Family House
Titre original: Boardinghouse
Genre: Horreur
Année: 1982
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: John Wintergate
Casting:
Hawk Adly, Kalussa Kay, Alexandra Day, Joel Riordan...
 

Un jeune play-boy hérite d'une maison maudite qu'il transforme bien vite en pension de famille destinée aux filles entre dix-huit et vingt-cinq ans (si si, l'annonce est mentionnée dans le film). Plein de nymphettes aimant à se vêtir courtement ne tarderont pas à débarquer. Mais avec elles, de curieuses manifestations vont arriver, si tout va bien...

 

 

Oui mais voilà : tout va mal. Ce film est catastrophique de bout en bout, et moi-même j'ai honte d'être né l'année de sa réalisation. L'amateurisme le plus Z trouve ici un de ses plus dignes représentants. Par où commencer ? Par l'image, tiens. Tourné directement en pellicule vidéo, le film ressemble énormément à une quelconque production X. Du reste, le niveau des comédiens renforce encore cette impression : le play-boy aime à fanfaronner autour de ses donzelles, elles-mêmes très réceptives au style du bonhomme si l'on en juge par les gloussements incessants dont elles font preuve en toute circonstance.
On devine que l'acteur principal a bien dû s'amuser. Il aurait bien remercié le réalisateur, sauf que c'est justement le réalisateur qui interprète ce personnage. Il s'agit de John Wintergate, qui non seulement s'adjuge l'enthousiasmant rôle-titre en se cachant sous un pseudo, mais qui en plus trouve le moyen de se donner un deuxième rôle : celui du deuxième et dernier homme de la maisonnée, à savoir le jardinier un peu attardé. Et puisqu'il a en plus signé le scénario, il va bien entendu être tenté par l'exploration du potentiel fesseux de son casting féminin. Non pas que le film soit porno ni même très érotique mais en tout cas, le bonhomme se plaira à faire le zouave entre toutes ces demoiselles qui, elles, n'ont en plus rien d'autre à faire que de se balader à moitié à poil.
C'est ainsi qu'on aura droit facilement à une heure de vie oisive autour d'une piscine. Humour de sitcom garanti, avec de temps en temps des problèmes personnels eux aussi dignes d'un sitcom ("Ciel, mon vilain mari a engagé un détective pour me retrouver !"). Et le fantastique, dans tout ça ? Eh bien il faut attendre une heure vingt pour le voir prendre le dessus sur la bêtise ambiante. Mais quand il arrive, il est déjà trop tard, et de plus il est férocement moche, à l'image des quelques rares scènes horrifiques qui ont précédé (sûrement là pour que le film soit catalogué comme un film horrifique). Celles-ci se composent soit de scènes de cauchemars marquées par l'usage abusif de fumigènes de couleur, soit par des scènes gores certes bien crues, mais aux SFX navrants (la vieille recette des tripes volées chez le boucher du coin).

 

 

Et puis il y aussi une vague sous intrigue à propos de télékinésie. On aurait à la rigueur pu admettre qu'elle soit rattachée au genre fantastique. Cela aurait même été normal. Mais à partir du moment où les deux télépathes commencent à s'envoyer des tartes aux pommes dans la gueule à la seule force de la pensée, on n'a franchement plus envie d'excuser quoi que ce soit. Même chose pour la vague tentative de thriller. Wintergate prétend en effet nous faire croire pendant un temps que le jardinier est l'élément dangereux. Sauf qu'au bout de deux ou trois scènes en vision subjective dignes de n'importe quel slasher et qui se terminent sans aucun coup porté, on devine le pot aux roses, et le réalisateur de laisser tomber sa fausse piste pour se reconcentrer sur les nichons de ses actrices.
L'une d'elles, d'ailleurs, aura même la joie de devenir l'actrice principale, grâce à ses talents de chanteuse en devenir qu'elle exploitera dans la BO du film. Par ailleurs, elle sera aussi accessoirement la réalisatrice de la seconde équipe, sans doute très utile pour un film de cet acabit. Je la soupçonne même d'avoir été la petite amie du réalisateur (qui du reste, se la tape à l'écran aussi).

 

 

Il y aurait encore beaucoup à dire tant ce film est affligeant. Au niveau des dialogues, au niveau des scènes se déroulant à l'extérieur de la maison, au niveau de la pathétique introduction dictée par un ridicule ordinateur parlant comme on en a souvent vu dans le cinéma des années 80. Je me contenterai juste de vous parler de l'"Horrorvision". Ce procédé inventé de toute pièce par Wintergate consiste à prévenir les âmes sensibles qu'il va bientôt falloir pour eux se cacher les yeux, car ce qui va suivre est insoutenable, même que la production décline toute responsabilité en cas de pépin physique des spectateurs, et bla bla bla... Cette heureuse prévention - qui n'est pas sans rappeler les procédés de William Castle - nous est présentée tout au début du film, où on apprend que l'apparition d'un certain air de musique ou d'un certain plan montrant une main gantée (prévoir effet de montage pourri) sont annonciateurs d'une scène gore imminente... Vraiment mauvais. Et puis il y a aussi les effets d'hyper saturation lumineuse employés occasionnellement et qui donnent au film un rendu négatif coloré. Ca ne sert à rien, mais c'est aussi ça, l'Horrorvision...
Family House est décidément consternant. On pourra en rire une dizaine de minutes, mais tout ceci deviendra sérieusement énervant à la longue.

 

 

Note : 2/10

 

Walter Paisley
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