Tempête sous la mer - Artus Films
Écrit par Mallox   

 

Région : multi-zones PAL

Editeur : Artus Films
Pays : France

Sortie film : 9 avril 1954 (France)
Sortie dvd : 4 septembre 2012

Couleur
Durée : 96 min.
Image : 2.35 (Cinémascope d'origine) - 16/9 comp 4/3
Audio : mono

Langues : français, anglais
Sous-titres : français

Bonus :
- "Au-dessous des récifs" par Eddy Moine (22')
- Diaporama d'affiches et de photos d'exploitation
- Bandes-annonces d'autres sorties de l'éditeur

 

 

Commentaire : Tempête sous la mer, alias Beneath the 12-Mile Reef, est donc le troisième film tourné en cinémascope. Le premier étant "Comment épouser un millionnaire" de Jean Neguslesco, pourtant exploité après le second, "La Tunique" d'Henry Koster, puis celui-ci qui avait su en son temps rassembler une bonne flopée de spectateurs appâtés par la seule bande-annonce.

 

 

Difficile aujourd'hui de se montrer clément face à un tel spectacle, tant est qu'on puisse le qualifier ainsi : en effet, si Tempête sous la mer a le mérite d'évoluer dans le cadre original des pêcheurs d'éponges, il ne propose ailleurs pas grand chose de neuf. Ainsi, durant la quasi-totalité du métrage, le spectateur se fade une histoire d'amour avec rivalités d'usage totalement surannée. Les acteurs, pourtant charismatiques, que ce soit Richard Boone ou Gilbert Roland, font pâle figure alors même qu'ils surclassent nos jeunes premiers ici-présents ; que ce soit le pataud Robert Wagner, auquel le kitsch et l'excès des couleurs pastel empourprent constamment les joues, ou un Peter Graves en mode "surjeu" condamné à gesticuler pour jouer les méchants.
C'est l'une des toutes premières bobines en cinémascope, soit, mais aussi le premier film avec une caméra sous-marine ; ces qualités qu'on qualifiera de prestige ne sauvent hélas pas un script prévisible pour un film d'aventure pauvre en péripéties. Reste un morceau de bravoure final qui, lui aussi, ne tient pas ses promesses ; on l'a déjà vu en mieux dans "Les naufrageurs des mers du sud" de De Mille ou encore "Le réveil de la sorcière rouge" d'Edward Ludwig, du reste lui aussi taillé sur un canevas amoureux similaire. La pieuvre géante fait illusion quelques secondes, avant de se transformer en pneu Dunlop dans une scène trop rapide et assez peu lisible, en tout cas dans la version ici proposée.
Reste la composition de Bernard Hermann, à mille lieues au-dessus d'une bobine qui ne satisfera que les amateurs de spectacles cul-cul la praline et d'exotisme désuet.

 

 

On aurait aimé dire du bien de l'intervention d'Eddy Moine, lequel rappelle toutefois avec pertinence que le cinémascope avait déjà plus de vingt ans avant d'être exploité en salles (le premier essai ayant été fait par Claude Autant-Lara avec "Construire un feu" en 1929). Seulement son intervention, quand bien même plaisante et animée d'une passion assez communicative, se limite à résumer les carrières des protagonistes du film, devant comme derrière la caméra. Il faut patienter jusqu'à la dernière minute pour connaître un peu son sentiment sur le film lui-même.

 

 

Quant à la qualité visuelle, la copie présente des stries omniprésentes ainsi que des différences notables de couleurs et contrastes avec de nombreux passages saturés ou de tâches arrivant subitement et qu'on aurait tort de prendre pour des poulpes furieux ! Reste l'occasion de découvrir un film grand public, devenu rare avec le temps... A la vision de celui-ci, on ne se demande pas trop pourquoi...