Ritos sexuales del diablo, Los
Genre: Erotique , Horreur , Satanisme
Année: 1982
Pays d'origine: Espagne
Réalisateur: José Ramón Larraz (Joseph Braunstein)
Casting:
Helga Liné, Vanessa Hidalgo, Carmen Carrion, Julia Caballero, Tito Valverde (John Thomason), Mauro Rivera (Martin Ren)...
Aka: Black Candles / Naked Dreams / Hot Fantasies / Sex Rites of the Devil
 

Après la mort inattendue de son frère, Carol se rend en Angleterre en compagnie de son compagnon. Quand elle rencontre sa belle-soeur, Fiona, elle découvre qu'elle se livre à d'horribles orgies sataniques dans lesquelles va être entrainé son ami...

 

 

Le film de José Ramón Larraz nous propose une petite escapade dans le monde de l'occulte (déjà abordé dans l'un de ses précédents films "Deviation") et dans "occulte" il y a le mot cul, car la principale occupation d'un adorateur de Satan semble être de copuler avec tout ce qui bouge, y compris un bouc. Ne vous laissez pas abuser par l'alibi fantastique, nous ne sommes pas dans "Rosemary's Baby" et les amateurs de sacrifices sanglants en seront pour leurs frais : à part un sabre introduit dans un rectum, rien de bien croustillant à se mettre sous la dent. En effet, ce Los ritos sexuales del diablo est bien un film érotique dans toute sa splendeur (on compte au moins une dizaine de scènes "chaudes"), le réalisateur, grâce à cette petite astuce scénaristique nous propose une belle communauté libertine. Le script mélange fantasmes (les rêves de l'héroïne) et réalité dans un patchwork de scènes érotiques mêlant traumatisme et déviances sexuelles (inceste, sodomie, cérémonie païenne, zoophilie, voyeurisme, ...). Une constante dans l'oeuvre de Ramon Larraz, ses héroïnes sont d'apparence ordinaire mais cachent souvent de lourds secrets, certes Carol (Helga Liné) semble moins atteinte que certaines mais ses cauchemars indiquent une belle prédisposition, ce qui permet au réalisateur de nous embarquer dans un carrousel d'excès et de provocation, l'alibi fantastique ne servant que de catalyseur pour combler les trous d'un scénario légèrement faiblard, petit défaut récurrent dans presque tous les films du réalisateur.

 

 

Né en Espagne en 1929, José Ramon Larraz débute sa carrière comme photographe et dessinateur d'abord en Espagne puis en France et en Belgique (il travaille notamment pour les revues Spirou et Pilote), il s'installe en Angleterre dans les années septante, c'est le début de sa carrière comme réalisateur sous le pseudo de Joseph Larraz. Son film le plus connu demeure Vampyres mélange de gore et de scènes érotiques explicites qui attirera les foudres de la censure anglaise, mais qui restera néanmoins confidentiel. Quel que soit le genre abordé, comme le film d'action "The Golden Girl" improbable coproduction entre Hong Kong et l'Angleterre ou simple film d'horreur apparemment basique (Emma puertas oscuras, Scream...and Die), José Ramon Larraz s'intéresse avant tout aux femmes et par extension au sexe. Après Vampyres, José Ramón Larraz retourne en Espagne où il signe une série de films érotiques. En 1980, il revient au fantastique et réalise Los ritos sexuales del diablo, tourné en Angleterre sous pavillon espagnol (comme de nombreuses productions hispaniques de l'époque, dont "Las alumnas de madame Olga"), ce qui ne change pas grand chose puisque l'action se passe en grande partie dans une maison de campagne.

 

 

Le film n'étant pas avare en scènes érotiques, le réalisateur se tourne vers des actrices peu farouches ayant l'habitude de dévoiler leur anatomie : la brune magnifique (ou rousse suivant les films) au regard de braise Helga Liné (Helga Lina Stern) est une actrice allemande née en 1932 qui a fait carrière en grande partie dans le cinéma espagnol. Mannequin, danseuse et acrobate, elle commence sa fructueuse carrière dans les années 40 au Portugal, mais c'est lorsqu'elle déménage à Madrid dans les années soixante qu'elle devient une véritable icône du cinéma de genre. Grâce aux coproductions de l'époque elle participe à prés d'une centaine de productions européennes tous genres confondus : western (Bonnes funérailles, amis, Sartana paiera - 1970), péplum ("Hercule contre les tyrans de Babylone", "La Révolte de Sparte"), horreur ("Terreur dans le Shanghaï Express" -1972 , Le Manoir de la terreur / Demoniac - 1963), le fumeti (Kriminal et sa suite), polar français ("Le Protecteur" de Roger Hanin) ou espionnage ("Agente 077 missione Bloody Mary", "L'Agent Gordon se déchaine"). En Espagne, elle tournera aussi bien avec Paul Naschy ("Horror Rises from the Tomb" et "The Mummy's Revenge") que pour Almodovar ("Le Labyrinthe des passions -1982, La Loi du désir - 1987). A ses côtés, deux autres épicurienne de la toile : la belle Vanessa Hidalgo ("Daniela mini-slip", "Y a-t-il un fantôme dans mon lit ?", "Eros Hotel", ...) et Carmen Carrion, fidèle actrice de Jess Franco ("Dark Mission", "Falo Crest", "Historia sexual de O", "Las orgías inconfesables de Emmanuelle").

 

 

Curieux destin que celui de José Ramon Larraz qui, au début des années 70, avait acquis une petite réputation avec sa période anglaise baignée dans la provocation et le glauque. Mais noyé dans la vague de "l'eurosleaze", il sera bien vite oublié et peu de gens connaissaient la suite de sa filmographie, une lacune qui est en passe d'être comblée aujourd'hui grâce à différents hommages rendus dans des festivals comme celui de Bruxelles. Malheureusement, le réalisateur ne profitera que très peu de cet engouement car il décédera en 2013 à Malaga. Cet enthousiasme envers l'oeuvre de Ramon Larraz entraîne une demande de curieux qui aimeraient découvrir ses films, de sa période espagnole mais aussi ses premières oeuvres. C'est presque un travail d'archéologue auquel se livrent certaines personnes qui exhument des éditions DVD espagnols épuisées, mais aussi des copies de cassettes sorties à l'époque. On a pu ainsi découvrir des films comme "La Visita del Vicio / The Coming of Sin / The Violation of the Bitch", un véritable hommage à la sodomie qui est tout simplement le meilleur film du réalisateur, ce qui est loin d'être le cas de ce Los Ritos Sexuales Del Diablo.

 


Malgré son postulat alléchant, Los Ritos Sexuales Del Diablo reste un film mineur, même si on retrouve dans le script toutes les obsessions de José Ramón Larraz : sexe, violence et morbidité, le tout généreusement saupoudré d'une atmosphère étrange et oppressante. Si l'ensemble ne manque pas de faiblesses (rythme saccadé, scénario elliptique et faiblard), il demeure un agréable postulat de départ pour découvrir un réalisateur atypique qui se complaît dans la débauche.

 

The Omega Man

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