Alimañas, Las
Genre: Polar , Thriller
Année: 1976
Pays d'origine: Espagne
Réalisateur: Amando de Ossorio
Casting:
Paul Benson, Fernando Sancho, Frank Brana, Rosa Valenty, Helga Liné, Veronica Miriel...
 

Une nuit, un musée de Saint-Domingue essuie un vol de bijoux de collection commis par trois canailles.
L'une d'elles, Tom (Paul Benson), choisit de couper la poire en un. Pour exécuter ce tour de force chirurgical, il prend simplement la poudre d'escampette avec le magot, laissant bredouille ses deux ex-complices Ralph et Louis (respectivement Frank Brana & Fernando Sancho) qui se mettent aussitôt à sa recherche. Guère loin, le gaillard trouve une planque chez sa maitresse Margaret (Rosa Valenty), dans un hangar sur pilotis environné par des alligators...

 

 

Las alimañas (traduction littérale : "Les vermines") ou le film de vacances d'Amando de Ossorio.
L'âme assombrie par la ribambelle de bandes horrifiques qu'il vient de tourner et qu'on lui connait, le bonhomme estime-t-il alors qu'une coupure davantage guillerette serait bénéfique à son moral.
Simple supposition certes.
Reste qu'on peut interpréter comme cela cette petite récréation fort agréable se déroulant sous le soleil de la République Dominicaine.

Amando pose ainsi le pied en pleine colonie française, en ayant pris d'amener dans ses bagages certains de ses comédiens fétiches, dont Frank Brana, Fernando Sancho et Helga Liné.
Muni d'un script policier d'un classicisme à toute épreuve (coups bas, vengeance, butin convoité), l'immortel papa des templiers morts-vivants n'oublie pas pour autant de l'assaisonner à la sauce bis.

En découlent quelques extravagances toujours bonnes à prendre.
Telle cette canne d'aveugle pourvue d'une lame secrète que manie un Fernando Sancho ayant perdu la vue après s'être ramassé un tesson de bouteille dans sa tronche de bandit mexicain.
Ou ce braquage invraisemblable commis par Tom, se trimballant un mannequin en chaise roulante armé d'un pistolet factice, ce afin de faire croire à un complice.
Le pire, c'est que ça marche, si je puis me permettre.

Niveau permission justement, le réalisateur s'autorise aussi quelques percées horrifiques puisqu'à plusieurs reprises, des personnages jugés trop encombrants disparaissent croqués par la faune du "Marais aux alligators".

 

 

Le capital sympathie de l'entreprise ne s'arrête pas en si bon chemin puisque l'érotisme s'invite aussi à la fête, prenant les traits et formes de trois charmantes comédiennes régulièrement dévêtues.
A commencer par la blonde Rosa Valenty, bi-sexuelle décomplexée (pour les besoins du film s'entend) préférant batifoler avec une Helga Liné surmontée d'une coupe afro approximative.
Autant dire que ça ne lui sied pas vraiment.
Tom pendant ce temps, ça lui va bien deux minutes de tenir la chandelle. Son bout incandescent finit par trouver preneur dans les cavités de Jacqueline (Véronica Miriel, vague ressemblance avec Lynda Carter), la jeune bonniche de Margaret.

La rencontre entre ces deux là nous vaut un mémorable instant de romantisme qu'une Barbara Cartland aurait parfaitement pu sortir de sa perruque "pièce montée" (ou du fion de son caniche abricot pour les lecteurs les plus sentimentaux) : Tom, dissimulé dans les buissons et auréolé d'un contour flouté symbolisant son amour foudroyant, zieute Jacqueline changeant le linge.
Il suffit de voir son expression de couillon ahuri pendant que la donzelle s'inonde les tétines de gouttelettes au ralenti et sur une musique angélique pour bien s'imprégner de toute la dimension naïve de cet instant T.

 

 

Hormis les vétérans du cinéma bis que sont les trognés Brana & Sancho et la divine Helga Liné, le reste du casting se compose de comédiens relativement peu connus du public français.
Quelques apparitions ça et là chez Juan Bosch (l'énigmatique "Mauricio, mon amour") ou Ignacio F. Iquino ("La Mascara") pour Rosa Valenty ; chez Leon Klimovsky ("Dans les griffes du loup-garou") ou M.I. Bonns/Miguel Iglesias (pour les besoins de son "Kilma, reine des amazones") pour Veronica Miriel.
Quant à Paul Benson, seulement une petite dizaine de rôles à son actif, dont une apparition dans Le massacre des morts-vivants de Jorge Grau puis une ultime collaboration avec Ossorio avec le très navrant "Hydra, le monstre des profondeurs".

Logiquement éclipsée par les faits d'armes fantastiques de son auteur, cette petite bande ne démérite pas en tout cas et se sirote même avec un certain bonheur désuet.
Autre temps. Autre moeurs.

 

 

 

Throma

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