J.X. Wiliams' Peep Show et autres raretés - Serious Publishing |
Écrit par The Hard |
J.X. Wiliams' Peep Show (1965) et autres raretés ("The 400 Blow Jobs" 1960 - "Psych-Burn" 1968 - "Fragment 306" 1970s)
- Interview Noël Lawrence - Livret couleur 8 pages
Commentaire : Serious Publishing, pour sa première sortie, nous propose de découvrir l'aussi peu fréquentable que talentueux J.X. Williams ! Et l'initiative est plus que louable puisque ce dernier suscite l'attention des collectionneurs et autres cinéphiles depuis de longues années et qu'il n'existait, jusqu'à ce jour, aucune copie officielle de son travail sur le marché ; comble du bonheur, c'est au travers de quatre pellicules et d'une interview que le voyage initiatique dans son univers s'accomplira. Le premier et plus important des films s'intitule “Peep Show” ; en 46 minutes, conçu à partir de rushs (alors projectionniste, J.X. Williams coupait au rasoir les passages des films lui plaisant le plus), “Peep Show” est un véritable film noir aux accents satyrique et provocateur, qui impressionne d'une part par l'avant-garde du polar américain seventies dont il témoigne mais aussi et surtout par sa propre homogénéité : pour une oeuvre issue de la superposition et de l'enchaînement de centaines de rushs, c'est tout bonnement saisissant ! Les autres films sont plus courts, mais tout aussi efficaces : le délirant "The 400 Blow Jobs" ravira les plus cochons, "Psych-Burn" éblouira les fêtards et autres artificiers et "Fragment 306" enchantera les amateurs de bonnes soeurs et d'improbables curiosités.
Au final, ces bobines semblent pouvoir se consommer sans modération, à n'importe quel moment et quelle qu'en soit la manière. Le tout étant de les apprécier comme un moment unique de l'histoire du cinéma underground et de l'histoire du 7ème art en général. Qui plus est, elles sont ici présentées dans une allure des plus confortables ; l'image ne tremblote pas, le son demeure clair tout du long... Bref, un travail de chef ! Et l'invitation est lancée à tous les cinéphiles de s'amuser à trouver le fragment issu de "Dementia" de John Parker dans "Peep Show"...
Si les bonus se limitent à une seule et unique interview, cette dernière vaut néanmoins son pesant d'images hallucinées. Noël Lawrence, collectionneur et archiviste des films de J.X. Williams (son histoire avec ce dernier commença sur eBay), nous apprendra à son sujet qu'il était un adroit manipulateur, qui plus est de mèche avec la mafia, et un scénariste jamais crédité pour ses scénarios à Hollywood à cause de sa présence sur la liste noire communiste. Sa renommée tient donc autant à la réputation de ses mosaïques de rushs que de son parcours professionnel et de son tempérament engagé. Entre autres, il fut le premier réalisateur à parler de l'assassinat de JFK dans un film de fiction, tout comme il fut le premier à aborder la mafia sous un angle aussi réaliste. Après, libre à chacun d'en penser ce qu'il en veut ; toujours est-il que quelque chose de novateur subsiste encore dans l'oeuvre de J.X. Williams. Et s’il préfigure toutes les théories qui tourneront autour de la mort de JFK, il n’en est pas moins un incontrôlable et vicieux personnage comme en fera preuve la fin de "Peep Show".
Serious Publishing entame "avec brio", on peut le dire, le long et pas toujours évident chemin d'éditeur ; il nous gratifie aussi, dans l'interview, d'un extrait de "The Virgin Sacrifice" : une courte mais terrible entrevue que l'on interprétera comme la possibilité de sortir, un jour prochain, un second dvd de l'oeuvre de J.X. Williams. |