Belles Demoiselles d'antan, Les
Titre original: I Jomfruens tegn
Genre: Porno , Comédie
Année: 1973
Pays d'origine: Danemark
Réalisateur: Finn Karlsson
Casting:
Ole Soltoft, Sigrid Horne-Rasmussen, Bent Warburg, Mette Von Kohl, Lone Helmer, Benny Hansen, Anne Bie Warburg...
Aka: Chaleurs danoises / In the sign of the Virgin / Danish pastries / Blue porno college
 

Dans la petite ville de Baisenburg, au Danemark, on trouve un collège peu ordinaire, puisqu'on y enseigne exclusivement l'astrologie. Il s'agit d'un pensionnat réservé aux jeunes filles, la plupart charmantes et pour le moins délurées. Si elles ne portaient pas l'uniforme et un collier symbolisant leur signe zodiacal, on aurait un peu de mal à croire que ces charmantes demoiselles soient véritablement des étudiantes. Pourtant, c'est bien le cas, et chaque jour elles suivent les cours de leur enseignante, une vieille fille au physique ingrat qui passe plus de temps à freiner la libido exacerbée de ses élèves qu'à leur prodiguer des cours.

Oui, la vie n'est pas facile dans ce pensionnat, et les choses pourraient se compliquer encore plus, car des scientifiques annoncent l'arrivée imminente d'une conjoncture planétaire sous l'influence de Venus. La dernière fois que ce phénomène s'est produit, c'était à Tahiti en 1875, et il en avait résulté une frénésie sexuelle chez les autochtones. Là, ce sont donc les habitants de Baisenburg qui sont menacés de subir pareille mésaventure, dont les pensionnaires du collège.

 


Afin d'éviter que l'école ne devienne un véritable lieu de débauche, un représentant du conseil d'astrologie, Justin Calmant (Ole Soltoft), est désigné pour se rendre dans le pensionnat avec dans ses bagages une poudre censée annihiler toute pulsion sexuelle.

Mais, pendant le même temps, Archibald Beauvit (Bomwitz dans la version originale, interprété par Bent Warburg), un chercheur, vient de mettre au point un nouvel aphrodisiaque particulièrement puissant. Lui aussi décide de se rendre à Baisenburg afin de tester les effets de sa découverte sur la population en proie à l'influence de Venus. Par un concours de circonstances, Justin et Archibald se rencontrent, et échangent leur mallette par inadvertance (le hasard voulant que les deux produits présentent la même apparence). Croyant bien faire, Archibald va transformer les étudiantes du collège en nymphomanes insatiables, puis semer le chaos dans toute la ville.

 


J'avais déjà évoqué voici quelque temps la saga zodiacale danoise, avec "Les Filles du Scorpion". Son réalisateur, Werner Hedman, était l'auteur d'une série de cinq pornos tournés entre 1974 et 1978, des X de grande qualité, dotés d'un budget confortable (et visible à l'écran), et qui plus est dotés à la fois d'un casting solide et d'un humour communicatif, ce qui ne gâche rien. Mais la thématique des "tegn" fut initialisée par Finn Karlsson, dès 1973. Ce cinéaste est loin d'avoir la réputation de Hedman, ni le talent, d'ailleurs. Architecte de métier, Karlsson n'a réalisé qu'une demi-douzaine de films qui, à l'exception de ces "Belles Demoiselles d'antan" (son unique porno, et son dernier film), ont sombré bel et bien dans l'oubli. La comédie grivoise est une institution au Danemark, et dès 1970 la série des "Mazurka" (avec déjà Ole Soltoft) annonçait les futures œuvres de Werner Hedman. Si la première comédie porno danoise fut apparemment le "Bordellet" d'Ole Ege en 1972 (et qui sera d'ailleurs plus tard rebaptisé "I gledens tegn"), c'est néanmoins à Karlsson que revient le mérite d'avoir "inauguré" le fameux concept astrologique dans ce film qui sortit dans les salles françaises en octobre 1974 sous le titre "Chaleurs danoises" (distribué par Alpha France). Une dizaine d'années plus tard, ce même distributeur commercialisera le film en vidéo sous le titre "Les belles Demoiselles d'antan". A ce jour, il reste inédit en DVD chez nous.

 


Par ailleurs, est-ce à cause de l'omniprésence de Werner Hedman, et son influence indéniable dans le X scandinave, toujours-est-il que lorsque le film fut diffusé sur certaines chaînes satellites dans notre pays, dans une version soft, il fut rebaptisé "A nous les belles danoises", avec un générique qui n'était autre que celui des "Filles du Scorpion", et de ce fait attribué à Hedman.

Au cinéma, le film connut une belle carrière puisqu'il fut à l'époque parmi la dizaine de X à passer le cap des 100 000 entrées (108 000 pour "Chaleurs Danoises"). Un succès mérité même si cette comédie reste en deçà des productions de Werner Hedman. On y retrouve ce fameux mélange de slapstick et de hardcore, une recette que l'on verra dans tous les autres opus. Le vaudeville sauce Karlsson n'est pas à proprement parler subtil, et on pourrait presque le rapprocher de celui d'un Max Pecas. A base de gags souvent lourds et de quiproquos à répétition, d'un scénario qui n'évite pas les grosses ficelles (comme l'échange des deux poudres aux effets inverses, dont l'apparence et l'emballage sont identiques, ainsi que la mallette qui les transporte), "Les belles Demoiselles d'antan" n'en est pas moins un spectacle divertissant. Deux scènes sortent du lot. La première décrit sous forme de rêve onirique la détresse d'Archibald, qui, après avoir ingurgité par erreur la poudre agissant comme du bromure, ne peut plus avoir d'érection, ni donc concrétiser toutes les occasions qui se présentent à lui. Le rêve est montré comme un ballet, sous fond de Boléro de Ravel, avec en point d'orgue un pénis qui se dresse tel un mat de cocagne, objet d'une quête désespérée.

 


Le second passage a pour cadre le bassin d'alimentation en eau, dans lequel Justin a déversé ce qu'il croyait être sa formule, et qui va en fait transformer tous les habitants de la ville en obsédés du sexe. Une population qui, ayant compris les effets "magiques" de l'eau, finit par se retrouver dans le réservoir transformé en piscine municipale. Là encore, la scène est filmée comme un ballet, aquatique cette fois, et qui s'achève en partouze sous-marine.

En ces deux occasions, Karlsson rehausse le niveau de son film, et montre à la fois qu'il sait tenir une caméra et faire preuve d'imagination.

Au rang des acteurs, en dehors de l'inamovible Ole Soltoft, toujours dans son registre d'ahuri (et jamais impliqué dans les scènes hard), figurent aussi Bent Warburg ("Les Filles du Scorpion"), ainsi que sa femme : la très jolie Anne Bie Warburg. Le couple a joué ensemble dans plusieurs classiques du X scandinave, parmi lesquels "La Foire aux Sexes", "Justine et Juliette" et "Bel Ami". Comme souvent dans le cinéma de charme scandinave, les actrices s'avèrent tout autant magnifiques que naturelles, et l'on croirait presque que dans les pays nordiques le sexe était, dans les années 70, une discipline enseignée dans les écoles au même titre que les autres matières. En tout cas, "Les belles Demoiselles d'antan" est encore un exemple de porno ludique comme on n'en fait plus, un peu brouillon, certes, mais néanmoins sympathique, et surtout fourmillant de collégiennes aux charmes ravageurs, avec qui on aimerait bien approfondir les mystères de l'astrologie.

 


Note : 7/10

 

Flint
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