Incroyable homme invisible, L'
Titre original: The Amazing Transparent Man
Genre: Science fiction , Fantastique , Film noir
Année: 1960
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Edgar G. Ulmer
Casting:
Douglas Kennedy, Marguerite Chapman, James Griffith, Ivan Triesault, Boyd 'Red' Morgan...
 

Joey Faust (Douglas Kennedy), malgré son nom, n'a pas signé de pacte avec le Diable. Mais c'est tout comme, puisque voici que du jour au lendemain une âme bienfaitrice (?) l'aide à s'évader de la prison dans laquelle il est retenu depuis déjà trop de temps.

 

 

Son sauveur s'appelle Paul Krenner (James Griffith), un scientifique au dessein diabolique, puisque ce dernier s'est mis bille en tête de créer une armée d'hommes invisibles, lesquels seraient destinés à être vendus ensuite sur le marché du hold-up et autres larcins où l'invisibilité faciliterait la tâche.
Krenner vit avec sa fiancée Laura Matson (Marguerite Chapman), laquelle se montre de plus en plus perplexe devant tant d'illégalités. Faut dire aussi que si Krenner a fait libérer un homme, il en emprisonne un autre : le Dr. Peter Ulof (Ivan Triesault) est retenu contre son gré afin d'aider Krenner à mener à bien ses expériences sur la fission des atomes. Pour cela, sa fille est retenue captive elle aussi.
Bientôt l'expérience est tentée sur un hamster avec réussite. Il est temps de rendre invisible Joey Faust, afin que de son côté, il teste, en tant qu'homme invisible, les hold-up et autres vidages de coffres-forts dans les banques du comté...

 

 

Bien que le pitch puisse paraître prometteur, il faut bien avouer que The Amazing Transparent Man déçoit. Soit, il ne fait pas partie de la période la plus inspirée d’Ulmer, même si l'on sauvera tranquillement un sursaut original et inspiré en 1961, "Sept contre la mort", qui sera du reste son testament cinématographique.
Le problème ici présent est simple : Ulmer ne parvient pas à se dépêtrer d'un budget on ne peut plus dérisoire, lequel l'empêche d'illustrer un scénario qui se prêtait pourtant à nombre de fantaisies. Tourné en deux semaines en même temps que "Le voyageur de l'espace", lui aussi relativement faible, on sent que le réalisateur, qui fut pourtant régulièrement inventif avec peu de moyens, n'arrive pas à conclure son film et a bien du mal à tourner les fameux hold-up d'un héros (par ailleurs peu charismatique), lesquels devaient à la base représenter sans doute de petits morceaux d'anthologie sinon, tout du moins, des scénettes plutôt spectaculaires. De fait, le film s'enlise le plus souvent dans les bavardages théâtraux et des intrigues parallèles tenant de l'anecdote.

Si certains ont pu mener à bien, et avec succès, des projets simultanés (on se souvient de "King Kong" et des Chasses du comte Zaroff pour exemple), peut-être aussi, n'a t-il pas su se concentrer sur les deux projets filmés en même temps et que, de fait, cela s'en ressent dans les deux. Un peu à l'instar de certains acteurs (Douglas Kennedy : "The Alligator People", "L'oasis des tempêtes"...), le spectateur ne se sentira concerné que de façon épisodique et aura droit de trouver les cinquante-huit minutes que dure le film trop longues. C'est dire l'impasse dans laquelle se trouve Ulmer lorsqu'il tourne cet Incroyable homme invisible.
A sa vision, il est fréquent qu'on se fasse la réflexion que, soi-même, on aurait imaginé telle ou telle situation rocambolesque. Il est clair qu'Ulmer a dû lui aussi les imaginer, mais hélas, sans jamais pouvoir les mettre en scène à cause du budget trop restreint entre les mains.

 

 

Du coup, son talent n'éclate lui aussi que par intermittences (et il y en a peu ici). On apprécie, par exemple, l'utilisation de certaines formes géométriques ainsi qu'une gestion de l'espace, notamment dans les scènes extérieures proches du film noir, qui rappellent au bon souvenir de Détour, mais l'on s'ennuie ferme dès que les personnages sont cloisonnés.
Les scènes où interviennent les talentueux Jack Pierce ("Frankenstein" version James Whale) et Roger George (un presque spécialiste de l'invisibilité : "Invisible Invaders", "The Ghost in the Invisible Bikini", "L'étrangleur invisible"), soit pour les maquillages, soit pour les effets spéciaux, sont ici réduites à leur plus simple expression. Finalement, peu de choses ont changé depuis la série des Topper et son couple de fantômes hantant les écrans entre 1937 et 1941.
De fait, à l'instar du film dans sa globalité, ils contribuent - bien involontairement - à la pauvreté de l'ensemble.

S'il y a une dernière chose légèrement préjudiciable pour The Amazing Transparent Man, laquelle rejoint l'argument des effets spéciaux un brin datés, c'est un aspect déjà vieillot pour l'époque. On pourrait bien dater le film, dans son ensemble, au début des années 50, ou même encore à la grande époque de la Universal, qu'on y verrait que du feu. Ce constat achève de jouer en défaveur d'un film qu'on aurait tort de mépriser outre mesure mais qui demeure somme toute très moyen, voire assez médiocre.

 

 

Mallox


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# Le coffret Bach Films Hommage à Edgar G. Ulmer

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