Chevauchées amoureuses de Zorro, Les
Titre original: The Erotic Adventures of Zorro
Genre: Erotique , Comédie , Action , Aventures
Année: 1972
Pays d'origine: Etats-Unis / Allemagne
Réalisateur: Robert Freeman
Casting:
Douglas Frey, Jacqueline Giroux, Penny Boran, John Alderman, Jude Farese, Bob Cresse, Lynn Harris, Starlyn Simone...
Aka: The Sexcapades of Don Diego / As aventuras eroticas de Zorro/ Zorro und seine lüsternen Mädchen
 

Rien ne va plus dans la cité de Pueblo de Nuestra Señora la Reina de Los Ángeles del Río de Porciúncula (oui ben, L.A., quoi). Nous sommes au début du XIXème siècle, et à cette époque Los Angeles n'est encore qu'un petit village fondé par des colons espagnols. La population est sous le joug d'un tyran, Luis Bonasario, qui a pris la place du maire (de l'alcalde, pour reprendre le terme exact) voici quatre ans, sur la décision du gouverneur de la Californie. Bonasario, avec l'aide d'Esteban, commandant en chef des troupes militaires, asservit la population et prélève l'impôt de façon abusive. L'ancien alcalde, Don Alejandro de Vega, convoque quelques amis fidèles, parmi lesquels le Père Felipe. Il décide de demander de l'aide à son fils Diego, parti depuis cinq années en Espagne dans une école militaire. Devenu un cavalier et un épéiste émérite, le jeune homme obtient la permission de sa hiérarchie afin d'aller en Amérique.
A son arrivée à Los Angeles, Diego découvre une population apeurée, sans défense, et une autorité dont l'abus de pouvoir ne se limite pas à dépouiller les habitants de leurs biens, mais également à violer les femmes. Diego de Vega va dès lors se transformer la nuit en justicier implacable, sous le nom de Zorro. Et le jour, afin de détourner les soupçons, il sera Diego, un garçon bien sous tous rapports, et... homosexuel !

 

 

Si le nom de Robert Freeman, responsable de cette joyeuse "couillonnade", n'évoque pas grand-chose, c'est parce qu'avant tout l'homme était monteur. Pas comme John Holmes ou Jamie Gillis, entendons-nous bien, son boulot consistait à effectuer le montage d'un film. En tant que réalisateur, ces Chevauchées amoureuses de Zorro resteront d'ailleurs son unique expérience. David F. Friedman, par contre, possède un palmarès bien plus éloquent dans le cinéma d'exploitation. Il est d'ailleurs considéré comme l'un des producteurs "phare" dans le genre, où il œuvra durant cinq décennies, jusqu'à sa mort en février 2011 à l'âge vénérable de 87 ans. Friedman produisit entre autres les films de Hershell Gordon Lewis, quelques longs métrages de Lee Frost, et en général une bonne partie des films édités par Something Weird Video ("She Freak", "Brand of Shame", "Le totem du sexe"...). Au milieu des seventies, il produira également le sulfureux Ilsa la louve, ainsi que quelques pornos comme "7 Into Snowy" (quel joli titre).

 

 

Il était inévitable que, tout comme Robin des Bois ou D'Artagnan et ses mousquetaires, Zorro (renard, en espagnol) ait droit lui aussi à une adaptation frivole. Ainsi, après les mythiques interprétations de Douglas Fairbanks et Tyrone Power, le personnage issu de la plume du romancier Johnston Mc Culley, en 1919, sera le témoin au fil des années de rencontres de plus en plus exotiques. Il fera ainsi équipe avec les trois mousquetaires dans "Zorro et les trois mousquetaires", sera le rival puis l'allié d'une figure du péplum dans "Maciste contre Zorro", et combattra les Infidèles dans "Zorro, le vengeur mosquée" (quoique pour celui-là, je ne suis pas vraiment sûr). Et puis, en 1972, en plus de chevauchées amoureuses, le public pourra découvrir "Les aventures galantes de Zorro", une production Eurociné comportant pas mal de stock-shots issus d'un film plus ancien de la célèbre firme, "Les trois épées de Zorro". Zorro connut aussi des adaptations en sérial (Zorro's Fighting Legion), sans oublier la célèbre série télévisée produite par Walt Disney, qui immortalisa Guy Williams.
Enfin, ne confondons pas le film de Robert Freeman avec un autre "Erotic Adventures of Zorro", tourné quant à lui en 1996 par Mario Bianchi, et qui est un authentique porno où l'on retrouve Valentine Demy (qui ne fait pas les choses à moitié, niveau hard).

 

 

Pour en revenir au film qui nous intéresse, notre Zorro va lutter seul contre l'adversaire, sans la collaboration d'un Bernardo, le dévoué serviteur muet, ni d'un Tornado, son fidèle aspirateur (pardon... destrier). C'est Douglas Frey qui a l'occasion de se réchauffer en maintes occasions auprès des jeunes filles peu farouches du village, un acteur à la filmographie peu conséquente mais essentiellement tournée vers l'exploitation. Il en va d'ailleurs de même pour le reste du casting, pour la plupart des habitués de la filière "sexploitation" US des années 60/70. Ainsi retrouve-t-on John Alderman (voir L'éperon brûlant) dans le rôle d'Esteban, l'âme damnée de Bonasario, ainsi que Bob Cresse, fidèle de Lee Frost, dans celui du sergent de la garde (une sorte de Sergent Garcia pervers).
Avec ou sans son loup, notre "renard" ne manquera pas de "chasser" les belettes de Los Angeles, ces dernières ne résistant pas au charme de notre bellâtre (en dépit du fait qu'il ressemble à Jean-Pierre Foucault jeune !). Et ce, malgré le handicap de se faire passer pour un gay (en cela, le film anticipe "La grande Zorro" de Peter Medak).
Il faut dire qu'elles sont ravissantes, toutes ces actrices, entre Kathy Hilton ("The Toy Box"), Starlyn Simone ("Wrong Way", "A Climax of Blue Power"), Lynn Harris ("The Pick-Up") et Jacqueline Giroux ("L'exécuteur noir", "The Dirty Mind of Young Sally").
Finalement, c'est avec cette dernière (dotée d'une impressionnante "jungle fouf'") que Zorro finira par convoler.

 

 

Avec un budget dérisoire de 75 000 $, Les chevauchées amoureuses de Zorro n'offrent évidemment pas de décors prestigieux, de scènes de foule gigantesques ou d'effets spéciaux remarquables. Les combats sont plutôt "cheap", et les scènes érotiques manquent particulièrement de piquant. Mais bon, on sera indulgent avec ce film labellisé "The first movie rated Z", car il distille un humour parfois communicatif (comment résister aux passages musicaux massacrant le Carmen de Bizet), et propose par moments une photographie soignée (due à Ferd Sebastian, "Les marais de la haine").
On retiendra aussi quelques bonnes idées, comme le générique sous forme de livre illustré, le surprenant teaser nous plongeant dans le Los Angeles d'aujourd'hui ou encore des répliques savoureuses (lorsqu'il s'apprête à honorer Maria, et tandis qu'il se déshabille, notre héros déclare : Pour ne pas être démystifié, Zorro doit toujours garder son masque et ses fixe-chaussettes).
Bref, si l'on n'est pas difficile, on pourra prendre plaisir à suivre les péripéties de ce Zorro grivois, plutôt cavalier, même en l'absence de Tornado.

 

 

Flint


En rapport avec le film :

# La fiche dvd Bach Films de "Les chevauchées amoureuses de Zorro"

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