Orgies de Raspoutine, Les
Titre original: Rasputin - Orgien am Zarenhof
Genre: Porno , Historique
Année: 1983
Pays d'origine: Allemagne
Réalisateur: Ernst Hofbauer & Klaus König
Casting:
Uschi Karnat (alias Sandra Nova), Alexander Conte, Nadja Boyer, Eva Maria Falk, Werner Singh (alias Fred Williams), Vladimir Tatakovski...
 

Le film est sorti dans deux versions : une soft (90 mn environ), et une hard (121 mn). La version porno du film est sortie en Allemagne sous le titre Russian Lover Anormal.

A tous ceux qui se sont cachés pour lire ce qui va suivre ou qui attendent que Madame aille se coucher pour visionner le film dont il est sujet, bonsoir. Ce soir nous suivons les mésaventures de Raspoutine -Григорий Ефимович Распутин-Новый-, réputé tant pour ses pouvoirs de guérisseur que pour la longueur de son membre dont il use -"Je vais voir si je vais en avoir pour mes cinq roubles »- pour faire justice. Convoqué par le Tsar Nicolas II afin de remettre sur pied son tout jeune héritier, il sera amené à la cour par une marquise des plus coquines, répondant au doux nom de Comtesse "Noble Pute" Golovina. Les complots à l'égard de notre homme n'étant pas rares, son chemin sera parsemé d'embûches. Quoiqu'il en soit, il n’est pas facile de le saisir : un coup à droite, un coup à gauche, dedans, dessus, dessous, courant les jupons, se gavant de bonne chair pour maintenir un corps vif où la vodka officie en tant que sang, allez attraper un bonhomme de la sorte!

 


Cela étant, ce film va parfaitement de pair avec son collègue "Catherine la Tsarine nue", réalisé lui aussi en 1983 par le même luron. Mais, petite nuance, Ernst Hofbauer vient se greffer à la réalisation de celui-là. Méritant tout autant que l'autre son titre de grand film historique / porno allemand, il représente plus essentiellement l'un des derniers vrais pornos de l'histoire du ciné.

On y retrouve Alexander Conte dans le rôle titre, auparavant comédien à Budapest, ainsi qu’Uschi "Noble Pute" Karnat (alias Sandra Nova), pour lui tenir bite. En tête d’affiche donc, deux vedettes qui excellent dans leurs domaines. Alexander Conte, de manière très théâtrale, exagère les traits du barbu grâce à un panel d'expressions réussies et assez efficaces. Souvent sur-jouées, elles donnent un décalage assez intéressant car accentuant le côté "personnage hors-norme" de notre "loup de Sibérie", mais tout aussi troublant: pouvons-nous le prendre au sérieux? On remarquera que nos doubleurs Frenchies n'y contribuent pas du tout, et, de toute manière, feront de lui une véritable boule de nerfs "Ne crie pas tu m'échauffes encore plus ". Bref, ce cabotinage incessant mais plutôt payant, sera la seule et unique chose qu'il proposera, puisque le chibre qui devrait être le sien ne l'est pas. Il sera d'ailleurs intéressant d'observer que les fesses de son doubleur sont extrêmement plus poilues que les siennes. "Grôa, mon tigre, mon ours!" s'exclamera alors Noble Pute.

Cette dernière, qui a commencé sa carrière dans le X un peu tard (aux alentours de ses 28 balais, mais combien en a-t-elle tenu?) et que l’on retrouve aussi chez Monsieur Dorcel (Attention fillettes en 1987), possède une prestance à peu d'égale, que ce soit avec ses partenaires ou dans ses gestes "Ah, un beau cul rond devant mes yeux, [...]". Oui, elle est de ces actrices dont on laisse le profil s'imprimer sur sa rétine et que l'on n’oublie pas tout au long de sa vie de cinéphage "[...]et de la chair tendre sur ma lance ". Au passage, sa première apparition, seins nus, devant un miroir, en fera rougir plus d'un, le triquard coincé entre les cuisses.

 


Pour le reste des acteurs, c'est de la moustache, de la vraie (on peut aussi apercevoir une fausse barbe, guettez-la!), de la fesse blanche, des poils un peu partout, et des nénés tout ronds tout beaux. Les brochettes qui nous sont concoctées sont en effet succulentes, et rassasieront l'appétit d'un bon nombre, laissant ainsi les autres relations à tendance plus "amicale" s'affirmer comme de "bonne tenue". Bref, voici du X humain.

Tout ce beau monde opère au milieu de velours rouges où tableaux gigantesques et tout juste vernis, ardents chandeliers, nappes cousues main, buffets et autres vodkas, font office de décor. Rien à redire, un environnement splendide. Dans celle folle débauche, les orgies y gagnent au change: nous assistons à de la partouze de luxe, classieuse, et pleine de bonne chair. Le tout est mené de bon train par une bande originale de qualité, ou l'inverse. On peut en effet, à la grande surprise générale, entendre deux styles musicaux différents: l'un propose des petites pièces pour guitares et autres instruments à cordes (une entrée de Raspoutine sur fond de mandoline est à retenir, tout comme l'effeuillage d'une paysanne), l'autre est une sorte de rythmique basique arrangée à la sauce eighties. Si le premier s'accorde parfaitement avec les positions, ce n'est pas le cas du deuxième, qui obstrue toute l'ambiance de l'époque dépeinte.

C'est à ce stade de "division", qu'une autre que je ne pourrai m'empêcher de citer, me vient à l'esprit. Les extérieurs sont souvent mal cadrés, du moins sans précision, et de ce fait, foutent en l'air la beauté des lieux. A l'opposé, d'autres scènes, essentiellement d'intérieur, sont rayonnantes de fluidité et de sens du cadre. Là, donc, le problème s'affirme et s'impose: deux manières de filmer se font réellement (et trop) sentir durant la projection (le rythme en souffrira lui aussi: autant l'exposition est ennuyeuse, autant la vie à la cour du Tsar enflamme la pellicule). Un des réal' serait-il bon, l'autre non? Penser que oui ne serait pas un tort. Si tout cela ne reste qu'hypothèse, le film demeure très inégal et y perd beaucoup.

 


Mieux qu'un porno con-con, "Les Orgies de Raspoutine" est un film généreux, donnant un peu de tout à son spectateur. Il y a de l'action, régulière, avec une scène très réussie de "chasse aux paysans" en guise d'ouverture du film, ou encore quelques séances de tortures ("Et vas y que j'te flagelle dans les catacombes pendant qu'on festoie plus haut"). L'humour passe aussi par là, déjà de par le doublage français "J'n'ai jamais rien vu d'aussi gros", mais aussi grâce à certains personnages tel que le réceptionniste homosexuel, un numéro à lui tout seul. Et il y a aussi de l'amour, non seulement entre notre Ra-Ra-Raspoutine et sa Noble Pute où une certaine complicité amoureuse voit le jour, mais aussi avec des "Cogne mon ventre ", des "Il bouge comme si il voulait battre en retraite ", ou enfin des "Grôa!".

Bref, Raspoutine en personne aurait sûrement détesté le film, prétextant que son membre était bien plus gros, mais pour notre part, il reste une pellicule attachante bien que maladroite, nous permettant d'assister à de magnifiques orgies telles qu'il y en eu peu dans le cinéma X.

 

The Hard
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