Cave sort de sa planque, Le
Titre original: Il trucido e lo sbirro
Genre: Poliziesco
Année: 1976
Pays d'origine: Italie
Réalisateur: Umberto Lenzi
Casting:
Tomas Milian, Claudio Cassinelli, Henry Silva, Biago Pelligra...
Aka: La mort en sursis (édition vhs GCR) / Le clan des pourris / Le truand sort de sa planque / Le clan des calabrais
 

Pour sauver une petite fille gravement malade kidnappée par des bandits sans scrupules en quête d'une rançon, un flic assez violent, l'inspecteur Sarti, va faire équipe avec un truand fantasque, Monnezza ("Poubelle" en VF) susceptible de l'amener sur la piste de Brescianelli, chef du gang incriminé.
Mais évidemment Monnezza, sorti de prison spécialement pour l'occasion, ne saura pas lui indiquer l'endroit où la fillette est conservée. Il va donc permettre à Sarti de s'infiltrer dans le milieu du banditisme, embauchant au passage des alliés de poids, des anciens compères bien durs et bien armés, réquisitionnés malgré eux. Tout le film se passera ainsi de visites en visites, pour obtenir des noms, toujours de la manière forte. Lenzi ne fait pas dans la dentelle, et tout le monde s'en prend plein la tronche. Les insultes et grossièretés en tout genre fusent, les amis se foutent des poings dans la gueule, les passants sont poussés au sol sans ménagement, les landaus qui dérangent sont balancés n'importe comment dans la rue, les otages sont pris et jetés violemment, et nous aurons également une pensée émue pour cet employé de banque qui a eu la malchance de n'ouvrir une porte que pour se prendre un pruneau dans le bide.

 

 

Quelques belles poursuites en voiture sont également à signaler, avec leur lot de tôles froissées (on est en plein Rome, après tout). Bref Le truand sort de sa planque (sorti en France sous le titre Le cave sort de sa planque) est suffisamment agressif et méchant (très souvent totalement gratuitement) pour être très plaisant. Lenzi aime à confondre policiers et truands, chacun des deux partis usant des méthodes de l'autre, à l'image du gang du Calabrais (les amis de Monnezza) réussissant à obtenir des millions de lires pour les distribuer aux gens dont la parole est nécessaire (ou pas, comme par exemple, ce groupe de jeunes filles qui n'ont certainement pas beaucoup de noms ou d'adresses à donner).
Ou encore dans l'autre sens, lorsque l'inspecteur Sarti, écoutant les conseils de Monnezza, se fait passer pour un peintre en bâtiment afin de mieux entrer dans une prison de la Brigade des stups avec laquelle il n'est pas en bons termes. Comme vous l'aurez compris, le film est empreint d'un cynisme fort marqué qui prend très vite des allures comiques du plus plaisant effet. Il n'y a qu'à voir les répliques, très caustiques et très virulentes, comme par exemple dans une scène où Brescianelli (campé par un féroce Henry Silva) achève d'un sévère "Ta gueule" les jérémiades de la gamine gravement malade appelant sa maman. Pour le coup, même la musique à consonances tragiques s'arrêtera...

 

 

Et il y a Monnezza. Prestation brillante d'un Tomas Milian encore sous barbe et tignasse. Un personnage lui aussi violent, lui aussi cynique, mais davantage comique que les autres. Il passe ainsi son temps à faire le con tout en aidant à la progression de l'enquête. Tout bonnement incroyable de le voir faire diversion pendant une fusillade en gueulant : "Elle a un cul à faire bander le zouave du pont de l'Alma !". Sans parler de ses grimaces, de ses nombreuses autres répliques hors sujet ou de ses pitreries impossibles (juste avant l'assaut final, lorsque Sarti le contacte, il trouve tout de même le moyen de lui passer un mouton bêlant au téléphone !).

 

Alors certes, le scénario ne vole pas très haut, mais est-ce bien dommageable, lorsque l'on voit tant de violence pour pas un rond, tant de cynisme social et tant d'humour provocateur, prenant ses distances avec le comique lourdingue qui avait pu plomber la précédente mode du cinéma italien, le western ? Assurément non. D'ailleurs en parlant cinéma italien, Lenzi placera également dans son film quelques références, notamment lors du générique du début, dans un cadre totalement westernien, duquel il décollera en dézoomant pour plonger le spectateur dans une salle de cinéma, symbole de la fin du western italien et de la plongée dans le polar... Mais enfin bon, ceci est secondaire, et c'est avant tout pour tous ses autres aspects que Le cave sort de sa planque restera mémorable.

 

 

Note : 8/10

 

Walter Paisley
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