En voilà un drôle de space-opéra qui évoque autant Pratchett, Douglas Adams que Jack Vance, mais également un roman de plus de 500 pages ce qui certe n'est pas forcément énorme face à certain cycles, mais peut faire beaucoup dans certains cas. Certes il y a beaucoup de personnages à faire vivre et un univers à créer, mais en faire beaucoup, n'est pas forcément toujours faire bien comme le démontre ce roman.

Un mégantrope se réveille et se retrouve doué de pouvoir divin ou presque, capable de modifier la matière. Son dernier souvenir étant celui de sa mort, il va alors trouver la seule personne capable de l'aider et va découvrir que la planète où habiter cette dernière a disparu, sans laisser de trace. Décidé à résoudre cet énigme, il va s'associer à une bande de pirates et partir à la recherche des deux disparues.
Comme ça, l'histoire a l'air simple, très même, et l'est pendant une bonne partie d'ailleurs, mais au fur et à mesure que des personnages arrivent ou prennent de l'ampleur dans l'intrigue, ça part un peu dans tous les sens, même s'il y a souvent de bonnes idées, comme un extraterrestre qui peut enlever ses membres ou d'autres capables de choisir l'avenir le moins tristes en explorant toutes les possibilités découlant d'une décision.
Le soucis, c'est que ça fait beaucoup de personnages et de lieux à retenir au bout d'un moment, surtout que l'histoire part un peu dans tous les sens avec l'apparition de parent disparu, d'exploration des sous-sols et même d'une invasion souterraine. Si tout s'explique rapidement à la fin, avoir l'impression de ne pas toujours comprendre ce qui se passe est parfois gênante. Les pages se suivent, mais sans vraiment captiver.
Ceci dit, ce gros roman a aussi ses qualités avec notamment beaucoup d'exotisme. Là, les auteurs en ont à revendre, car entre les différents extraterrestres croisés plus haut dans cette chronique et les nombreux mondes visités, il y a de quoi faire et le dépaysement est assuré, surtout que les auteurs inventent tout un tas de nouveaux mots, certes facilements compréhensibles, car il s'agit très souvent de néologisme, mais donnant réellement l'impression d'un autre monde.
Puis, il y a de l'humour, plutôt loufoque ou absurde la plupart du temps, mais prêtant très souvent à sourire devant certaines situations ou s'amuser devant le caractère farfelu des personnages, principalement les pirates toujours extravagants. Le livre n'est pourtant pas qu'humoristique, il est aussi émouvant à quelques reprises, car derrière l'apparence burlesque se cache un vrai space-opéra, épique et ambitieux.
Puis, il y a aussi l'objet livre en lui-même qui avec ses illustrations, signé Mathieu Coudray en fin de chapitre nous en fait découvrir un peu plus sur l'univers sans qu'on ait à se reporter à l'encyclopédie se trouvant à la fin, même si elle est parfois utile pour s'y retrouver dans ce fracas d'idées, car ce roman en regorge, quitte à être trop plein et au final perdre des lecteurs dans les méandres de ses intrigues.
Certes, on peut aussi se laisser porter par les mots et l'univers proposé de ce roman, se contentant d'explorer cet univers littéraire comme on explorerait un nouveau pays, en simple touriste cherchant à découvrir de nouvelles cultures. C'est probablement la meilleure façon d'aborder cet ouvrage qui s'il ne tient évidemment d'un guide du routard, propose tout de même une belle ballade avec une compagnie pleine d'humour.

Note:7/10

 

Stegg

 

A propos de ce livre :

- Qantice est également un projet de métal symphonique de Tony Beaufils, aussi connu pour être musicien dans le Naheulband. Pour en savoir plus, vous pouvez vous rendre à cette adresse :    http://www.qantice.com/

- Site de l'éditeur : http://www.argemmios.com/