Punisher - The Ecstasy of Films
Écrit par Flint   

 

Région : Zone 2 PAL

Editeur : The Ecstasy of Films
Pays : France

Sortie film : 25 octobre 1989
Sortie dvd : 18 janvier 2016

Durée : 85'28, 85'40 (uncut), 93'36 (workprint)
Image : 1.85:1 - 16/9e compatible 4/3
Audio : Dolby Digital 2.0 (français, anglais pour la version uncut), Mono 1.0 (anglais)

Langues : français, anglais
Sous-titres : français (optionnels)

Bonus (disque 1) :
- Punisher vu par Mark Goldblatt (15'57) – VOSTF
- Les coulisses du tournage (5'56)
- Galerie de photos (4'45)
- Teaser et bande-annonce française (2'00)
- Teaser et bande-annonce US (2'25)
- Bandes-annonces vidéos 1 et 2 (2'05)
- Bande-annonce japonaise (1'15)
- Catalogue de l'éditeur (19'40)

 

 

 

Commentaire : Au niveau de l'esthétique, cette édition limitée (1 000 exemplaires) de Punisher s'avère magnifique. Elle se présente sous la forme d'un coffret digipack avec quatre volets, renfermant de très belles illustrations de Grégory Lê (illustrateur et graphiste), dont on peut voir les travaux sur le site gengiskahn-artwork.com. Le design de la couverture, un poignard sur fond noir, est à la fois sobre et réussi.
A l'intérieur de cet écrin on trouve donc trois dvd. Le premier disque propose le film dans sa version officielle ainsi que les divers bonus décrits plus haut. Le deuxième disque contient la version uncut (environ douze secondes que le réalisateur avait dû couper au montage afin de contenter le comité de censure). Enfin, le troisième disque permet de découvrir la très rare version workprint (version de travail), soit celle qui fut utilisée lors des phases de montage et de postproduction.

 

 

Enfin, accompagnant les trois dvd, nous avons un livret en couleurs de 24 pages. L'essentiel de ce livret, intitulé "Journal de guerre", consiste en un texte rédigé par David Fakrikian. Celui-ci possède un long CV, il a été journaliste pour les revues Première, S.F.X. et Comics USA. Il fut aussi le créateur du magazine DVDvision. David Fakrikian est enfin expert en restauration de films et en séries TV.
La seconde partie du livret est un fac similé de l'article sur Punisher qui était paru dans Impact (n°20), englobant une interview de Dolph Lundgren réalisée par Alain Charlot et Marc Toullec.

 

 

Revenons à présent sur les deux autres versions de Punisher présentes dans ce coffret.
La version "uncut" comprend les quelques 12 secondes coupées au montage afin de répondre aux exigences du comité de censure.
Elles concernent essentiellement sept passages qui sont les suivants :

- (16e) Lors de la transaction de drogue sur le port, avec la première attaque des yakuzas de Lady Tanaka contre l'organisation de Gianni Franco - Un plan d'un mafieux assis au volant de sa voiture, transpercé par un katana ayant préalablement pulvérisé le pare-brise, a été raccourci :

 

 

- (26e) Lors du kidnapping des enfants – Un impact de balle en gros plan sur la nounou a été supprimé :

 

 

- (35e) Dans le casino – Un plan d'un yakuza venant d'être planté au cou par un poignard du Punisher a été raccourci :

 

 

- (48e) Au restaurant – Lorsque la bande de Lady Tanaka élimine les lieutenants de Franco. Un impact de balle en pleine tête d'un garde du corps a été enlevé :

 

 

- (67e) Dans le complexe de Lady Tanaka – La première offensive du Punisher accompagné de Franco, qui mitraillent une garde composée de samouraïs. Une coupe a été effectuée sur les corps vacillants de samouraïs, criblés de balles :

 

 

- (71e) Le duel dans le dojo entre Punisher et deux lieutenants de Lady Tanaka. Un plan d'un des deux lieutenants, transpercé par des pointes métalliques, a été retiré :

 

 

- (75e) La mort de Lady Tanaka – Un plan de la chef des yakuzas, venant de recevoir une sorte de shuriken entre les deux yeux, a été écourté :

 

 

Mais c'est la version "workprint" qui présente le plus de différences. Dans celle-ci, Mark Goldblatt a filmé un préambule de seize minutes, précédant le flash info (Moretti blanchi à sa sorti du tribunal) ouvrant la version officielle.
Ce préambule se déroule cinq ans avant la tragédie au cours de laquelle la femme de Frank Castle ainsi que ses deux filles périrent dans l'explosion de la voiture piégée par les hommes de Franco. Ce long teaser a l'avantage de développer la forte amitié qui unit Castle et Berkowitz. Les deux policiers, qui font équipe, sont en planque et s'apprêtent à intervenir dans un entrepôt où a lieu une transaction sur fond de trafic de drogue, orchestrée par le bras droit de Gianni Franco, Dino Moretti. Le duo est accompagné d'une femme-flic se faisant passer pour une prostituée.

 

 

Durant l'intervention, la drogue est saisie mais Moretti parvient à s'échapper. Berkovitz ramène Castle chez lui. Le réalisateur s'attarde sur les liens très forts du policier pour sa femme et ses enfants, et le fait que Berkowitz est considéré comme un membre de la famille à part entière. Cette étude, bien qu'assez brève, accentue le drame qui surviendra par la suite.
C'est après que Castle et Berkowitz aient été missionnés pour se rendre à l'aéroport afin d'empêcher Franco et Moretti de prendre un avion, et leur remettre une assignation à comparaître au tribunal, que le chef de la pègre va décider d'éliminer la famille du policier.
De ces seize minutes, seules quelques secondes figurent sur la version qui sera destinée à l'exploitation en salles. Elles relatent la mort de la femme et des filles de Frank Castle dans l'explosion de la voiture et se situent aux alentours de la 7ème minute (dans la version officielle), sous forme de flashback.

L'autre différence essentielle se situe à la fin du film, après la mort de Lady Tanaka. On constate en effet une variante dans les dialogues lors de la confrontation entre Frank Castle et le fils de Gianni Franco. De plus, le film s'achève avec Berkowitz sur le balcon situé au sommet de l'immeuble. De ce fait, la conclusion initiale, montrant Castle dans son repaire méditant et déclarant qu'il continuera à punir les coupables, est absente.

 

 

Un mot sur la qualité de ces différentes versions. Rien à dire sur le son, très bon tant sur la VF que sur la VO. Quant à l'image, elle est parfaite sur la version la plus connue, diffusée au cinéma et en vidéo. Les douze secondes supplémentaires provenant de la version uncut n'ayant pas de source HD, elles sont donc de qualité moindre, mais c'est un détail mineur et en fait plutôt utile car il permet de mieux repérer les passages en question.
Enfin, la version workprint présente quelques scories par moments, mais l'image demeure dans l'ensemble tout à fait satisfaisante.

Si les versions uncut et workprint de Punisher constituent le plat de résistance des bonus, d'autres surprises nous attendent dans ce coffret. Outre les diverses bandes-annonces et galeries de photos (affiches, lobby cards, dossiers de presse…), l'éditeur propose aussi un module de près de six minutes intitulé "Les coulisses du tournage". Sur fond musical de la chanson "Psycho Killer" du groupe Talking Heads (tube mythique issu de leur premier album sorti en 1977), nous voyons donc quelques images du tournage, avec une deuxième partie axée sur un bêtisier.
Enfin, le plus intéressant demeure l'entretien avec le réalisateur Mark Goldblatt. Sympathique et disponible, le cinéaste revient sur la genèse de Punisher et les conditions de tournage à Sydney. Goldblatt évoque aussi la fameuse polémique qui avait eu lieu à propos du costume du héros, et donc l'absence du crâne sur le torse. Le réalisateur reconnaît que ce fut une erreur.
Mark Goldblatt parle aussi de l'influence de Mario Bava lors de certaines scènes, comme celle de la porte circulaire voyant l'arrivée de Lady Tanaka.
Le metteur en scène livre enfin de très intéressantes anecdotes à propos des versions uncut et workprint. Pour cette dernière, nous apprenons ainsi que les scènes concernées furent tournées six mois plus tard, ce qui ne fut pas sans poser quelques problèmes (l'enfant qui jouait le fils de Franco avait notamment physiquement changé).
En résumé, avec cette édition 3 dvd de Punisher, The Ecstasy of Films rend un bien bel hommage à un action movie qui a marqué son époque (au point d'influencer des réalisateurs comme Mark Lester, il suffit de voir "Dans le griffes du dragon rouge" tourné deux ans plus tard, avec le même Dolph Lundgren, pour s'en rendre compte) et a pris le soin d'élaborer un coffret en tous points magnifique, que n'importe quel fan de Dolph Lundgren et du comics se doit de posséder.


Note : 10/10


En rapport avec le dvd :

# La critique du film Punisher

# Captures de la version officielle (disque 1) :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

# Captures de la version workprint (disque 3) :