Halloween 2 (2009)
Genre: Horreur , Slasher , Psycho-Killer
Année: 2009
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Rob Zombie
Casting:
Tyler Mane, Scout Taylor-Compton, Danielle Harris, Brad Dourif, Sheri Moon Zombie, Malcolm McDowell, Brea Grant, Ezra Buzzington, Daniel Roebuck, Chase Vanek, Jeffrey Daniel Phillips, Mark Christopher-Lawrence, Margot Kidder...
Aka: H2
 

Un an après le massacre de Haddonfield perpétré par son frère, Michael Myers, Laurie Strode tente de se reconstruire, avec l'aide de son amie, Annie, une des rares survivantes du psychopathe masqué. Essayant de refaire surface, malgré des cauchemars récurrents, Laurie reperd pied quand elle découvre qu'un merchandising s'opère autour d'elle et de son histoire, et que de terribles rumeurs se propagent sur le retour de Michael en ville. En effet, bien qu'elle soit persuadée qu'il rôtisse en enfer, son corps a disparu et n'a jamais atteint la morgue...

 

 

La reprise de la franchise "Halloween" par le réalisateur de "Devil's Reject", Rob Zombie, avait suscité à l'époque de grands espoirs. Pourtant, il faut bien avouer que le résultat est loin d'avoir fait l'unanimité, surtout auprès des fans de la série (il aura suffi d'un plan de ses pieds, dans des sandales, pour exploser le mythe façon puzzle). Révéler une partie du mystère Myers, en nous montrant son enfance, ne fut pas du goût de tout le monde, surtout que le garçon interprétant le boogeyman avait plus tendance à nous agacer qu'à nous effrayer ou nous apitoyer. Mais les bons résultats du film au box office suffirent pour que les deux marchands de soupe de Dimension Film demandent au réalisateur de rempiler pour une suite.
Rob reprend donc sa partition où il l'avait laissé ; la première partie (assez réussie) est un hommage/relecture du premier numéro deux de la série (réalisé à l'époque par le controversé Rick Rosenthal), avec une touche d'humour assez particulière et personnelle qui se matérialise par l'apparition surprise et percutante d'un paisible bovin. Une fois l'hommage terminé, Rob reprend son film en main et entraîne le spectateur et Myers dans son univers (stripteaseuses, tatouages, mysticisme, sang, gothisme...), car contrairement à l'opus précédent, où le réalisateur tentait encore de ménager les fans de la série, il décide ici de changer complètement la donne en reprenant à son compte les personnages récurrents de la saga. Ainsi, le Dr Loomis abandonne son rôle de psychiatre et devient un exploiteur égoïste, qui compte bien profiter aux maximum de sa malheureuse expérience via des livres d'un goût douteux, la séance de dédicace est à ce titre éloquente par son humour grinçant. Laurie a été adoptée par le shérif (impeccable Brad Dourif dans son meilleur rôle !), et le corps de Michael est introuvable depuis deux ans. Et pour cause, le bougre au look de clochard ère dans la campagne, guidé par le fantôme de sa maman, en attendant son heure. C'est donc un tueur sous influence que nous fait découvrir le réalisateur, le Michael de Zombie est clairement influencé par l'omniprésence de sa maman et des liens familiaux très forts (voire extrasensoriels) qui le relient à sa soeur. Il ne faut pas croire pour autant que cela va adoucir le caractère de notre brave Michael. Au contraire, nous avons ici affaire à l'épisode le plus violent de la série. On ne meurt pas dans H2, on agonise, on hurle, on souffre et on s'accroche ; les meurtres de Michael sont bestiaux (comme défoncer le visage d'un type à coups de botte), et il n'éprouve aucune pitié ni remord (voir comment il tue un chien pour le manger, ou la fille des fermiers).

 

 

Il faut dire que son environnement n'est guère reluisant, l'Amérique décrite par Rob est loin des critères standards généralement utilisés dans les films américains, comme le montre les personnages des deux ambulanciers, ou les fermiers beaufs qui font la chasse au clochard. C'est d'ailleurs le gros problème du film : il n'y a pas de personnage (à part le shérif peut-être) auquel le spectateur pourrait s'identifier. Laurie devient vite énervante par son comportement et ses cris hystériques, Loomis est pitoyable de suffisance, et cela malgré sa rédemption tardive et artificielle (plus un Malcolm McDowell toujours excellent) ; et surtout Michael est devenu une machine à tuer complètement désincarnée qui fait penser au Jason de "Vendredi 13". Les autres personnages ne sont guère que des ombres à peine esquissées qui finissent en viande rouge (voir le sort de la fille du shérif). Pendant ce temps, Rob Zombie nous assène ses dérives mystiques avec son symbolisme méchamment appuyé (histoire de donner une certaine profondeur aux actions de son tueur, Oedipe Oedipe quand tu nous tiens !), qu'il représente par les apparitions spectrales de Deborah, la maman de Michael (Sheri Moon, la femme du réalisateur), devenue une icône gothique vêtue de probité candide et de lin blanc, qui semble s'être échappée d'un Tim Burton (cf "Sleepy Hollow"). Le tout devient vite un rien agaçant. Si le fond ne remporte pas toujours l'unanimité, la forme reste toujours intéressante, et montre que Rob est un réalisateur attachant, et doué d'un certain goût pour les scènes graphiques. Certaines poses de Michael sont parmi les plus belles de la série, les apparitions de Sheri Moon sont aussi réussies que décalées ; et signalons aussi le final où tout ce beau monde se retrouve dans une grange éclairée par les gyrophares des voitures de police qui l'encerclent. Evidemment, les fans de Rob Zombie vont crier au génie, mais les autres risques de s'ennuyer ferme.

 

Et les fans de "Halloween", dans tout cela ? Ils s'amuseront des clins d'oeil de Rob, comme la présence de l'actrice Danielle Harris, la petite fille des épisodes 4 et 5 (déjà présente dans l'opus 1). A part cela, on pourrait dire que la série s'en sort grandie, mais ce serait un peu présomptueux. Le twist final est complètement éventé, car évident depuis la fin de l'opus précédent, et n'apporte rien puisque déjà utilisé dans l'épisode 4. Nous sommes cependant bien au dessus de la médiocrité de l'opus 8. Certes, les meurtres sont spectaculaires par leur violence et l'acharnement du tueur qui n'économise pas ses coups de couteau, et certaines morts sont parfois pénibles, comme la pauvre stripteaseuse dont le visage s'écrase plusieurs fois contre un miroir, mais on ne reconnait plus notre brave Michael. De plus, l'ensemble donne une impression de vacuité qui finit par fatiguer et distancer le spectateur. Dommage, car H2 est loin d'être un mauvais film, à moins que je ne sois un mauvais spectateur.


The Omega Man

 

En rapport avec le film :

 

# La fiche dvd Wild Side du film "Halloween 2"

 

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