Alors que ses parents viennent juste d'être assassinés, le jeune roi Lathmar est en fuite, espérant bien réussir à fuir les hommes de son oncle, le Protecteur, coupable du régicide et bien décidé à s'emparer du pouvoir. Mais le jeune garçon ne tardera pas à être rattrapé ainsi que son aïeule Ambrosia qui va se retrouver accusée du meurtre et condamnée à mort. Une seule personne semble pouvoir la sauver ainsi que Lathmar: Morlock.
Ce dernier n'est autre que le frère d'Ambrosia mais également un épéiste hors pair, un Faiseur capable de créer de nombreuses choses et un ivrogne au caractère irascible. C'est donc sur cet allié improbable que vont devoir compter Lathmar et Ambrosia pour se sortir du pétrin où il se sont englués. Il sera pourtant présent pour aider sa soeur pour le duel qui décidera du sort de cette dernière, c'est à dire l'acquittement ou la mort !
Mais ceci n'est que le début d'un long affrontement entre le Protecteur et les Ambroses pour le trône. Aidé d'un nain et d'un marchand, ils vont comploter pour mettre à mal l'usurpateur et ses hommes. Ils ne seront donc pas trop nombreux pour reprendre le trône, surtout qu'un ennemi puissant semble se cacher derrière l'oncle du roi et dont la puissance semble supérieure à celle de Morlock et d'Ambrosia.
A première vue, le premier roman de James Enge pourrait ressembler à un énième roman de fantasy initiatique croisé avec un roman d'héroic fantasy et l'on peut dire qu'il y a de ça. Heureusement, il y a également beaucoup plus car Le Sang des Ambrose est un roman sombre, épique, parfois drôle et surtout plein de rebondissements. Du coup, le roman arrive très vite à devenir passionnant et même original.
En effet, l'auteur privilégie l'action et les péripéties, sans en faire des tonnes sur la psychologie des personnages, à l'instar d'une auteure comme Robin Hobb, même si on sent bien entendu une évolution des personnages et principalement du personnage de l'adolescent, coincé entre une ancêtre autoritaire et un vieillard n'en faisant qu'à sa tête, quitte à mettre tout le royaume en péril. Et tout cela n'est pas sans entrainer quelques séquences plutôt cocasses !
L'humour est en effet présent dans ce premier roman mais c'est donc l'aventure qui prédomine, l'auteur ne laissant ni aux lecteurs, ni aux personnages une seconde ou une page de répit et utilisant une pelleté d'artifices pour relancer son histoire, que ce soit des trahisons, de nouveaux personnages, de nouvelles menaces, des nouveaux complots, des combats et un zeste de mécanique au milieu d'une tonne de sorcellerie.
Finalement, c'est un peu à Michael Moorcock que James Enge fait penser, on retrouve en effet chez ces deux auteurs le même talent pour faire passer les détails les plus énormes et le même sens de l'aventure, une fantasy dont la seule limite est l'imagination. Mais c'est ici parfaitement maitrisé, sans qu'à aucun moment on ne perçoive une quelconque incohérence dans le monde mis en place par l'auteur.
Le Sang des Ambrose donne donc dans une forme de démesure et ça le fait sortir des sentiers battus, donnant beaucoup de plaisir à lire cet ouvrage plein de créativité et qui contient également un brin de folie. Et c'est exactement ce dernier point qui permet au roman de James Enge d'avoir son propre style, sa personnalité et beaucoup de charme.
Bref, c'est l'un des meilleurs romans de fantasy de l'année, à coté de Chevaucheur d'Ouragan et de Fils des brumes, qui montre que le genre a encore beaucoup d'histoire à raconter et arrive encore à être original, n'en déplaise à ceux qui disent qu'il tourne en rond et voudraient bien l'enterrer. Pour son premier roman, James Enge frappe fort et l'on attend la suite avec une grande impatience, en souhaitant qu'elle soit de la même qualité !
Note : 9/10
Stegg
A propos de ce livre :
- Site de l'auteur : http://jamesenge.com/
- Site de l'éditeur : http://www.l-atalante.com/