Who Killed Cock Robin?
Genre: Erotique , Porno , Thriller , Policier
Année: 1970
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: crédité à Donald Jones
Casting:
Maria Arnold, Ruth Knox, Babs Lewison, Bert Lewison, Ray Sebastian.
 

Dans un parc, un soir, un homme git raide mort tandis que des feuilles volent au gré du vent afin de faire place au générique de ce thriller porno softcore : Who Killed Cock Robin?.
Sur la feuille de casting, la caméra s'attarde sur le nom de la Fleetan Films Company qui n'est pas l'un des canards du parc mais l'obscure maison de production de ce qui s'annonce être la couille pendante anonyme des gialli transalpins en vogue à l'époque. Pas la peine donc de torturer Donald Jones, le réalisateur de "Schoolgirls in Chains" et de "The Forest", qui n'est, malgré les erreurs trouvées sur le net (IMDb compris) pas le réalisateur de ce film. Quoi qu'il en soit, c'est en tout cas Who Killed Cock Robin? et non pas "Who Did Robin?", que nous allons tenter d'analyser en profondeur.

 

 

Nous avons donc cet homme étendu mort dans le parc. Il s'agit de Cock Robin. Qui l'a tué ? Qui l'a vu mourir ? C'est ce que va s'échiner à savoir le lieutenant Clyde Barnum, un policier avec des cheveux de travers, qui dès la découverte du cadavre, va tenter découvrir la vérité sur ce cirque. Notre macchabée n'a que peu de rapport avec la comptine funèbre moyenâgeuse ni même avec le groupe pop-rock qui sévira au début des années 80 pour se reformer chauve et bedonnant en 2006. En revanche il s'avère que celui-ci fréquentait assidument les prostituées, les clubs échangistes et que peut-être, durant ses déambulations sexuelles, il aurait été témoin d'un fait qu'il n'aurait dû voir. C'est sur ces bases en tout cas que notre officier à la police mais au cul poilu et avec un raton laveur mort sur la tête se met à enquéquêter. S'ensuivront fort logiquement, six assauts sexuels dont un triolisme dans une recherche effrénée de l'assassin. Quitte à faire le tour d'une intrigue étonnamment pénétrante (on remarque également la présence d'un nombre impressionnant de 69 pour un film tourné en 70) autant la dépoiler un peu plus. L'officier Clyde se rend tout d'abord pas très gai dans un bar gay où il accoste deux gars amorphes attestant du fait que Robin avait bien une grosse cock mais ne déprimait pas pour autant. Fichtre, le doute n'est plus permis, il ne s'agit pas d'un suicide par auto-fellation sur un coin de pelouse mais bel et un bien d'un meurtre sauvage !
Notre flic va dès lors s'enfoncer, lui et sa bite, dans les tréfonds d'une enquête au terrain glissant. La seconde personne qu'il interrogera sera Vera, une prostituée que fréquentait le sieur Robin. "C'était un bâtard !" lui avouera celle-ci avant d'ajouter : "Il m'a fait un enfant dans le dos en substituant ma pilule ! J'ai dû avorter à cause de lui, je suis contente qu'il soit crevé, le sodomite !". Le lieutenant Barnum n'en croit pas ses oreilles, voici un mobile parfait ! Ceci étant, il lui faut bien admettre que dame Vera semble parler avec l'accent de la sincérité et qu'elle n'a semble- t-il pas grand-chose d'autre à cacher. D'ailleurs dans la foulée, elle se déshabille et lui propose de tirer un petit coup. L'officier en plein service, s'exécute et sort vite fait bien fait son gendarme de Saint-Tropez.

 

 

Ainsi se déroulera, durant une bobine où les babines de chacun seront maculées de sperme et de cyprine, une enquête menée à la fois sur le terrain et de l'intérieur. Histoire d'ouvrir l'appétit du lecteur, on notera également que ce celluloïd qui sent bon la cellulite et le sexe au naturel bat sa cadence sur une succession de coups de rein et d'enfilades à rendre jaloux Dario Argento : si le chat a neuf queues, Clyde Barnum n'en a qu'une et celle-ci fera le tour des témoins d'un air suspect. Des témoins et suspects au nombre de sept… dont six seront des femmes ! Six femmes pour l'assassin, de quoi rendre un bel hommage cinésyphilitique à Mario le baveux dans une investigation des lieux sans temps mort et même quasi mathématique : je divise 56 minutes par 6 segments de 7 à 10 minutes de rapports "sexueux" et j'obtiens un thriller dans lequel pour faire parler les femmes, le flic ne tournera pas 7 fois sa langue dans sa bouche. D'ailleurs c'est simple, pas de bandaison ici présente : chaque fois que la caméra surprendra les trois seuls mâles ici présents (dont le fameux Cock, mort mais vivant en flashbacks), elle rendra compte en même temps de la perplexité de leurs zgegs tout recroquevillés.
C'est du reste un peu la queue basse que sortira l'officier Clyde de chez la pute Vera après avoir failli s'étouffer dans son cul. Mais l'on s'apercevra à cette occasion que ce dernier est suivi lui aussi par un énigmatique jeune homme. Que cherche-t-il à filer ainsi un officier de police travaillant sans filet ni couverture ? La lui faire à l'envers ? L'aider et le suppléer ? D'ailleurs que sait-il ? ...

 

 

C'est dans un club estudiantin du sexe libre que se rend ensuite Clyde (qu'on aurait vu plutôt en prison parce que... Clyde Barreau, ha ha !). Les membres, tels ceux d'une secte, sont assis en cercle pantaculaire et partouzeur autour de la jeune et fraîche maîtresse de conférence. Le flic n'a pas le temps de faire les présentations qu'il se retrouve à poil en train de culbuter ladite prêtresse pendant que chaque adepte du zozio aux poils de cristal y va de son commentaire : "Vas-y, c'est ça, mets lui une couille en-dedans", "Faites tourner manège mon lieutenant !", "Bravo, la tête de votre pénis travaille mieux que votre cervelle !" s'exclame même un jeune gland hilare à lunettes.
Soit, l'officier Clyde Barnum n'est pas Hanzo, mais il parvient tout de même à glaner quelques renseignements non négligeables même si de par le prénom de la victime la compréhension mutuelle n'est pas toujours aisée et prête parfois à confusion ou même matière à humour scabreux : "Il me faisait chanter !" s'exclame Helen. "Normal qu'un Cock tente de faire chanter sa poule ! " rétorque le jeune hippie à lunettes. Ca y est, Clyde a compris ! Cock (qui fut aussi le père d'un petit Brad qui fera une brillante carrière plus tard à Hollywood) prenait des photos de jeunes femmes en train de s'envoyer en l'air. Ensuite, il exerçait sur elles un odieux chantage : soit elles couchaient avec lui, soit il les dénonçait à leurs parents. C'est en tout cas ce que lui avoue Helen, la présidente du club qui lâche enfin son prénom et se présente après s'être faite malmener par tous les trous et d'autres pratiques à consonances latines.
En sortant du club, le flic reprend le volant de sa voiture. Dans le rétroviseur, il s'aperçoit qu'il est suivi de près et que la même voiture lui colle au cul depuis déjà trop longtemps. Aussi, tourne-t-il dans une impasse pour bloquer son poursuivant. S'ensuit une baston à coups de Ray-Ban destinée à montrer qui a la plus grosse paire. Mais le jeune homme, Ron, qui depuis un certain temps lui file le train, lui avoue avoir des renseignements et ses propres hypothèses quant à l'assassin...

 

 

Barnum, avant de voir la dernière ligne droite d'une enquéquête où à chaque rencontre il se fait traire un peu plus jusqu'à arborer un visage lessivé (mais toujours avec une grosse fouffe comme balayée par un mistral gagnant sur la tête), se rend chez deux lesbiennes. A cet égard, il convient de rendre hommage à ce moment du film qui, bercé par une musique proche du râle orgasmique transcrit en partition pour orgue Bontempi, se fait, d'un point de vue de pure mise en scène, très élégant. Les corps laiteux et veineux s'entrelacent à tout va dans une volonté de volupté artistique, les encastrements à géométrie variable ressemblent tant à des créations de designers qu'il semble clair (de lune à Maubeuge) qu'on a affaire à un réalisateur soucieux d'une certaine harmonie. Si le réalisateur anonyme de cette pellicule consacre beaucoup de temps en léchouilles de couilles, de nouilles, de fenouils et de chattes qui mouillent, il fait aussi ressembler ses scènes softcore à de longs préliminaires chorégraphiques plus proches des ballets de Maurice Béjart qu'à des actes de vigoureuses pénétrations vaginales ou de godes dans le fion. C'est tout à son honneur d'autant que l'intrigue, dans le même temps, progresse, se rapprochant d'un éjaculat exutoire et libérateur. C'est ainsi, après avoir effeuillé les deux jeunes donzelles dans cet arty show, que le flic aura la confirmation que le mort se livrait à d'odieux chantages sur ces dames en les photographiant puis en se posant ensuite en maître-chanteur. Si à cet instant de grâce pelliculaire nous ne connaissons pas encore le coupable, nous prenons conscience du mobile qui a signé le chant du cygne du coq maître-chanteur. Comme dirait l'autre, la mort a pondu un oeuf qui va éclore dans une dernière scène assez dantesque. Sans vouloir dévoiler une intrigue pas loin d'être nue comme un ver, le final sera venimeux comme le cobra de Cock et l'on s'apercevra combien les couleurs du vice sont nombreuses.
Il faudra chercher dans la schizophrène et tourmentée psyché d'une mère autant généreuse de son corps (malgré son âge légèrement avancé : celle-ci semblant d'ailleurs plus à son avantage nue que vêtue de sa robe identique aux rideaux de son salon) qu'attirée par les jeunes gens dont en premier lieu son fils.

 

 

L'officier se fera-t-il sodomiser par Ron ? Se montrera-t-il clément envers un assassin peut-être victime lui aussi ? Il conviendra, chers lecteurs d'aller jeter vous-même l'oeil du labyrinthe sur ce softcore giallesque qui, bien que répétitif d'un point de vue purement buccal, offre une bien belle incursion dans un no man's land frissonnant fait de chair, de sang, de meurtrissures, de zizis mous et de plaies béantes. L'occasion également d'y retrouver quelques donzelles ressemblant aux caissières de votre supermarché le plus proche et qui continueront sans doute tout du long des années 70 à s'émanciper. Bien entendu on pourra regretter l'absence d'une véritable star masculine telle John Holmes qui aurait pu jouer le Sherlock ici-même sans qu'on s'en offusque (surtout vu la gueule pas possible du flic semble- t-il gavé de substances illicites - je suppute - sans jeu de mots). Pas de Neola Graef non plus ici présente comme annoncé à droite à gauche au générique (et qu'on retrouvera en 1971, après une année 70 très chargée : pas moins de 14 softcore dont le con comme un balai Les aventures érotiques de Pinocchio) ni même de Stephanie Sarver ("Sex and the Single Vampire" en 1970). Pour l'anecdote, on signalera la rumeur qui courut durant le tournage : l'une des actrices ayant ses règles au moment de l'un des nombreux 69 ici mis en scène, il s'agissait de fait d'un remake érotique de La baie sanglante. Tout cela est, qu'on se le dise, bien entendu faux !
Outre qu'on puisse l'inscrire comme une démarque ricaine du genre giallesque à tendance machines en action, Who Killed Cock Robin? s'inscrit également dans le genre vigilante. Gardien de la cité, Clyde Barnum dans le rôle du lieutenant de police, peut facilement se voir comme un précurseur des Clint Eastwood, Bronson ou Maurizio Merlant. Sauf qu'en lieu et place de coups de tatanes, c'est à coups de bite qu'il avance pour enfin trouver le coupable. L'histoire a retenu Clint Eastwood, à voir la tronche du Clyde, on peut comprendre...

 

 

Mallox


En rapport avec le film :

# Il ne faut pas confondre comme le font de nombreux ouvrages et sites Who Killed Cock Robin? qui est, selon Nightmare USA (se reporter aux pages 153 à 155) une production due à la Fleetan Films Company restée semble-t-il entièrement anonyme avec "Who Did Cock Robin?" de Don Jones (l'auteur de "Schoolgirls in Chains " et de "The Forest") tourné la même année avec quelques similitudes scénaristiques.
A en croire Something Weird Video qui a édité le film en DVD-R, Maria Lease (The Scavengers, Le Camp spécial N° 7, Dracula contre Frankenstein) serait présente au casting de Who Killed Cock Robin?, mais c'est faux.

Voici le texte de Nightmare USA et l'affiche du film de Don Jones avec lequel celui-ci est fréquemment confondu :

 

 

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