Aventures érotiques de Pinocchio, Les
Titre original: Pinocchio / The Erotic Adventures of Pinocchio
Genre: Erotique , Comédie , Parodie
Année: 1971
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Corey Allen
Casting:
Alex Roman, Monica Gayle, Dyanne Thorne, Karen Smith, Eduardo Ranez, Vincene Wallace...
 

Certains contes commencent de manière salace...
"Il était une fois... un roi ! s'écrieront aussitôt mes petits lecteurs. Non, les enfants, vous vous trompez. Il était une fois un morceau de bois !" Ainsi commençait l'histoire devenue classique, écrite par Carlo Collodi, avant de se poursuivre ainsi : "...un morceau de bois qu'on nommât Pinocul." (Voilà, comme ça, on est tranquille, le pire est passé...)

 

 

Gepetta (Monica Gayle) est bûcheronne. C'est aussi un joli brin de femme. Seulement voilà, elle est seule et cherche un sens, sinon un levier, à sa vie. Jusqu'à ce beau jour d'été (où elle voit le petit Jesus dans un arbre) elle passe son temps à tailler des pipes pour les revendre au village. Voilà, "Je vais donc me tailler ce tronc", - se dit-elle - "... avec tout ce que j'ai à faire à la maison, la chaudière à alimenter, la cheminée à ramoner, j'ai besoin d'un homme !" De fait, notre demoiselle bûche avec ardeur sur le tronc, pour en faire un pantin de bois. Une fois fini, elle le nomme Pinocchio, l'emmène chez elle, se fiche à poil et se couche dans son lit avec lui.
"My gode !" - s'exclame-t-elle déçue - "Ce bout de bois me fait autant d'effet qu'une poutre !". (Faut dire qu'à côté de Pinocchio, la petite marionnette animée de la publicité Ocedar ressemble à Brad Pitt). Clair aussi qu'au niveau réactivité du chibre, Pinocchio, c'est pas non plus trop ça. Gepetta déprime, elle est réduite à l'état de moule. Mais c'était sans compter sur sa marraine, la fée Oléron (Dyanne Thorne), une korrigan obsédée par le sexe et qui, pour le coup, démêlera ce sac de noeuds en donnant une part de "vit" à l'homme-tronc, en le transformant en être humain (l'acteur Alex Roman, toute une histoire !).

 

 

Gepetta ayant l'habitude de fréquenter les bois, elle sait bien qu'un bout de branche, mû par l'arrivée du printemps, peut parfois se dresser ou jaillir d'où on ne l'attend pas. Quant à madame la fée, la pratique ne lui a jamais fait défaut, ne serait-ce qu'en jouant régulièrement avec sa baguette magique.
Pinocchio est d'aplomb, enfin si j'ose dire. Après avoir été une marionnette aussi flippante que celle de Au coeur de la nuit, "Magic" et "Death Silent" réunies (comme quoi, le problème était peut-être d'ordre esthétique et sentimental), voici Mister Pinky en personne ! Et qui dit rose dit cochon. Et qui dit cochon dit saucisse... Bref, Gepetta a le sauciflard. (On est bien contents pour elle, en attendant, nous on s'emmerde un peu).
Mais aussi, et c'est là qu'est le gros hic, Pinocchio est une andouille. Arborant uniformément la banane aux lèvres, il est content. Content de quoi ? On n'ose pas trop se prononcer là-dessus. Toujours est-il, et pour rester dans le domaine du membre, que l'on a assez souvent envie, dans le film, de lui en foutre sur la gueule un coup de la notre, de matraque !

Surtout qu'il y a pas trop de quoi frimer...
La pine à Pinocchio ne s'exprime que trop peu ! C'est un homme maintenant, un vrai ; certes avec une bite en bois, mais aussi avec des couilles en béton. Aussi l'homme-engin veut s'émanciper et profiter de la vie. Il plonge alors dans le monde des night-clubs et se fait gigolo. Sa réputation n'est bientôt plus à faire : l'homme est une affaire ! Et puis, comme il aime à le dire : "Ma nouvelle occupation est une aubaine... Faire croire à ces femmes qu'elles sont belles, c'est un pieux mensonge, mais aussi un mensonge qui dresse mon pieu !"...

 

 

Pour ce qu'elles valent, ces Aventures érotiques de Pinocchio manquent cruellement de lustre, et notre homme-gode, fabriqué à partir d'un vieux tronc de chêne ayant perdu ses glands, pourra bien laisser de marbre d'un bout à l'autre.
Les acteurs ne sont pas à fesser. A bien y regarder, on se dit même qu'Alex Roman, (dont la filmographie, malgré son nom, ne remplirait même pas un post-it, vu que Pinocchio est sa seule contribution cinématographique) est parfait ; aussi bien en ahuri de service en pleine crise de priapisme, qu'en acteur se promenant avec un manche à balai dans le cul et content, semble-t-il, de cet état de fait. C'est également le cas de Monica Gayle, petite reine de l'exploitation sex-softcore de l'époque, à peine débarquée de "Sandra : The Making of a Woman" de Gary Graver, dans lequel apparaissait déjà Uschi Digard, avec laquelle elle partage ici une scène saphique des plus singulières, puisque, en plein orgasme, notre Monica se met à parler avec la voix de Linda Blair ! (Ou celle d'Alex Roman, enfin, une voix de mâle toujours est-il). Quant à Dyanne Thorne, son rôle de fée lui confère une aura annonciatrice des Ilsa ou des Greta, et finalement, qu'on lui refile une cravache, un fouet, une baguette magique ou une bannette, il semble qu'entre ses mains, l'ustensile revêt toujours le même côté sadique et sexuellement menaçant. Cette femme est décidément dotée d'une forte présence !
En témoigne cette scène filmée de profil dans laquelle Pinocchio et elle ne parviennent pas à se rapprocher l'un de l'autre, chacun étant empêché par ses attributs. (Faut dire qu'en plus des roploplos de la dame, Alex Roman est alors affublé d'un repose-bite, sorte d'extension à roulette ressemblant à un déambulateur).

Derrière la caméra, on retrouve Corey Allen, lequel a déjà une grosse carrière d'acteur et s'est exercé à l'exercice de la mise en scène juste avant, en tournant, entre autres, quelques épisodes de la série "Mannix", même si à l'époque le préservatif n'était pas encore de rigueur dans le X américain. Réalisateur sans génie aucun, il tournera surtout pour la télévision ("L'homme de fer" succédant donc à "L'homme de bois"), avant de torcher, avec le cul, une Avalanche : l'histoire d'un bonhomme de neige qui fond peu à peu tandis que le spectateur s'endort.

 

 

A l'instar du manche de Pinocchio, ces aventures érotiques sont trop longues. La partie dans laquelle l'homme-marionnette est entraîné dans un lupanar par Jo Jo (Eduardo Ranez) est autant statique que molle de la bizoune. Pinocchio a beau accumuler les sex-shows élaborés à base de rounds sur un ring, cela n'empêche que le spectacle reste tristounet comme un zguègue après l'amour. Limite si l'on n'irait pas se moucher le cyclope ailleurs, vite fait bien fait, en se revoyant, par exemple, "Les aventures amoureuses de Robin des bois", à la fois plus drôles et plus généreuses, "Les contes de Grimm pour grandes personnes" (et son fameux triolisme avec Blanche-Neige, la Belle au bois dormant et Cendrillon) ou encore le fantaisiste Alice in Wonderland, tourné en 1976 par Bud Townsend.


Il paraît clair, à la vision du film, que son réalisateur semble se mettre hors d'haleine pour mener à bien son projet ; il échoue cependant à trop de niveaux. Son film manque tant de sexe qu'il finirait par faire mentir son titre (ceci explique peut-être pourquoi celui-ci s'est vu rallongé, alors qu'à la base il se nommait simplement Pinocchio). C'est donc un sentiment de frustration qui prédomine tout du long d'une érection filmique écrasée sous un comique pseudo burlesque, aussi colossal que lourd. Le scoubidou de Pinocchio (et c'est un comble) n'est ni suffisamment, ni bien exploité. Il ne sert que le temps d'un ou deux gags, dont l'un consiste à démontrer que la marionnette, avec juste un drap, peut monter une tente pour la nuit. Vu l'originalité du gag, on eut presque préféré qu'il monte une tante, c'est dire le genre d'émotions et de réflexions tordues que déclenche sournoisement le film...
Bon, puis à force de vous raconter autant d'âneries, il me faut vous laisser. J'ai moi aussi un membre qui pousse...

 

 

Mallox

 

* Le Trailer US du film :

 

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