Dreamscape
Genre: Science fiction
Année: 1984
Pays d'origine: États-Unis
Réalisateur: Joseph Ruben
Casting:
Dennis Quaid, Max von Sydow, Kate Capshaw, Christopher Plummer, Eddie Albert, David Patrick Kelly, Peter Jason...
 

Alex Gardner, un jeune homme doté de pouvoirs psychiques, est engagé pour participer à l'expérience que mènent le docteur Paul Novotny et sa ravissante assistante, le Dr Jane DeVries, dans le but de soulager des patients hantés par d'horribles cauchemars. Mais Bob Blair, agent gouvernemental véreux, compte bien mettre à profit les travaux du Dr Novotny, à des fins beaucoup moins philanthropiques...

 

 

Comme c'est souvent le cas à Hollywood, deux films apparemment semblables sortent la même année : "Les Griffes de la nuit" et Dreamscape ont comme thème commun l'influence des rêves sur les êtres humains. La grande question qui en découle est celle-ci : peut-on tuer quelqu'un en utilisant ses rêves ? La réponse est affirmative dans les deux films, bien que développée de manière tout à fait différente. Si, dans le film de Wes Craven, c'est une créature issue des cauchemars de ses victimes (Freddy) qui tue, dans "Dreamscape", c'est une personne extérieure qui s'introduit dans les rêves pour les influencer à sa guise (et ce des années avant "Inception"). L'autre différence majeure est que le film de Craven emprunte la voie balisée du film d'horreur sanglant alors que Ruben préfère le thriller politique mâtiné de science-fiction ; le script de ce dernier est d'ailleurs assez proche du "Brainstorm" de Douglas Trumbull, sorti l'année précédente. Des approches différentes donc, mais qui, à l'époque, ne sont pas loin de torpiller les deux projets, jugés trop semblables pour des producteurs atteints de frilosité. Les deux films réussiront pourtant à trouver un financement et la suite appartient à la petite histoire du cinéma : l'un tombera dans l'oubli tandis que l'autre deviendra l'une des franchises les plus fructueuses du cinéma fantastique.

 

 

Joseph Ruben, réalisateur parfois inspiré (Le Beau-père), mais aussi capable du pire (Les Nuits avec mon ennemi), nous livre un thriller où le tout jeune Alex (Dennis Quaid pas encore amorphe) mène une course contre le temps et le sommeil afin de sauver le monde libre. En effet, suite à ses cauchemars post-apocalyptiques, le président des États-Unis décide d'effectuer un rapprochement avec la Russie (nous sommes en 1984 !) pour discuter d'un désarmement nucléaire, ce qui ne plaît guère à un certain Bob Blair qui voit la chose d'un très mauvais œil. Blair, également chef d'une obscure organisation secrète, est l'initiateur d'un programme potentiellement redoutable qui consiste à envoyer un individu dans les rêves de cobayes pour les modifier. Il envoie donc un psychopathe, un dénommé Tommy Ray (David Patrick Kelly, découvert dans "The Warriors" et ici excellent de méchanceté) tuer le président dans ses propres rêves. Lors d'une expérience, Tommy Ray parvient à tuer un cobaye. Alex, nouvelle recrue, ne croit pas qu'il s'agisse d'un accident et décide donc d'enquêter. Il découvre rapidement les intentions de Blair et de son "poulain" et doit combattre ces derniers dans les rêves du président.

 

 

Pour mener à bien Dreamscape, Joseph Ruben doit concilier un scénario (trop) ambitieux avec un budget des plus réduits. Il insiste donc davantage sur l'aspect thriller politique (action, suspense, poursuites, …) que sur le côté science-fiction et les incursions dans les rêves sont limitées à quatre, dont une assez cocasse et sans effets spéciaux, dans laquelle un cobaye impuissant pense qu'il est cocufié par sa femme, celle-ci étant agrémentée d'une scène érotique dans un train entre Dennis Quaid et Kate Capshaw (cette scène a été raccourcie dans la version américaine PG-13 qui figure sur toutes les éditions DVD et Blu-ray actuelles, sauf en Allemagne et au Royaume-Uni : des plans jugés licencieux de Kate Capshaw topless, ont été censurés).
Quoi qu'il en soit Dreamscape est un film oublié qui mérite d'être redécouvert. Il s'agit d'une solide série B qui, comme beaucoup de films de l'époque, permit à quelques maquilleurs et spécialistes des effets spéciaux de réaliser des prouesses avec peu de moyens, bien avant l'arrivée des images de synthèse et des ordinateurs. Sur Dreamscape, Greg Cannom ("Dracula", "Alien³") et Graig Reardon (Poltergeist, The Gate - La Fissure) qui s'occupent des maquillages, nous permettent d'admirer quelques victimes de la bombe, des chiens mutants, un cœur arraché et quelques autres petits tours de force...

 

 

Les effets visuels ne sont pas en reste avec, notamment, un magnifique homme-serpent animé en stop motion. Si le résultat n'est pas toujours probant, il ne manque ni de charme ni d'une certaine poésie (avec un hommage à la Gorgone du Choc des Titans et, par extension, à Ray Harryhausen).
L'ensemble est en tout cas servi par une brochette d'acteurs confirmés, comme Christopher Plummer (excellent en méchant de service suave et dangereux), Max Von Sydow (dans l'éternel rôle du scientifique idéaliste) ou encore Eddie Albert ("McQ", "Airport 79", La Pluie du Diable, ...). Certains (re)découvriront peut-être Kate Capshaw, présente ici juste avant son rôle dans "Indiana Jones et le temple maudit" et bien avant son mariage avec Spielberg (en 1991). Certes, ce n'est pas une grande actrice, mais elle possédait cependant un certain charme qui aurait pu l'aider à devenir une vraie icône de la série B. Dommage.

 

 

The Omega Man

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