Killing Kind, The
Genre: Thriller , Drame , Psycho-Killer
Année: 1973
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Curtis Harrington
Casting:
John Savage, Ann Sothern, Cindy Williams, Sue Bernard, Luana Anders, Ruth Roman...
Aka: Killing Kind
 

Terry Lambert, un jeune homme plutôt beau gosse, la vingtaine, vient de purger une peine de deux ans en prison. Un jour, il suit quatre copains sur la plage. Il y a aussi une fille peu farouche, la belle Tina Moore, objet de convoitise. Les potes de Terry se montrent pressants, elle essaie de fuir, ils la rattrapent. Cela finit en viol collectif. Terry reste en retrait, paralysé par la peur. Mais les autres le forcent à faire comme eux. Il ne pourra pas consommer, mais sera par contre le seul à payer. Dénoncé par Tina, Terry se retrouve donc en taule. A sa sortie, il retrouve sa mère, Thelma, une ex-danseuse qui tient à présent une pension de famille. Les rapports entre Thelma et Terry sont loin d'être sains, entre une mère au comportement à la limite de l'inceste, et un fils qui considère sa mère comme une copine de jeu (l'appelant même par son prénom). Connaissant la fragilité de son enfant, et sentant en son for intérieur que la prison n'a fait que le perturber un peu plus, Thelma va tout faire pour le protéger, le préserver, au risque de ne pas se comporter comme une mère, mais comme une amie intime.


On dit qu'une mère a de l'instinct, et Thelma en a, effectivement. Car au fond de lui, Terry n'a qu'une idée en tête : se venger des femmes responsables de son malheur. Pas seulement de Tina, mais aussi de l'avocate Rhea Benson, qui assurait sa défense, et qu'il estime ne pas avoir tenu son rôle.
Au sein de la pension, l'univers de Terry est constitué de femmes, avec cette nouvelle locataire, Lorie, qui veut devenir mannequin ; et cette étrange voisine, Louise, qui vit seule avec son père. Une vieille fille portée sur la bouteille, qui épie Terry avec des jumelles...

 

 

Sans parler de réalisateur "maudit", Curtis Harrington fait néanmoins partie de la caste des réalisateurs injustement méconnus, dont la carrière chaotique s'explique pour un tas de raisons, parmi lesquelles le fait d'avoir toujours navigué entre le film de genre et un cinéma plus mainstream, et d'avoir été "sabordé" tantôt par un distributeur incompétent (ce fut le cas pour The Killing Kind), tantôt par un producteur peu scrupuleux ("Ruby" fut massacré au montage, et des scènes rajoutées sans Harrington afin de surfer sur le succès de L'Exorciste). Curtis Harrington n'a pourtant pas à rougir de sa carrière, ni des gens qu'il a fréquenté, comme Kenneth Anger, James Whale, et surtout Roger Corman, qui va le prendre sous son aile au début des années 1960. Grâce à Corman, Harrington pourra mettre à jour son premier long métrage, "Night Tide", un film d'horreur atypique teinté de poésie et de surréalisme. Quelques années plus tard, Roger Corman va confier à Harrington le soin de réaliser un long métrage en utilisant des rushes de films de science-fiction soviétiques rachetés par le producteur. Ce sera le "Voyage sur la planète préhistorique", reprenant plusieurs scènes de La planète des tempêtes. C'est avec ce film que Curtis Harrington va également pouvoir "exploiter" sa nostalgie du vieil Hollywood, en engageant d'anciennes gloires du cinéma, comme ici Basil Rathbone et Faith Domergue. Rathbone sera également là pour son film suivant, Queen of Blood, en 1966.

 

 

Au début des années 1970, Harrington abandonne la science-fiction, signant consécutivement trois thrillers : "What's the Matter with Helen", "Mais qui a tué tante Roo" et donc The Killing Kind. La patte de l'auteur reste pourtant la même, à savoir s'attacher des acteurs qu'il estime et à qui il offre des rôles étoffés (comme à Shelley Winters, héroïne des deux premiers films cités), et soigner le cadre, les décors.


En soi, The Killing Kind n'a rien d'extraordinaire au niveau de l'histoire, celle d'un jeune homme mentalement perturbé, complexé par les femmes, la faute à une mère castratrice. Un garçon irréversiblement névrosé, dont les pulsions incontrôlables vont le conduire au meurtre.
Rien de très original, donc, sauf que le metteur en scène n'a pas son pareil pour diriger des acteurs, et trouver la personne adéquate pour incarner au mieux le personnage pensé. Curtis Harrington va chercher une starlette tombée dans l'oubli pour interpréter le rôle de Thelma, la mère "araignée", Ann Sothern. Née en 1909, elle fait ses premiers pas au cinéma en 1927. Elle sera une star dans les années 30 à 50, avant de décliner peu à peu, puis se tourner vers la télévision. Harrington la remet au premier plan avec ce rôle. Du coup, on la verra l'année suivante dans "Les 7 aiguilles d'or", de Robert Clouse, puis dans le Crazy Mama de Jonathan Demme, en 1975, mais aussi dans "Le faiseur d'épouvantes" (William Girdler, 1978).

 

 

Quant à John Savage, il n'est pas encore connu à l'époque, puisqu'il atteindra la notoriété en 1978 grâce à "Voyage au bout de l'enfer". Mais il se montre déjà très à l'aise dans The Killing Kind, et la complicité qu'il développe dans le film avec Ann Sothern est en tous points remarquable. Parmi les seconds rôles, notons la présence d'une autre ancienne gloire du cinéma, Ruth Roman (la "Jungle Queen" du serial éponyme, "L'inconnu du Nord Express"...) ; la charmante Cindy Williams (American Graffiti, Conversation secrète) et la non moins ravissante Lori Williams, immortalisée par Russ Meyer dans "Faster, Pussycat ! Kill ! Kill", dans lequel elle jouait l'une des trois stripteaseuses de choc, aux côtés de Tura Satana et Haji. Enfin, on reconnaîtra à peine une Luana Anders (La chambre des tortures, Dementia 13) enlaidie pour l'occasion, dans ce rôle de vieille fille attirée par Terry, n'hésitant pas à épier ses moindres faits et gestes avec des jumelles.


The Killing Kind n'a certes pas le côté spectaculaire de bon nombre de films de psycho-killers. Il n'en demeure pas moins efficace par moments, notamment une mise à mort assez éprouvante dans une baignoire. Mais le propos du réalisateur était plutôt de s'attarder sur l'étude de caractères d'un couple peu ordinaire. Un pari réussi en ce sens.

 

 

Note : 7/10

Flint


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# Le dvd Artus Films de The Killing Kind

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