Marquise Von Porno, La
Genre: Porno , Fantastique
Année: 1977
Pays d'origine: France
Réalisateur: Caroline Joyce (Claude Pierson)
Casting:
Françoise Avril, Camille, Jean Gerard, Richard Lemieuvre, Diane D'Osny, Laurence Thibault...
Aka: Marquise Porno
 

Au coeur de son château, la Marquise Katarina Von Porno (Françoise Avril) inflige, en despote exemplaire, les pires tortures sexuelles à ses hôtes. Difficile de lui tenir tête, la garce est doublée d'une sorcière immortelle (cent ans au compteur, nous apprend-on, dissimulés derrière la façade d'une jeune femme à la trentaine à peine entamée) aux redoutables pouvoirs magiques (d'un claquement de doigt, tenez-vous bien, elle peut faire apparaître un lit ou encore se désaper intégralement ; "ma sorcière bien baisée" qu'on l'appelle dans le milieu). Un couple de pensionnaires cherchera pourtant à s'extirper de son joug.

 

 

A l'instar des bandes-dessinées ultra-râcoleuses Elvifrance de naguère, "La Marquise Von Porno" conjugue, non sans un certain désordre, fantastique avec pornographie, gothisme avec modernisme, lyrisme avec prosaïsme, volupté avec nausée. Et justement, puisqu'on en parle, Caroline Joyce, alias Claude Pierson, fait ici très fort dans le cradoque. A commencer par cette séquence mise-en bouche (si je puis me permettre) où un culbuteur d'une étonnante souplesse s'auto-suce, la tête reposée, les jambes en l'air. Plus loin, c'est à un authentique gobage de paf de transsexuel que Pierson nous convie. La malheureuse dévouée pour accueillir l'engin recroquevillé de la créature subira en même temps et comme si cela ne suffisait déjà pas une double pénétration dont on devine sans grande peine la douleur encourue.
Il faut aussi relever, outre l'utilisation de ceintures-gode et de vibro, des flagellations diverses, au fouet ou bien de simples fessées non simulées, au vu des popotins rougis par les coups répétés, ainsi que d'autres pratiques SM comme l'emploi de sangles en cuir pour suspendre en l'air une captive ou encore un vagin mordu jusqu'au sang. Autant dire qu'on bande peu pendant les 70 minutes que dure ce film qui ne respire décidément pas la propreté (détail qui en dit long : les mouches bourdonnent un peu partout lors des ébats et s'amoncellent à proximité des parties sensibles). Qu'importe, tous ces mets s'enchaînent dans une allégresse communicative et amusante.

 

 

Pour preuve les dialogues réjouissants, même si déclamés sans conviction par des piètres acteurs (la palme revenant sans conteste à l'exécrable Françoise Avril). Un exemple avec ce convive (Richard Lemieuvre, si je dis pas de bêtises) qui, se rebellant contre la maîtresse des lieux privée momentanément de ses pouvoirs, lui passe sur le corps en clamant : "La Marquise de mon cul se fait enculer". Pas du Audiard mais presque.
Autre raison de se fendre la poire : les "trucages", tordants de simplicité, qu'il s'agisse du maquillage final de la Marquise qui, le visage subitement ravagé par la vieillesse retrouve son véritable aspect ou bien l'image inoubliable (si si !) du château "en-feu-qui-brûle-de-partout" : subtile astuce consistant en l'apposition d'un filtre orangé devant l'objectif ce, afin de faire croire à l'incendie intégral du bâtiment. Pas con, d'ailleurs, c'est pas compliqué, on n'y voit qu'du feu (...). Expérimental. Comme la mise en scène d'ailleurs, qui ne cesse d'intégrer au cours du récit des flash-backs de scènes de baise déjà montrées ou, à l'inverse, à venir plus loin dans le film. Bref, c'est à n'y rien comprendre.

Et que dire alors de ce curieux entracte intercalé en milieu de bobine, où à l'écran, un panneau rédigé à la main nous avertit de l'interruption momentané de l'image, suivi d'une scène surréaliste où trois, quatre compères dissimulés derrière un drap bleu déchiré au niveau de l'entre-jambes afin de laisser dépasser leur queue se la font écrémer par des bouches expertes. Enfin, un petit mot pour conclure sur la musique d'accompagnement d'une remarquable qualité, combinant guitares saturées et chants féminins inquiétants. Finalement, c'est sur un happy-end que s'achève cet excellent porno de l'hexagone puisque le seul couple à peu près sain ayant assisté à la destruction de l'antre de la sorcière, victime de la terrible vengeance orchestrée par les spectres de ses ancêtres, consommera l'amour qui les habite sur le gazon fraîchement tondu, tandis que les oiseaux gazouillent et les fleurs bourgeonnent. Oui, c'est beau.

 

 

Throma
A propos du film :
# Sortie à Paris le 19 juillet 1977 - interdit aux moins de 18 ans - sous le titre Marquise Porno ou Marquise Von Porno.
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