Entrailles de l'enfer, Les
Titre original: The Beast Within
Genre: Horreur
Année: 1982
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Philippe Mora
Casting:
Ronny Cox, Bibi Besch, Paul Clemens, R.G. Armstrong, L.Q. Jones...
 

1964 - la voiture d'un couple de jeunes mariés tombe en panne sur une route déserte, près de Nioba dans le Mississipi. Le mari part chercher de l'aide, la jeune femme restée seule se fait attaquer et violer par une étrange créature sortie de la forêt. Dix-sept ans plus tard, le fils du couple est atteint d'une étrange maladie inconnue de la médecine, il semblerait que cela puisse venir de son "géniteur". Le couple retourne donc sur les lieux du drame et décide de mener son enquête.

 

 

Autant le dire tout de suite, en dehors de ses scènes nocturnes trop sombres, le point faible de cette plaisante série B est son scénario légèrement nébuleux et un peu trop hermétique, voire ambitieux. Tout commence comme un banal film de monstre. Mais au fur et à mesure que l'enquête des parents progresse, on apprend que la mystérieuse créature était en fait un être humain ; un pauvre amant surpris en plein délit. Il fut enfermé dans une cave par le mari de sa maîtresse, nourri entre autres avec le corps de sa dulcinée. Au cours des années, il régressa à un stade animal. Un jour pourtant il réussit à s'échapper de sa prison et à violer une pauvre jeune mariée. En fait, cet acte avait avant tout pour but de permettre une sorte de réincarnation. En effet, le jeune garçon issu de cette saillie bestiale se paye une crise d'adolescence carabinée et commence par perdre petit à petit sa personnalité, au profit de celle de son bestial géniteur. Ceci afin de changer d'apparence lors de l'ultime et gratuite transformation finale. En effet, rien n'explique (à part un vague penchant du violeur pour les papillons de nuits) la transformation du jeune homme en une sorte de gros papillon. Celui-ci, avant de mourir, aura cependant le temps de violer la dernière descendante de ses bourreaux, concluant ainsi une étrange vengeance par procuration. Comme beaucoup de films de cette période, celui-ci repose sur le gimmick de la transformation finale. Le maquilleur Tom Burman ("Prophecy", "The Manitou", "Halloween 3", "The Exterminator"...) s'en donne à coeur joie en utilisant toutes les possibilités extensibles du latex et des fameuses bladders (poches gonflables employées par les maquilleurs, notamment dans "Scanners" ou "Hurlement"), et transforme ainsi le pauvre adolescent en une monstrueuse créature.

 


Comme c'était souvent le cas à l'époque, malgré son budget réduit, cette petite production rassemble pas mal de noms et visages connus. Ainsi, dans l'équipe technique on retrouve le producteur Harvey Bernard alias monsieur "Malédiction" (il a en effet produit les quatre films de la série), le compositeur Les Baxter, un fidèle de l'écurie Corman pour qui il a composé pas mal de bandes originales ; et Tom Holland, scénariste / réalisateur ("Class 1984", "Psychose 2", "Jeu d'enfant"...). Le casting n'est pas en reste : en effet la petite ville de Nioba possède une belle population de "gueules". Ainsi, aux côtés des deux "stars" Ronny Cox ("Robocop") et Bibi Besch ("Star trek 2") qui interprètent les pauvres parents, on reconnaît quelques acteurs qui écumèrent pas mal de séries télé et de séries B dans les années 70-80, comme R.G. Armstrong ("La Course contre l'enfer"), L.Q. Jones ("Lone Wolf Mc Quade"), John Denis Johnston ("Extreme Prejudice") ou Ron Soble ("Chisum").

Le français Philippe Mora fut frappé à jamais du sceau de l'infamie pour avoir réalisé la suite la plus idiote, stupide, sexy, inutile, géniale et inégalée de l'histoire du cinéma d'exploitation. En effet Mora n'est autre que le réalisateur de "Horror / Hurlement 2 / Howling 2 : Your Sister is a Werewolf", dont personne n'a oublié, entre autres, le générique final où la belle Sybil Danning s'arrache la tunique (en boucle) pour dévoiler sa plantureuse poitrine. Avec un tel CV, tout film venant du sieur remplit le spectateur moyen de scepticisme, et c'est donc toujours avec une certaine appréhension mêlée de curiosité masochiste que l'on découvre une "oeuvre" du brave Mora. Cette fois pourtant nous sommes en face d'une bonne surprise. Et si le film (tourné avant "Hurlement 2") n'est pas un chef-d'oeuvre du genre, il demeure agréable et distrayant malgré quelques défauts. En effet, Mora distille une ambiance malsaine, moite et morbide tout au long de son métrage. Au fur et à mesure que les parents désemparés enquêtent sur les lieux du drame, ils vont rencontrer une populace locale assez folklorique qui semble cacher un terrible secret. Une ambiance qui rappellera à certains les romans de l'écrivain H.P. Lovecraft dont le film fait indirectement référence par le biais du personnage de Dexter Ward.

 

 

Le film ne connut pas de sortie en salle dans nos contrées, mais on put néanmoins découvrir la chose en vidéo lorsque la Warner le proposa dans une collection spéciale consacrée à des oeuvres inédites aux côtés de "Eyes of a Stranger" et "D'origine inconnue". Un petit film sympathique qui, malgré ces défauts, remplit allègrement son cahier des charges, et à découvrir si vous ne l'aviez pas vu à l'époque.

 

The Omega Man
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