Insatiables, Les
Titre original: Femmine insaziabili
Genre: Thriller
Année: 1969
Pays d'origine: Italie
Réalisateur: Alberto De Martino
Casting:
Dorothy Malone, Robert Hoffmann, Luciana Paluzzi, Frank Wolff, John Ireland, Nicoletta Machiavelli, Romina Power...
Aka: Gli insaziabili / Corrupcion insaciable / Carnal Circuit / The Insatiables / Perversion
 

Paolo, jeune journaliste italien, débarque à Los Angeles pour retrouver un vieil ami d'enfance, Giulio Lamberti. Le lendemain, Giulio meurt dans un accident de voiture. Aidé par le patron du journal Richard Salinger, Paolo va mener une enquête sur la disparition de son ami. Il découvre alors que ce dernier n'était pas celui qu'il croyait.

 

 

Il faut bien avouer qu'Alberto De Martino est un réalisateur italien qui fait preuve d'un professionnalisme et d'un profond respect du genre, un véritable artisan du septième art. Mais comme son confrère Antonio Margherthi, sa réputation est restée assez confidentielle. Évidemment, un réalisateur aussi prolifique n'a pas réussi que des bons films, mais dans l'ensemble De Martino n'a pas démérité, et même ses mauvais films peuvent surprendre. Si on peut franchement oublier la fin de sa carrière ("L'Incroyable Homme Puma", "Miami Golem", "Blood Link"), il s'est surtout brillamment illustré dans le péplum ("Le Gladiateur invincible", "Persée l'invincible", "Les Sept Invincibles", "Le Triomphe d'Hercule", "La Révolte de Sparte", "Les sept Gladiateurs") et le western ("Cent mille dollars pour Ringo", "Django tire le premier", On remet ça, pas vrai Providence ?). On notera aussi une incursion réussie dans l'horreur gothique (Le Manoir de la terreur), un diptyque satanique carrément culte (L'Antéchrist en 1974 et Holocauste 2000 en 1977) et surtout quelques polars de très bonne tenue (L'assassin est au téléphone, "Le Nouveau Boss de la Mafia", "Le Conseiller", "Rome comme Chicago", Blazing Magnum).

 

 

Femmine insaziabili fait incontestablement partie des réussites du réalisateur, une œuvre certes mineure mais pas sans intérêt. Un journaliste enquête sur la mort de son ami, et découvre au fur et à mesure des ses investigations qu'il était un être débauché, cynique et corrompu. Mais le pauvre n'est pas encore au bout de ses surprises.
Dans sa quête de vérité il sera aidé par Richard Salinger (John Ireland) et la belle Mary Sullivan (Lucianna Paluzzi, toujours torride !), une des victimes de Giulio qui n'hésitera pas à l'humilier. Les investigations du journaliste permettent au réalisateur de dépeindre le milieu des affaires et des fiestas mondaines sous un jour peu glorieux, un monde qui a radicalement changé son ami au point de le transformer en monstre égocentrique aveuglé par la gloire et l'argent. Comme pas mal de ses confrères, De Martino ne résiste pas au plaisir d'incorporer au scénario de son film une vision corrosive et cynique d'une certaine élite pour qui l'argent et le pouvoir semblent être au centre de toutes les convoitises. Même le journaliste perdra son innocence, comme le montre le final peu surprenant et irrévérencieux, où l'amour (Lucianna Paluzzi) est balayé par l'argent (Dorothy Malone).

 

 

Si le film est une production italienne, il est tourné aux Etats-Unis avec un casting international comprenant l'Autrichien Robert Hoffmann (Spasmo), les Américaines Dorothy Malone ("Ecrit sur le vent", "Le Grand Sommeil") et Romina Power (la fille de Tyrone), l'Italienne Lucianna Paluzzi ("Opération Tonnerre", Chuka le redoutable) et le Canadien John Ireland ("Les 55 jours de Pékin").
Au point de vue efficacité, la réalisation d'Alberto De Martino n'a rien à envier à ses confrères américains, avec en plus cette petite nuance typiquement transalpine dans la violence et l'érotisme. Ainsi, lors d'un tabassage en règle, le visage de la victime est plongé dans son vomi. Même séquence un peu plus tard, avec une litière pour chats pleine de merde. Même exubérance encore, dans les scènes érotiques dont certaines sont caviardées sans logique (Lucianna Paluzzi qui se fait sauvagement pelotée avec gros plan d'une foufoune qui ne lui appartient pas), le tout baignant dans une bisexualité latente ! Dans cette ambiance de déliquescence sexuelle, on notera les efforts de la cougar Dorothy Malone qui, entourée de jeunettes (Romina Power, Nicoletta Machiavelli), semble totalement en roue libre et s'efforce de montrer que, malgré ses quarante quatre ans, elle est encore désirable. A se demander si elle n'a pas oublié qu'elle était dans un film !

 

 

Le film d'Aberto de Martino est assez déroutant, ce n'est ni un polar conventionnel ni véritablement un giallo, encore moins un film érotique malgré des titres souvent explicites (Femmine insaziabili, Les Insatiables, Perversion) et quelques "ajouts" racoleurs. Pourtant, il contient plusieurs éléments de chaque genre (l'enquête, le tueur, l'érotisme) qu'il malmène habilement. Ainsi, la victime n'est pas si innocente qu'il semblerait (astuce reprise dans Blazing Magnum). Les plus perspicaces auront découvert l'identité du tueur assez tôt et, en fin de compte, rien n'a véritablement changé, car tout ce beau monde se fait mazouter par l'argent, dans un final d'un cynisme incroyable.


The Omega Man

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