Boxer's omen, The
Titre original: Mo
Genre: Horreur
Année: 1983
Pays d'origine: Hong Kong
Réalisateur: Chih-Hung Kwei
Casting:
Philip Ko, Lung Wei Wang, Xiaoyen Lin, Bolo Yeung, Jiawen Wei...
 

Imaginez ceci : dans un temple bouddhiste quelque part en Thaïlande, un moine, assis en tailleur, prie, entouré de chandelles. Dans la clarté nocturne, une forme ailée. Un homme. Un sorcier. Vêtu d'une longue cape et d'un masque argenté de démon. Qui atterrit devant le moine. Puis le sorcier dispose une quinzaine de crânes de crocodiles autour de lui. Des crânes s'échappe un bataillon de chauves-souris. Elles s'envolent vers le moine. Le moine invoque une barrière magique. Une urne géante qui l'entoure. A l'intérieur, des signes cabalistiques se forment sur les parois puis parcourent son corps. Au dehors, les chauves-souris s'amassent sur l'urne. Le moine en transe. Les chauves-souris s'enflamment. Les crânes de crocodile s'animent, prêts à mordre. Le moine encastre leur mâchoire avec des bâtons.

 

 

Voici deux minutes du film piochées au hasard. Un très court échantillon, une infime portion de ce qui vous attend dans cette production tardive de la Shaw Brothers qui s'est parée au fil du temps d'une jolie petite réputation d'œuvre dangereusement frappée et après découverte, il est clair qu'elle n'usurpe pas son statut, "The boxer's omen" apparaissant tout simplement comme le pinacle de la folie furieuse au cinéma. Inénarrablement insurpassable, le film renvoie dos à dos les pires délires indonésiens, le non-sens d'un "A night to dismember", l'hystérie d'un "Hausu" et les extravagances d'un Jodorowsky pour former un seul bloc magmatique de chaos en ébulition, laissant pantois du début à la fin. L'histoire tenant lieu de socle n'est déjà pas très claire en soi. Dans les grandes lignes, il est question d'un truand (Philip Ko) dont le frère, champion de kick-boxing, a la nuque brisée par son rival, mauvais perdant (le terrifiant Bolo Yeung en personne). Pour faire payer son crime à cette brute, qui d'autre que le spectre d'un moine invincible lui apparaissant sans cesse peut lui venir en aide. Se rendant dans un temple de prière en Thaïlande, le truand apprend sur place qu'il fut dans une vie antérieure le frère jumeau du terrible moine. Ce dernier lui somme de devenir à son tour moine, chose qu'il fera, développant ainsi des pouvoirs dévastateurs. Mais gare aux sorciers adeptes de la magie noire qui rodent.

 

 

Ceux-ci chercheront à renverser sa puissance surnaturelle. Le reste, tellement aberrant, se passe de commentaires. Dans une frénésie sans cesse grandissante se croisent et s'entrecroisent pêle-mêle : un homme régurgitant une musaraigne ; un crocodile dépecé à l'intérieur duquel on dépose une momie qui reprend vie ; la tête d'un sorcier se détachant de son corps, s'envolant dans les airs pour attaquer un homme au moyen de tendons et de lambeaux de chair tentaculaires s'échappant de son cou, trois araignées monstrueuses aspirant à la paille de la purée de cervelle ; des statues bouddhistes animées balançant des rayons laser ; d'autres sorciers du mal bouffant du dégueulis de tripe qu'ils se refilent entre eux (passage immonde) ; d'une masse gélatineuse s'extirpant d'un bocal apparaît la tête d'un être monstrueux dont le cou se termine par une membrane secouée de spasmes ; les yeux d'un homme pleurent un flot d'asticots, etc... Une énumération hallucinante et encore, ne couvrant même pas un tiers de ce que le film a à revendre en la matière. Entre tous ces mets appétissants (beaucoup de vomi au menu), Chih-Hung Kwei, responsable de tout ce bordel trouve quand même le temps de livrer pas mal de beaux plans, extérieurs (les paysages somptueux et chargés de mystère de la Thaïlande ainsi que du Népal, savamment cadrés) comme intérieurs (notamment de temples dont un entièrement immaculé, blanc du sol au plafond, c'est assez grandiose à voir) ainsi qu'une légère dose de cul. Merci au passage à la copine du héros qui n'en rate pas une pour nous dévoiler son magnifique corps. Plus qu'un film, "The boxer's omen" fait office d'expérience titillant les limites de la propre santé mentale du spectateur, laissant une impression d'épuisement après coup. A vos risques et périls donc, il est possible de ne pas en revenir.

 

 

Throma

 

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