Antre de l'horreur, L'
Titre original: Asylum of Satan
Genre: Horreur , Satanisme
Année: 1975
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: William Girdler
Casting:
Charles Kissinger, Nick Jolley, Carla Borelli, Louis Bandy, Lila Boden, Liz Cherry...
 

Lucina Martin (Carla Borelli), une femme d'une trentaine d'années, se réveille dans un asile suite à une dépression. Aucun souvenir des circonstances exactes qui l'ont amené en ces lieux où l'attendent d'étranges phénomènes.
On la laisse enfermée dans sa chambre durant un certain temps. "Pas de contact avec l'extérieur après l'énorme choc subi !" lui répondent inexorablement les médecins de garde et les autres gardiens qui l'ont en charge, lorsque celle-ci manifeste le désir de sortir de sa chambre. A ce propos, et pour en revenir aux "phénomènes", il y en a un drôle qui vient s'occuper d'elle, chaque jour : une certaine Martine Williams. Une dame avenante mais arborant une drôle de permanente, ainsi que de grosses boucles d'oreilles qui ont du mal à cacher une mâchoire carrée ainsi qu'un rasage approximatif. Les jours passent, le Docteur Jason Specter (Charles Kissinger) est enfin disposé à la recevoir. Après conversation et remplissage de son dossier en bonne et due forme, ce dernier la laisse enfin déambuler à sa guise au sein de l'institut.



Lucina ne croisera dès lors que des patients tous vêtus de longues robes blanches et aux têtes encapuchonnées. Surprise elle sera, mais pas tant que ça... Plus tard encore, une nuit, à sa fenêtre, elle assiste à une étrange réunion ayant lieu dans le jardin. Voici tout de même qui fait beaucoup de choses singulières. D'autant que, de plus en plus, elle se sent surveillée.
Malgré cela, elle parvient à joindre au téléphone Chris Duncan, son fiancé (Nick Jolley). Celui-ci déboule dans l'asile et la rencontre enfin. Il rencontre également le docteur Specter, qu'il trouve bien étrange d'autant que celui-ci se refuse à laisser sortir Lucina. Bientôt les choses commencent à se recouper. Pas de doute, Lucina est belle et bien captive dans un endroit où messes noires font office de cure !
Chris ne se démonte pas pour autant et décide de l'en faire sortir par la force. Pour ce faire, il va trouver la police et se pointe à l'institut avec le lieutenant Tom Walsh (Louis Bandy). Ils tomberont alors sur une demeure délabrée et seront accueillis par un jardinier qui leur expliquera que le Docteur Specter est mort il y a près de vingt ans. Impossible d'expliquer à l'officier de police que tout ceci n'est que mascarade et qu'il s'agit là d'un repaire satanique !
Duncan s'emporte et casse la gueule au jardinier. On l'emmène au poste de police... Voilà notre Lucina bien isolée en même temps qu'en proie à d'horribles cauchemars et hallucinations. Ce qui semble plus sûr, c'est que pendant ce temps, certaines personnes disparaissent réellement de l'établissement...

 

Pas de doute, "L'exorciste" ayant fait le succès que l'on sait, celui-ci engendra ensuite ses petits bâtards dont ce "Asylum of Satan" pourrait être l'autiste du lot.
Ce n'est du reste pas la première fois que William Girdler s'attaque au classique de Friedkin, puisqu'il avait déjà livré l'année précédente "Abby", une version blaxploitation bien plus directe, et qui venait lever la patte dessus avec une irrévérence si déconcertante qu'il finissait par faire jubiler en même temps que nous finissions harassés par tant de vomissements de bave et d'insultes en boucle. Il emprunte bien entendu également au standard polanskien "Rosemary's Baby" et tente de mixer le tout dans une exploitation complètement fauchée, comme il en a l'habitude ("Grizzly", "Day of the Animals"). Son meilleur film demeure à mon sens son premier, à savoir "3 filles pour le boucher / Three on a Meathook", dans lequel sévissait déjà l'improbable Charles Kissinger, homme de tous les films, ou presque, de Girdler. En tout cas, ce n'est certes pas cette pauvre démarcation qui viendra contredire cette affirmation ; la raison étant que les acteurs y sont vraiment trop médiocres pour se faire les suppôts de Satan. Si Kissinger restait convaincant dans "Three on a Meathook", ce n'est ici pas du tout le cas. Celui-ci endosse ici un double rôle (Je ne pense pas dévoiler là quoique ce soit, il n'y a qu'à regarder la tronche de cette Martine Williams pour voir qui se cache derrière cette ridicule perruque et ce rouge à lèvres rococo) et ne se dépêtre d'aucun des deux. Absolument pas menaçant en médecin dévoué au service du mal tout comme il ne l'est pas non plus en espèce de transsexuel de pacotille. Difficile, il est vrai, de s'en sortir avec de telles bases scénaristiques.


Quant à Carla Borelli (une habituée des séries télé à tendance soap-opéra), c'est loin de dire qu'elle convainc en sur-dramatisant toutes les scènes, sans doute par habitude. La voir pleurer le nez collé à la fenêtre, une fois, ça passe, trois fois dans un même film, pourtant d'une courte durée (77min), ça lasse !
Encore heureux que quelques uns de ses cauchemars ou certains meurtres sauvent le film d'une totale médiocrité.
Ainsi cette espèce de goule à la gueule décharnée qui la poursuit dans l'un des corridors de l'hôpital, l'une des pensionnaires paralytiques, asphyxiée à la vapeur puis grignotée par des araignées, ou encore ces serpents qui viennent en agresser une autre dans la piscine de l'institut. Des espèces de crotales qui finissent par s'enrouler autour d'elle comme des boas... Quant à la représentation même de Satan, autant ne pas s'y attarder.
C'est pourtant encore ce genre de scènes qu'a de mieux à offrir "Asylum of Satan".
S'il y a un acteur qui emporte tout sur son passage, c'est bien Nick Jolley dans le rôle du fiancé sauveur. Doté d'un look improbable (pantalon haut à carreaux, veste noire ou à rayures selon, cravate à rayures, sous-pull, big moustache et cheveux longs et gras plaqués sur le côté, bref, encore une victime de la mode...), c'est peu dire qu'il transperce l'écran de son charisme. D'ailleurs, c'est sa seule contribution cinématographique. On le comprend et l'on compatit.

 

Il n'y a hélas pas grand-chose à sauver de "Asylum of Satan". Et puis trop souvent le réalisateur meuble son film d'intermèdes romantiques qui nuisent au rythme, lequel finit par n'en avoir plus aucun. Comme souvent, Willian Girdler en signe la musique avec son Minimoog et sa petite boîte à bruitages et s'en sort finalement honorablement. On y apprend également qu'il est très dangereux d'offrir à Satan une non-vierge. C'est à peu près tout je crois. Si la rareté fait le prix, hélas, elle n'est pas garante pour autant de la qualité d'une telle entreprise, bien souvent paresseuse, et ce, à de trop nombreux points de vue. On reste définitivement plus proche d'un Norman J. Warren et son "Esclave de Satan" à venir que des délires jouissifs sur le même thème, d'un Martino et de son "Alliance invisible" qui en disait aussi long et plus élégamment, en beaucoup moins de scènes.

 

Mallox

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