Killer Kid
Genre: Western spaghetti
Année: 1967
Pays d'origine: Italie
Réalisateur: Leopoldo Savona
Casting:
Anthony Steffen, Fernando Sancho, Liz Barrett, Ken Wood, Nelson Rubien, Virgin Darwell...
Aka: Captain Morrison / Chamaco
 

Le commandant d'un avant-poste militaire américain situé juste à côté du Mexique a un problème majeur : une cargaison militaire a été volée par des trafiquants d'armes qui planifient de la vendre aux révolutionnaires au sud de la frontière. Ceci est particulièrement inquiétant car les Etats-Unis pourraient être impliqués dans le commerce, ce qui les entraînerait dans une guerre prolongée et sanglante.

 



Sous-genre du western spaghetti, le western Zapata (plus d'une trentaine de films) démarre en 1966 avec El Chuncho de Damiano Damiani. Le western Zapata se caractérise par sa situation géographique (le Mexique), son implication politique (très à gauche) via la dénonciation de l'exploitation des paysans et les massacres commis par l'armée. C'est donc le cas de ce Killer Kid, comme le prouve le petit encart du début du film, hommage à la révolution mexicaine. Cependant nous sommes ici assez loin des chefs d'oeuvre de Damiano Damiani ou de Sergio Corbucci (El Mercenario) : Killer Kid est avant tout un bon petit film d'aventure qui ne se distingue guère du lot mais qui contient assez de coups de théâtre et de retournements de situation pour maintenir l'intérêt. Fidèle à lui-même, Anthony Steffen dégaine plus vite son pistolet que ses répliques, au point de ne dire ses premiers mots qu'au bout de vingt minutes de métrage. Le script nous propose une histoire classique de double jeu, le fameux Killer Kid n'étant bien sûr pas celui que l'on pourrait croire. Notre héros va évidemment embrasser la cause révolutionnaire, aidé il faut bien l'avouer par les œillades enflammées de la bien nommée Mercedes (la belle carrosserie de Luisa Baratto), nièce de Santo, le chef de la révolution. Bénéficiant d'un budget relativement convenable, Savona réalise un travail soigné et sérieux, en nous gratifiant de scènes d'action convenablement chorégraphiées, comme le final explosif où l'on voit un homme tomber d'une falaise sur de la dynamite.

 

 

Anthony Steffen (1930-2004) alias Antonio de Teffè, est un cas particulier dans le cinéma d'exploitation : aussi connu qu'un Guiliano Gemma ou un Gianni Garko, il fera une belle carrière grâce au western en interprétant notamment des Django non officiels. Par contre, si le public le plébiscite, il sera toujours considéré par la critique (et certains "spécialistes") comme un piètre comédien, malgré les 29 westerns qu'il tournera. Mais avec le temps et surtout la redécouverte sur de nouveaux supports (VHS, DVD, VOD, internet) de quelques pépites comme Django le bâtard ou "Une longue file de croix", une lente réhabilitation de l'acteur est en train de s'accomplir. A ce titre, je conseille la vision du méconnu Sette Scialli di seta gialla, un giallo où l'acteur interprète un musicien aveugle. A ses côtés, on trouve la magnifique Louise Barrett (alias Liz Barrett, alias Luisa Baratto) qui représentait l'exemple type de l'idéal féminin vu par le cinéma d'exploitation italien de l'époque : visage de porcelaine, sourcils dessinés au millimètre et regard mélancolique à faire chavirer une flotte de drakkars. Elle aurait pu rester une de ces nombreuses actrices à la carrière aussi fulgurante que leur beauté si elle n'avait participé à Vierges pour le bourreau, film d'horreur fétichiste qui en fit fantasmer plus d'un. Par la suite, elle tournera essentiellement des westerns : Killer Kid, "Massacre pour un shérif", "Deux pistolets pour un lâche", "Tue et fais ta prière", Sept Winchester pour un massacre.

 

 

Fernando Sachez (1916-1990), acteur espagnol, est l'un de ces seconds rôles incontournables du western spaghetti lorsqu'il s'agit de révolutionnaires mexicains. Il apparaît dans une soixantaine de westerns mais le reste de sa filmographie reste pourtant imposante (242 rôles répertoriés sur IMDb), l'acteur ayant joué pour Nicholas Ray, David Lean ou Jess Franco. Autre second rôle savoureux, Giovanni Cianfriglia, également connu sous le pseudo de Ken Wood, commencera sa carrière dans le péplum puis enchaînera les westerns (une trentaine), puis les polars et tous les sous-genres du cinéma italien, mais nous le connaissons surtout pour avoir incarné Marcucci l'ennemi public numéro 1 dans "Peur sur la ville" aux côtés de Belmondo.

Réalisateur, acteur, scénariste, Leopoldo Savona (1922-2000) est l'un de ces réalisateur italiens qui œuvrèrent dans diverses branches du cinéma italien, sans pour autant être des plus prolifiques (18 films réalisés). Professionnel et appliqué, il réalisera un film de guerre ("La Dernière attaque"), un giallo (La Morte scende leggera) et bien sûr quelques westerns : "Dieu pardonne à mon pistolet", "Déposez les Colts", "El Rojo", "Un homme nommé Apocalypse Joe", genre où il semble s'être particulièrement illustré. Mais les petits pervers que nous sommes retiendront surtout son œuvre la plus illustre : Les Démons sexuels / Byleth il demone dell'incesto, petit film d'horreur fort sympathique. Notons que Sergio Garrone a collaboré au scénario et se voit aussi attribué du titre pompeux de directeur de la production.

 

 

Savona est pragmatique : avant toute dénonciation politique, le réalisateur cherche à divertir son public, chose faite avec Killer Kid qui remplit allègrement son cahier des charges mais sans excès. Anthony Steffen hérite d'un rôle un peu moins manichéen que de coutume, et nous gratifie d'un très beau personnage, Giovanni Cianfriglia est particulièrement détestable en Général alors que la belle Luisa Baratto est tout à fait émouvante, alors que demander de plus ? ¡Viva la Revolución!


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