Yeux de la terreur, Les
Titre original: Night School
Genre: Thriller , Policier
Année: 1981
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Ken Hughes
Casting:
Leonard Mann, Rachel Ward, Drew Snyder, Joseph R. Sicari, Nicholas Cairis, Karen MacDonald...
Aka: Terror Eyes
 

Une vague de crimes particulièrement sanglants terrorise la ville de Boston. Judd Austin, un jeune et brillant détective sorti tout droit d'Harvard, est bien décidé à en trouver l'auteur. Ses soupçons se portent sur un professeur du collège. L'anthropologue, très lié aux victimes, semble correspondre au profil du tueur qui mutile les corps de façon rituelle...

 


En Angleterre cette étrange production eut le douteux privilège de se retrouver dans la fameuse liste des "Video nasty" interdite sur le territoire britannique; le film sortira en 1987 avec 1min 16 de coupure (la scène de douche et le meurtre dans l'aquarium). En visionnant la chose aujourd'hui, on ne peut qu'être surpris devant une telle décision, car le film n'est guère plus sanglant ni subversif qu'un autre. Mais ce genre de publicité et quelques photos bien choisies permirent de transformer un honnête polar en slasher sanglant. Car, si Terror Eyes met en scène un mystérieux motard / tueur adepte de la machette et de la décapitation, la plupart de ces exactions se font hors champ, à moins qu'il n'existe une version uncut quelque part. Heureusement, le film contient son lot de scènes un tant soit peu originales : une tête qui se retrouve dans une cuvette de toilettes, ou une autre qui descend lentement au milieu des poissons d'un aquarium public, sous le regard horrifié des visiteurs. Car non seulement notre tueur raccourcit ses victimes d'une tête, mais en plus il plonge toujours celle-ci dans l'eau, une particularité qui va intriguer notre enquêteur.

 

 

En effet, ces exécutions aussi sauvages que misogynes (les victimes sont toutes des femmes) ressemblent plutôt à un rituel, et les soupçons se portent alors sur un professeur d'anthropologie volage et libertin qui n'hésite pas à pratiquer d'intensifs cours particuliers. Qui plus est, il se trouve être le seul mâle enseignant dans un collège de jeune fille, et, anecdote amusante, on apprend qu'il n'est pas le seul prédateur dans l'établissement. Sa rivale se trouve être la directrice, une lesbienne qui ne semble pas apprécier la concurrence. Mais la vérité sera toute autre, quoique peu originale. Tout en remplissant son quota de meurtres, le vétéran Ken Hughes (1922-2001), en bon artisan, joue avec tous les clichés inhérents au slasher; tueur névrosé surgissant des endroits les plus variés (une armoire !), victime jeune et fraîche, caméra subjective, cadrage biscornu et photographie très années 80 signée Mark Irwin, un habitué du genre ("Scanners", Chromosone 3, "Dead Zone", Spasms, "The Fly"…).

 

 

Outre les deux scènes citées plus haut, on retiendra deux autres séquences intéressantes et un tant soit peu originales : celle du restaurant où le réalisateur joue littéralement à cache-cache avec le spectateur et la tête d'une des victimes; et l'inévitable scène de douche qui se transforme en un jeu érotique à base de peinture rouge (scène tellement douteuse qu'elle fut censurée par la perfide Albion). Si le film est le dernier de Hughes, il s'agit pour Rachel Ward de sa première apparition au cinéma, après un rôle dans la série "Dynastie". Elle enchaînera ensuite avec "L'Antigang" ou "Against all Odds", mais c'est sa participation à la mini série "Les Oiseaux se cachent pour mourir" qui en fera la star préférée des ménagères de moins de cinquante ans. Leonard Mann (alias Manzelli) est un acteur italien qui commença sa carrière dans quelques westerns spaghetti comme Le dernier des salauds", Ciakmull le bâtard de Dodge City, La vengeance est un plat qui se mange froid"… On le retrouva ensuite dans "Amazonia jungle blanche" ( "Cut and Run") de Deodato, "L'humanoïde" d'Aldo Lado, ou "Le monstre de Florence". Son dernier film sera "Silent Night Deadly Night 3: Better Watch Out!".

 

 

Les yeux de la terreur est le genre de film qui déçoit à sa première vision, car bien médiocre par rapport à un sujet assez simpliste mais grandement prometteur, celui d'un motard armé d'une machette qui décapite les gens (tout un programme). Malheureusement, nous ne voyons presque jamais les fameuses décapitations (à part la séquence de l'aquarium). De même, le résultat est la plupart du temps esquivé, un parti pris qui en déçut pas mal à l'époque, sauf le jury d'Avoriaz qui lui décerna le bien nommé et unique prix de la terreur (qui fut créé pour l'occasion). Par la suite, en visionnant l'œuvre une seconde fois, on découvre un film policier honnête, qui ne manque pas d'un certain cynisme et de quelques touches d'humour noir (volontaire ou non), mais sans vraiment d'originalité et un peu trop bavard, plus une "fausse/vraie" fin amorale qui donne lieu à une pirouette amusante, et résume parfaitement l'esprit du film : et si en fait Ken Hughes avait réalisé une comédie dramatique ?

 

The Omega Man
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