Blackaria - Le Chat qui Fume |
Écrit par Flint |
Région : 2 Bonus :
Commentaire : Quels reproches pourrait-on décemment adresser à un éditeur indépendant prenant le risque de commercialiser un film réalisé par deux inconnus, par le biais d'un dvd contenant en plus du film environ deux heures de bonus (sans compter le commentaire audio) et un CD supplémentaire englobant la bande originale ? Non, on ne peut que le féliciter, et admirer le résultat. A écouter les différentes interviews, et à découvrir les travaux antérieurs de François Gaillard, on apprend à mieux connaître ce petit groupe, et comprendre comment la passion, de Gaillard avant tout, pour le cinéma de genre en général et le giallo en particulier a fini par déboucher dans une parfaite logique sur ce "Blackaria".
Les influences de François Gaillard apparaissent évidentes dès ses premiers courts-métrages. L'énucléation de "Under the Blade" est manifestement un clin d'œil (sans jeu de mots) à Olga Karlatos dans "L'enfer des zombies". Les filtres de couleurs utilisés dans "All Murder, All Fun, All Guts" renvoient bien sûr au cinéma de Mario Bava ; et l'empreinte de Fulci est encore omniprésente, entre la plongée de l'héroïne dans le vide de ses souvenirs ("Le venin de la peur") et la montre-gousset jouant de la musique ("L'emmurée vivante"). Quant au film "inachevé" du réalisateur, "Welcome to my Nightmare", il apparaît par instants comme un brouillon du futur "Blackaria", où l'on retrouve déjà l'influence de Brian De Palma lors d'une séquence de meurtre par télékinésie évoquant "Furie". D'ailleurs, l'extrait proposé de la première version de "Blackaria", mettant en lice un tueur habillé comme le tueur de "Six femmes pour l'assassin", qui s'acharne à coups de rasoir sur une jeune femme dans un ascenseur, rappelle l'exécution sauvage d'Angie Dickinson dans "Pulsions".
En dehors des interviews des trois actrices principales, particulièrement intéressantes, on réalise que celle mettant en lice le duo Gaillard/Robin fait de temps à autres double emploi avec le commentaire audio animé par les deux mêmes réalisateurs. Quelques redites, mais rien de bien méchant, on constatera néanmoins que Christophe Robin se montre très discret, sinon effacé, au contraire de François Gaillard, particulièrement volubile. Le tandem fait du coup penser, par certains côtés, à Jay et Silent Bob. Deux styles et caractères opposés, mais les deux garçons semblent l'un comme l'autre assez peu à l'aise dans l'exercice du commentaire audio. Pour en terminer avec cette pléthore de bonus, l'écoute du CD du groupe electro-pop Double Dragon s'avère plutôt agréable. On retiendra tout particulièrement les titres "Blood Murder", "Dragon Fly" et "Misery", très accrocheurs, et qui évoquent parfois certains groupes qui fleurirent à une époque au sein du label mythique 4AD.
Note : 10/10
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