Santo contre "L'Esprit du Mal"
Titre original: Santo contra cerebro del mal
Genre: Aventures , Lucha libre , Action , Science fiction
Année: 1958
Pays d'origine: Mexique / Cuba
Réalisateur: Joselito Rodriguez
Casting:
Joaquin Cordero, Norma Suarez, Enrique Zambrano, Alberto Inzua, "El Incognito" (Fernando Osés), Santo (Rodolfo Guzman Huerta)...
 

C'est sur un Santo acculé non pas par l'Emir mais par une poignée de brutes épaisses que s'ouvre la toute première aventure cinématographique de notre catcheur favori.
Après avoir échangé du poing, le voilà dépassé par les événements mais aussi et surtout par ses adversaires (qui ne sont pourtant que trois).

Quand il se réveille, il n'est plus le même lutteur masqué puisqu'un odieux scientifique, le "Cerveau du Mal" du titre, a profité de sa vulnérabilité pour l'hypnotiser et le rendre malfaisant. Le voici reconverti dans le banditisme, à commettre casse sur casse pour le compte de son nouveau patron.
Si bien que les autorités locales ne savent plus à quel Santo se vouer...

 

 

C'est bel et bien d'une pierre angulaire du cinéma mexicain dont il est question avec ce Santo contra cerebro del mal de 1961 (la jaquette dvd de Bach Films indique néanmoins 1958 comme année de production) puisque si d'autres catcheurs avaient investi auparavant le ring du cinéma, il s'agit en revanche de la première incursion devant la caméra de l'iconique Santo, star incontestée de cette spécialité mexicaine.

Déjà dragué à de multiples reprises par des producteurs, c'est à l'orée des années 60 que Santo, de son vrai nom Rodolfo Guzman Huerta, capitule finalement.
La suite, on la connait : plus de cinquante métrages étalés sur trois décennies, ce avant que notre héros rende définitivement le masque juste après le tournage du pas triste "La furia de los karatecas" en 1981.
Des bandes bardées généralement de mille et unes péripéties, bagarres et mystères, où Santo, flanqué fréquemment du copain "Blue Demon", exécute des clés de bras à presque tout le bestiaire fantastique disponible sur le marché.

Quand il n'explore pas "Le Monde des Morts" ou "Le Musée de Cire", il réserve une suite dans "L'Hôtel de la mort", tente de résoudre "Le Mystère de la Perle Noire" habillé de son plus beau "Bermuda", revend les trésors de "Dracula" ou de "Moctezuma" sur Ebay, etc...
Parfois, on le surprend à singer James Bond comme dans l'une de ses meilleures aventures, "Operacion 67", parodie d'espionnage des plus plaisantes.

 

 

Du fantastique, de l'action, du décontract : tout ce dont Cerebro del Mal manque cruellement en définitive.
Car soyons honnêtes, parvenir au bout de ce film ne dépassant pourtant les 70 minutes exige beaucoup de patience et de mansuétude de la part du spectateur.

La première gêne et pas des moindres concerne Santo justement qui ne décroche là qu'un second rôle.
La véritable vedette, il faut la chercher plutôt du côté de l'autre vengeur masqué débarqué au cours de l'intrigue et officiant pour les services secrets : "El Incognito".
Vexé de se voir éclipsé par un presqu'inconnu, Santo boude en second plan et gratifie de manière vraiment occasionnelle son public de quelques prises.
Le reste du temps, il le passe manipulé qu'il est, à tourner en rond comme un gros débile dans le labo du "Cerveau du Mal".
Ce dernier, arborant une barbichette recourbée comme tout génie chaotique qui se respecte n'en finit pas de nous les briser menues avec ses plans de conquête et ses coups bas rébarbichettebatifs.

Et puis il y a aussi "les déplacements du professeur", ces scènes de remplissage presque en temps réel et redéfinissant la notion ancestrale de chianlie où le professeur conduit sa tuture jusqu'à son repaire, où le professeur actionne une porte dérobée pour descendre 4 012 marches, etc.

 

 

Reste la possibilité de se concentrer sur le cadre de Cuba et ses environs puisque l'action s'y déroule intégralement. Enfin, presque. Faut juste occulter les innombrables séquences en intérieur exploitant le décor du laboratoire de Cerebro Rocher. C'est à dire 50% du film.
Un bien maigre pactole que cumule cette bandelette policière déroulée sans véritable imagination et qu'il faut prendre avant-tout comme un brouillon du Santo à venir ; celui-là même qui s'ébrouera gentiment encore la même année dans deux oeuvres peu passionnantes (dont un "Santo contra hombres infernales" tourné quasi-simultanément à Cuba avec le Cerebro del Mal) avant d'asseoir définitivement son règne en 1962 avec ce qui demeure l'un de ses plus gros succès internationaux : "Santo vs las mujeres vampiro".

Malgré un bilan jugé sacrément lapidaire, on ne peut néanmoins qu'encourager et chalumer un cierge à la gloire de Bach Films pour que ce Santo là s'affirme comme le premier d'une longue série, la plus intégrale soit-elle.
De toute façon, les complétistes ou curieux de tous poils se carreront bien de la prose de votre serviteur et préfèreront donner leur propre chance au Saint Homme. Et c'est peut-être mieux ainsi.

 

 

Throma


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