nous en vidéo) de sinistre mémoire. Se présentant comme un film à sketchs teinté de surnaturel, "Encounter with the Unknown"se divise en trois segments narrés par un Rod Serling fidèle à lui-même, c'est-à-dire chargé d'introduire et de clore chaque récit par un bla-bla métaphysico / folklo bardé d'interrogations existentielles qui demeureront sans réponses ("Etait-ce le destin ou bien le fruit d'une prophétie ancestrale ?"; "Vengeance préméditée en direct de l'Au-delà où dérèglement psychique ?"; "Qu'est-ce que la réalité où t'as pensé à changer la litière du chat ?", vous voyez le genre). Le film se détache néanmoins des autres anthologies de l'époque telles que celles produites par l' "Amicus" puisque les sketchs proposés ici s'inspirent tous de légendes urbaines, voire d'histoires vraies (!!?). A l'instar d'ailleurs de l'atmosphérique "Screams of a Winter Night"de James L. Wilson en 79.

 

 

Dans le premier tableau, trois étudiants réunis à l'enterrement d'un de leurs camarades mort par leur faute suite à une blague ayant mal tournée, sont victimes d'une malédiction jetée par la mère du défunt. La sorcière leur prédit une mort violente à chacun ("un périra sur terre, deux dans les airs" annonce-t-elle) tous les sept jours, échelonnée sur une période de vingt et un jours. Logique quoi. Bien entendu, inutile d'être devin pour imaginer la suite des évènements, rendant de ce fait ces vingt-cinq premières minutes diablement prévisibles donc pas très excitantes à suivre. Le deuxième et meilleur segment nous transporte en 1905 dans un coin de campagne quelque part aux USA. Une nuit que son chien a détalé en pleine nature, un gamin parti à sa recherche découvre une bien étrange brèche dans le sol, libérant des volutes de fumées issues des entrailles de la Terre. A moins qu'il ne s'agisse du souffle de l'Enfer. Bref, tout cela n'est pas commode. De plus, s'élevant de ses profondeurs, des grognements inhumains se font entendre. Le lendemain, une foule de badauds s'est amassée autour du gouffre de cauchemar. Le propre père du jeune garçon se dévoue pour y descendre, avec l'expectative d'en toucher le fond. Quelques minutes après le début de sa descente infernale, des hurlements résonnent entre les parois. L'homme en ressortira, terrorisé, la raison perdue à jamais par ce qu'il y a trouvé. Ni chute ni explication pour cet épisode se concluant donc de manière abrupte, mais qui n'en demeure pas moins fichtrement inquiétant, surtout dû au fait de sa prétendue authenticité. Il est permis d'en douter je vous rassure. Le dernier racontar s'apparente, quant à lui, à une variation sur notre mythe bien d'chez nous de "La dame blanche". Et oui, cette brave voyageuse ectoplasmique en a pratiqué de la route puisqu'Outre-Atlantique également, elle aurait été aperçue y arpentant divers bitumes, bien que les légendes brodées autour de son personnage soient sensiblement différentes là-bas. Un soir, un conducteur en voiture avec son épouse prend en stop une curieuse femme (Rosie Holotik, la nurse de "Don't look in the Basement" de S.F. Brownrigg) postée au milieu d'un pont, qui s'avèrera être le spectre d'une jeune mariée tragiquement disparue en compagnie de l'élu de son cœur dans un accident d'automobile sur ce même pont, trente ans plus tôt. Un ultime récit baignant dans un fantastique mélancolique, trop mélancolique même, si vous voulez mon avis. A l'écran, cela donne une succession de flashbacks buccoliques étirés à l'infini où les deux amoureux pas encore réduits en charpie alors, nous font part de leur amour réciproque ; clapotis dans l'eau, récolte de cerises, sabrage de champagne sur nappe à pique-nique, etc. En clair, ça devient vite imbuvable. En dehors de ces intermèdes romanticons-cons, le reste de l'intrigue demeure acceptable.

 

 

Puis à la voix du maitre de cérémonie de s'élever une ultime fois pour mettre un point d'honneur au spectacle. A nouveau par un speech ravageur rempli de questions fondamentales dont lui seul a le secret. Mais à mon tour de poser une colle : les trois histoires achevées, pourquoi mon magnétoscope indique un temps restant de dix minutes ? Hein d'abord ? C'est quoi ce bordel ? Mr Serling ? Mr Serling ? Roddy ? Youhou ! Rodounet ? Ah ben il est plus là. Il a parti aux waters. En fait, il suffit de patienter pour trouver la réponse. Ne sachant pas trop comment terminer son métrage, Thomason a la très mauvaise idée d'en refoutre une couche dans l'explicatif balourd. Ainsi redéfilent les passages clés du film, ou "best-of" plus simplement, commentées par une seconde voix-off qui, pendant près de dix minutes, tente de rationaliser vaille que vaille les phénomènes présentés ici. Avec en sus une leçon express de "Paranormal pour les nuls". Il est permis et même conseillé de zapper cet épilogue de fortune, histoire de ne point quitter sur une touche trop négative cette bande qui finalement, aussi académique dans sa mise en scène soit elle ne s'en inscrit pas moins dans la bonne moyenne du genre.

 

 

Throma
 
A propos du film :
 
# Au générique, on relèvera beaucoup de têtes déjà croisées chez S.F. Brownrigg, outre Rosie Holotik : Gene Ross, Annabelle Weenick, Charlie Dell, James Harrell, etc.
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