Seeds of sin
Genre: Horreur
Année: 1968
Pays d'origine: Etats-Unis
Réalisateur: Andy Milligan
Casting:
Maggie Rogers, Candy Hammond, Robert Service, Helena Velos, Neil Flanagan...
 

Critiquer un film visionné en grande partie en vitesse accélérée peut paraître déloyal. Ceci dit, je mets au défi King-Kong de regarder d'une traite "Seeds of sin" sans que l'appel de l'"avance rapide" ne se manifeste au moins une fois devant un tel monticule d'ennui. Et malheureusement, ce constat s'applique aux autres oeuvres d'Andy Milligan qu'il m'a été donné de voir jusqu'à présent, à savoir "The Ghastly ones" (le plus "présentable", dirons-nous), "The Body beneath" et "Carnage" (le seul à avoir connu une sortie vidéo dans nos contrées, sous le titre "Tuerie", chez Delta Video).

 

 

J'aimerais pourtant apprécier à sa juste valeur le travail de Milligan, peut-être un piètre metteur en scène mais avant tout un auteur sincère, persévérant, torturé, attachant finalement qui, emporté par le sida en 1991, terminera sa vie dans la misère la plus totale.
Dès son enfance, l'existence du petit Andrew est mise à rude épreuve. Sa mère, tyrannique et possessive, le bat, abuse de lui à maintes reprises. Puis la liberté enfin lorsqu'à sa majorité, le jeune homme quitte son Minnesota natal pour New-York, où il tient une petite boutique de vêtements au coeur de la fameuse 42ème Avenue. Souvent sollicité pour créer des costumes pour des pièces de théâtre, Milligan accède petit à petit à la mise en scène, d'abord de pièces puis bientôt l'opportunité de tourner des films.
Sa première réalisation "Vapors", un moyen-métrage gay remporte un franc succès, ce qui l'incite à poursuivre cette nouvelle carrière. Suivront alors une bonne vingtaine de longs-métrages dont certains rendus mythiques par leurs titres délirants : "The bloodthirsty butchers", "Guru, the mad monk", "The ghastly ones", "The rats are coming, the werewolves are here", etc...
Des titres prometteurs pour un résultat généralement aux antipodes de ce que l'on était en droit d'attendre : fade, interminable, bavard, etc. "Seeds of sin" n'échappe pas à la règle. Rarement captivant, souvent barbant, ce récit d'héritage sanglant se suit entre deux bâillements (poil aux dents).

 

 

Seul véritable intérêt : le côté auto-biographique de l'oeuvre. Milligan, à travers son film, en profite pour régler des comptes avec les valeurs familiales.
Claris Manning, vieille matriarche alcoolique, tyrannique et possessive (tiens donc !) réunit pour les fêtes de Noël ses enfants, tous gangrenés par la haine et la cupidité.
Au cours du séjour, tout ce beau monde sera décimé par l'une des progénitures de Claris, qui en profitera pour la tuer et ainsi se venger de tant d'années de souffrances.
Un "whodunit" autour d'un héritage comme il en existe tant où pataugent quelques meurtres plus ou moins gores perdus au milieu d'incessants dialogues et de scènes érotiques interminables et répétitives.
Ces scènes de sexe ne figuraient pas dans le montage original de Milligan mais la copie du film, intitulé alors "Sins" passe entre les mains crapoteuses du producteur Allen Bazzini qui décide de les faire tourner par un "nègre" pour appâter un maximum le public de drive-in, friand à cette époque de sexploitation. Intégrées n'importe comment au récit (c'est à dire toujours filmées en très gros plan, avec d'illustres inconnus n'entretenant pourtant aucune ressemblance avec les protagonistes initiaux) et n'apportant absolument rien de neuf au scénario, elles terminent d'enterrer un film qui, décidément, n'avait pas besoin de ça.

 

 

Throma
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