Exécuteur, L' (1970)
Titre original: The Executioner
Genre: Thriller , Espionnage
Année: 1970
Pays d'origine: Grande-Bretagne / Etats-Unis
Réalisateur: Sam Wanamaker
Casting:
George Peppard, Joan Collins, Judy Geeson, Oskar Homolka, Charles Gray, Nigel Patrick, Keith Michell, George Barker, Alexander Scourby...
 

Un agent secret rentre à Londres après le démantèlement de son réseau en Tchécoslovaquie. Décidé à trouver le traître qui les a dénoncés, il mène son enquête. Ses soupçons se portent bien vite sur Adam Booth, le mari d'une ancienne maîtresse, Sarah...

 

 

Si le succès de Goldfinger est à l'origine de nombreux démarquages "Bondiens" parfois réussis (Flint) ou quelques fois douteux ("Matt Helm"), l'une des conséquences indirectes sera l'apparition d'une série de films d'espionnage dits "sérieux", où le héros n'est plus un surhomme en smoking (une pute, comme dirait John Le Carré) mais un simple fonctionnaire frôlant l'ordinaire. Ainsi apparut "Harry Palmer", héros de cinq films : "Ipcress - Danger immédiat" (1965), "Mes funérailles à Berlin" (1966), "Un cerveau d'un milliard de dollars" (1967), "Bullet to Beijing" (1995) et "Midnight in St Petersburg" (1995). On peut également citer deux autres films intéressants : le glacial "L'espion qui venait du froid" en 1965, ou le jouissif "La lettre du Kremlin" de John Houston. C'est dans cette mouvance que l'on pourrait placer The Executioner et son espion revanchard qui aimerait bien faire payer le prix fort au traître qui a vendu son réseau. Mais notre agent ne trouve guère d'appuis auprès de ses supérieurs, et pour cause : ces derniers on d'autres projets pour le fameux traître. Loin du héros "Bondien", celui interprété par Peppard est aveuglé à l'idée de se venger, au point de faire virer sa compagne qui voulait l'aider et de mettre gravement en péril une opération en cours. En fait, le pauvre sera manipulé par tout le monde (notamment l'amant de son ancienne maîtresse, qui trouve là le prétexte idéal pour éliminer son rival), y compris ses ennemis et ses supérieurs. Ainsi, après un final sanglant durant lequel il découvrira la vérité, il demandera à son supérieur pourquoi il ne l'avait pas averti sur la situation. Ce dernier lui déclarera laconiquement qu'il n'avait pas le niveau autorisé pour posséder cette information.

 

 

Le film est produit par Charles H. Schneer (1920-2009), collaborateur attitré de Ray Harryhausen, dont il produira tous les films à partir de It Came from Beneath the Sea, notamment, The Seventh Voyage of Sinbad (1957), "Jason and the Argonauts" (1963), The Golden Voyage of Sinbad (1974) ou Clash of the Titans (1981). En 1977, il retrouvera le réalisateur Sam Wanamaker pour Sinbad and the Eye of the Tiger ; Wanamaker qui est aussi acteur... un visage connu que l'on a pu voir dans "Le Contrat", "Superman IV", "Mort sur le Nil"... mais aussi quelques séries télé comme "Les mystères de L'Ouest", "Le retour du Saint", "Au delà du réel" et "Gunsmoke".


Avec cinq années d'écart, George Peppard et la belle Joan Collins faisaient partie de la même génération, et avaient déjà à l'époque une belle carrière au cinéma, mais sans jamais véritablement percé. Joan Collins avait été remarquée dans "La terre des Pharaons", "Esther et le Roi", Bravados... ou "Les naufragés de l'autocar", au côté de la "poumonée" Jayne Mansfield. Son titre de gloire était d'avoir raté le rôle de "Cléopâtre" au profit d'Elizabeth Taylor. De son côté, George Peppard s'était illustré dans diverses productions viriles comme "Tobrouk", "Violence à Jericho", "Opération Crossbow", "Le crépuscule des Aigles", "Les Ambitieux"... mais rarement en tête d'affiche. Ils continueront leur carrière jusqu'aux années 80, où ils trouveront tous les deux le succès grâce à deux séries télé. En effet, de 1983 à 1987, George Peppard fut la vedette de la série "L'Agence tous risques / The A-Team" ; et de 1982 à 1989 Joan Collins joua le rôle d'Alexis Carrington, la garce la plus connue de la télévision américaine, dans la série "Dynastie", au côté de Linda Evans.

 

 

Parmi les seconds rôles, les "Bondo-maniaques" auront reconnu Charles Gray le "Blofeld" des "Diamants sont éternels", et second couteau adepte de la culture japonaise dans "On ne vit que deux fois", un de ces acteurs que l'on retrouve avec plaisir ("La nuit des généraux", Psychose Phase 3, "The Rocky Horror Picture Show" ), notamment dans "les Vierges de Satan / The Devil Rides Out" de Terence Fisher, où il affronte Christopher Lee pour une fois dans un rôle de gentil. Judy Geeson est aussi blonde et potelée que Miss Collins est brune et longiligne. Cette jolie anglaise est apparue dans pas mal de productions comme "10 Rillington Place" (1971), "Doomwatch" (1972), "Fear in the Night" (1972) ou Inseminoid (1981), mais on se souvient surtout de sa frimousse au côté d'un John Wayne vieillissant dans un "Brannigan" des plus sympathiques. Elle sera la vedette de la série de SF anglaise "Star Maidens" et apparaîtra dans "Cosmos 1999" et d'autres séries.


Les premières scènes de L'Exécuteur sont assez déroutantes et auraient pu provenir d'un épisode de la série "Le Prisonnier". En fait, il s'agit de la fin du métrage, nous arpentons une belle villa où un règlement de comptes semble avoir eu lieu. Parmi les cadavres, nous voyons surgir le héros (Peppard), portant une femme blessée dans ses bras. La suite sera donc un énorme flashback qui expliquera les tenants et aboutissants de cette obscure histoire de vengeance et de trahison. Sam Wanamaker fait ici preuve de plus d'inventivité et d'imagination que sur Sinbad et l'oeil du Tigre, qu'il réalisera par la suite, et sur lequel il s'effacera devant les SFX de Ray Harryhausen. Utilisant à bon escient le cinémascope (voir la garden party lorsque Peppard et Geeson se promènent, ou le règlement de comptes final), le réalisateur use et abuse des gros plans de visages, et les nombreuses scènes de dialogues sont autant de tableaux où il gère habilement l'espace ; c'est le genre de film qui rendait le pan & scan totalement indigeste. De bons acteurs, une petite histoire bien rodée et quelques scènes d'action bien troussées, sans jamais atteindre la perfection voila comment on peut résumer un petit film dont le coefficient de sympathie est directement proportionnel à son coefficient de nostalgie.

 

 

The Omega Man

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