Ogroff - Artus Films
Écrit par Valor   

 

Synopsis : Pour Ogroff, le bûcheron fou, la guerre n'est pas encore terminée. Trépané et ayant subi l'ablation d'un œil pendant la guerre, Ogroff le bûcheron fou continue la lutte et massacre sauvagement tous ceux qui pénètrent dans sa forêt.

Région : Zone 2 PAL

Editeur : Artus Films

Pays : France

Sortie DVD : 4 décembre 2012

Durée : 87'36
Image : 1.33 d'origine, 16/9 compatible 4/3
Audio : Dolby 1.0

Langue : français
Sous-titres : anglais, espagnol, italien.






Bonus :

- Ogroff, le bûcheron fou, entretien avec Norbert Moutier
- Ogroff, 30 ans après, entretien avec les zombies du film
- Scène d'ouverture inédite
- Diaporama d'affiches et photos
- Bandes-annonces (Ogroff, The Killing Kind, Devil Times Five, Tourist Trap)

 

 

Commentaire : Simple film de copains à la base, même si Norbert Moutier s'investit corps et âme dans ce projet, Ogroff continue, trente ans après son tournage, de fasciner un nombre impressionnant d'amateurs de tripaille de par le monde !
Adulé dans certains pays où il est comparé à Nathan Schiff (Long Island Cannibal Massacre, Weasels Rip my Flesh, They Don't Cut the Grass Anymore) ou considéré comme le précurseur d'un Andreas Schnaas (Nikos the Impaler, Infantry of Doom, Anthropophagous 2000, Zombie'90, Extreme Pestilence), Norbert Moutier est généralement qualifié chez nous de "cinéaste Z du fond de la poubelle" et Ogroff de "pire nanard (sic) de série Z", "à recommander aux nanardeurs les plus hardcore". Au mieux, il est traité avec condescendance comme un film à voir entre copains en buvant une bière pour se fendre la gueule... Bref, nul n'est prophète en son pays, et ce n'est pas Jean Rollin, grand ami de Moutier, intronisé "pape des productions de seconde zone" au moment de son décès qui aurait pu dire le contraire...

Artus crée donc l'événement avec la première édition sur support numérique d'un film qui représentait jusqu'à présent le Graal de certains collectionneurs (quelles que soient leurs motivations, d'ailleurs).

Pour résumer l'affaire, Moutier réalisa un premier tirage vidéo réservé aux participants du film :

 

 

La jaquette est imprimée sur du papier photo et la cassette comporte une étiquette rédigée à la main par Norbert en personne ! Il édita ensuite une version un peu moins artisanale qu'il commercialisa, sans grand succès :

 

(Photo : Alain Petit)

Norbert Moutier céda ensuite gratuitement les droits de son film à American Video qui réalisa un énorme tirage... dont la plupart des exemplaires se retrouvèrent rapidement en solderies (Christophe Lemaire raconte en avoir trouvé une montagne aux Puces de Saint-Ouen...)

 

 

Quoi qu'il en soit cette même VHS American Video se vendait jusqu'à présent à prix d'or sur certains sites, le record étant probablement 350 dollars sur eBay en janvier 2010 ! Ne parlons même pas des deux premières éditions, tout simplement introuvables… A noter qu'elles contiennent une scène pré-générique expliquant la genèse d'Ogroff qui, à la demande de Norbert, jugeant que la synchronisation des dialogues était mauvaise, ne figure pas sur l'édition American... mais que l'on trouve sur le DVD Artus !

Et puis, ce qui arrive à la plupart des films rares : des bootlegs, des copies de cinquième génération qui circulent sur le net, avec parfois des sous-titres anglais (même si le film ne comporte quasiment pas de dialogues).

Ogroff a été tourné avec deux caméras Super 8 (dont l'une tournait en 18 images-seconde !), les inconditionnels du Blu-Ray peuvent donc passer leur chemin ! Artus a choisi de préserver l'aspect originel du film, en supprimant quelques défauts mais sans véritable restauration, ce qui fait dire à Norbert que "l'image est pratiquement la même que sur la VHS" ! C'est tout de même bien exagéré : la luminosité et le contraste sont en effet bien meilleurs et les couleurs n'avaient jamais été aussi éclatantes. Restent bien entendu quelques défauts, en particulier des plans flous, qui étaient présents sur le matériel original.

 

 

Au niveau des bonus Artus nous propose une interview de Norbert-N.G. Mount-Moutier/Ogroff qui livre de nombreux secrets du tournage et confesse son grand étonnement de l'engouement que suscite encore son film aujourd'hui !

Nous avons également droit à une longue série d'entretiens avec les principaux protagonistes (hormis l'héroïne Françoise Deniel dont personne ne sait ce qu'elle est devenue), soit la fine fleur du fanzinat français du début des années 80 réunie par l'entremise de la boutique Movies 2000 : Alain Petit (Le masque de la méduse), Jean-Pierre Putters (Mad Movies), Christophe Lemaire (Phantasm), François Cognard (Rouge Profond), Bruno Terrier (Dans l'abîme du fanzinat), Jean-Claude Guenet (Scream).



 


Des témoignages passionnants mais l'ensemble aurait gagné à être monté de façon plus serrée (certaines anecdotes reviennent plusieurs fois) afin d'en réduire la durée (59 minutes !). Une bonne idée en tous cas d'avoir inséré les passages du film dont parlent les intervenants dans leurs entretiens !

Autre bonne idée de proposer la fameuse scène d'ouverture écartée par Norbert Moutier, un diaporama d'affiches, de jaquettes et de photos du tournage, ainsi que des sous-titres anglais, espagnols et italiens, qui ne devraient pas manquer de susciter l'intérêt à l'étranger pour cette édition !

 

 

Note : 9,5/10

En rapport avec le DVD :

# La critique de Mad Mutilator (Ogroff)


# une interview de Norbert Moutier exhumée du tréfonds du net !