Dr. Goldfoot and the Bikini Machine
Genre: Science fiction , Comédie
Année: 1965
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Norman Taurog
Casting:
Vincent Price, Frankie Avalon, Dwayne Hickman, Susan Hart...
 

Dans son château macabre, le Dr. Goldfoot est un savant brillant, aidé par son assistant Igor. Le projet de Goldfoot est de créer des femmes physiquement parfaites, et de modeler leur esprit afin qu'elles puissent séduire et épouser de riches hommes importants à travers le monde, dans le but de leur subtiliser leur argent... La femme numéro 11 est la tête de proue de cette équipe de robots, malgré le fait qu'elle se soit en premier lieu trompé de cible au profit d'un loozer travaillant aux services secrets, qui va chercher à en savoir plus...

 


Entre deux films du cycle Poe, Vincent Price se livre ici encore à un rôle de méchant, mais cette fois plus basé sur l'humour. Complètement décalé, le film s'inscrit profondément dans un cadre très 60's. D'emblée, le générique donne le ton, avec les babouches dorées du Dr. Goldfoot, dansant sur la chanson-générique du film, par les Supremes...
La suite est un délire non-sensique. Les filles sont des pin-ups 60's typiques, vêtues de bikinis dorés très kitsch. Les autres personnages font tour à tour penser à Jerry Lewis (Igor, l'assistant gaffeur, dont on nous dit qu'il fut ressuscité par Goldfoot - on imagine ainsi que c'est l'assistant du bon Dr. Frankenstein -), à l'inspecteur Clouseau (l'agent des Services secrets Craig Gamble) ainsi qu'aux méchants caricaturaux issus des films de James Bond (Goldfoot lui-même).
Autres références notables : l'action, avec la poursuite en voiture / side-car / tramway à San Francisco, et bien entendu l'horreur, avec une scène du film ouvertement repompée sur une de La Chambre des Tortures (du reste filmée dans les mêmes décors), le second film du cycle Poe par Corman, où l'on voit le jeune premier visiter la cave du château, cave où sont entreposés des instruments de torture remontant à l'Inquisition. Cette visite se terminant ici par ce même jeune premier enchaîné à une table, avec un couperet descendant lentement sur lui. La parodie joue ainsi un grand rôle.

 

 

L'argument science-fictionnel du film se voit ainsi mélangé aux films d'espionnage, aux films de plage des drive-ins, ainsi qu'aux films comiques de l'époque. Un amalgame de genres parfaitement maîtrisé et combiné, puisque cette tonalité multiple se retrouve en permanence dans le film, sans que ce dernier ne soit compartimenté en scènes où une seule tonalité serait laissée à elle-même et enchaînée par une autre n'ayant rien à voir.
De plus, l'air de rien, Taurog et ses scénaristes se permettent d'ironiser un chouia sur la société, où l'on nous présente deux côtés distincts : les personnages féminins avides d'argent (mais ici motivés par Goldfoot, donc le film n'est pas non plus misogyne) et les idéalistes romantiques niais qui se laissent berner par la première catégorie... Quant à Goldfoot et Igor, ils forment un duo machiavélique mais loozer, un peu à cause de leurs filles gaffeuses, mais principalement du fait d'Igor, incapable de faire quoi que ce soit, rabroué sans cesse par son maître, et qui introduit l'élément comique dans la cave du château, là où les autres personnages ne pénètrent pas avant la fin du film, et qui sans lui auraient donné lieu à des scènes dénuées d'intérêt.

 

 

Au final on obtient une comédie qui, si elle est très ancrée dans la culture 60's, reste un des fondements des comédies modernes, où les gags non-sensiques s'accumulent et où la parodie prend des proportions rarement atteintes. Nous ne sommes plus loin des Monty Python, finalement... Vincent Price trouve en outre ici l'occasion d'appliquer son jeu d'acteur à un genre autre que le gothisme, où pourtant il s'était déjà livré à l'exercice comique dans The Raven, deux ans auparavant. Pourtant il ne tire pas la couverture à lui, tous les acteurs se pliant avec succès à l'interprétation caricaturale de leur personnage respectif...
Bref un film sans faute majeure, même si parfois la simplicité des gags peut paraître datée (voir par exemple le gag récurrent de la porte qui-s'ouvre-dans-le-personnage-qui-se-trouve-derrière). Quoi qu'il en soit, c'est une grande réussite de la comédie de 60's (décennie d'explosion cinématographique en tous genres).


Note : 8/10

 

Walter Paisley
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