Cul et Con, Première Partie : Actiongirls.com
Écrit par Flint   

 

 

 

Voici plus de dix ans, en 2003, un certain Scotty JX, dont on sait peu de choses, si ce n'est que cet Américain de 34 ans semble être un fan de films de zombies, et du cinéma de genre italien en général, commence à développer un concept à la fois très con mais imparable : Actiongirls !

Vern's Giant NSFW Interview With Scotty JX About ACTIONGIRLS: SOLDIERS OF THE DEAD!

L'idée de base consiste à réunir de belles nanas maniant des armes aux calibres variés. En fait, cela n'a rien de nouveau, puisque bien avant lui, des cinéastes (et hommes d'affaires avisés) comme Andy Sidaris avaient déjà exploité ce filon. Mais au lieu de choisir son casting chez Playboy ou Penthouse, Scotty JX fait ses emplettes dans le monde du porno, et notamment dans les pays de l'Est. De l'Europe septentrionale, notre businessman choisit également le cadre de son décor (la République Tchèque), très à la mode depuis quelques années grâce à des oeuvres comme Hostel ou Severance, par exemple (sans oublier que la main d'oeuvre est bon marché).
Ainsi va naître le label Actiongirls.com, et un site internet entièrement dévoué au projet :

http://www.actiongirls.com/

 

 

Ce qui est frappant en visitant ce site, c'est le nombre de produits dérivés existant (posters, affiches etc...), ne laissant aucun doute quant à la maîtrise de ce Scotty JX dans le domaine du marketing.
Mais que trouve-ton dans les DVD ?
En fait, Actiongirls se décompose en quatre parties, dans un univers post-apocalyptique, où des gangs de pillards détroussent et violent en toute impunité. Les survivants de la catastrophe (nucléaire ?) sont pourchassés sans relâche pour être réduits en esclavage. Mais fort heureusement, dans ce monde dévasté et voué au chaos, une poignée de femmes a choisi de se rebeller contre ses tortionnaires. Des amazones des temps modernes, se battant à moitié nues (voire totalement), avec des armes variées allant du simple couteau au lance-flammes, en passant par la mitrailleuse ou le bazooka. Armées jusqu'aux dents, nues mais ayant néanmoins conservé leurs bottes, ces femmes aux courbes généreuses n'ont pas froid aux yeux (ni ailleurs) et ne connaîtront pas le repos tant qu'elles n'auront pas fait mordre la poussière à cette bande de mâles dégénérés.

 

 

Comme ça, au premier abord, on pourrait penser que les Actiongirls sont fun, plutôt second degré. Malheureusement, il n'en est rien. Concrètement, les longs métrages sont conçus comme une suite de vidéoclips montés en boucle, où chaque mannequin (vedette du X, devrais-je dire) est montré à tour de rôle. Les situations se répètent ainsi : une nana s'entraîne au maniement d'une arme, est mise en situation de danger (sauf qu'elle tire dans le vide, car l'ennemi n'est pas seulement invisible, mais absent), et finit par un striptease plus ou moins explicite (plutôt "plus", généralement, avec des gros plans sur les sexes rasés de nos "héroïnes").
Au bout du compte, on a effectivement des girls, mais pas d'action. Le spectateur a plus l'impression de voir un magazine de charme animé qu'un film proprement dit. Niveau dialogues, c'est très simple : il n'y en a pas ! Au moins, le "réalisateur" ne s'est pas fatigué. Pas difficile dans ces conditions de se coller la triple étiquette de metteur en scène/scénariste/producteur. Cela dit, c'est plutôt malin, car on peut légitimement douter des talents d'actrices de nos amazones. En éliminant les dialogues, Scotty JX s'évite ainsi l'éventualité (très forte) de retourner des scènes. On remplace tout cela par de longues plages de synthé insipides et le tour est joué.

 

 

Cela dit, le dénommé Scotty décide néanmoins "d'étoffer" sa formule (indigeste, il faut avouer), en se basant sur le cinéma bis dont il se déclare fan. Voici donc Actiongirls Soldiers of the Dead, dernier projet en date, dans lequel notre homme semble avoir puisé dans pas mal de genres, le "Woman In Prison" et le "Nazisploitation" entre autres. Scotty JX définit sa dernière œuvre comme une synthèse du "sexploitation" et du film d'horreur. Ni plus ni moins ! Notons au passage que JX développe en parallèle un autre site internet : "Horrorbabe", et prétend rendre hommage au cinéma "Grindhouse". Ce qui s'appelle manger à tous les râteliers.
On devrait donc trouver dans Actiongirls Soldiers of the Dead des femmes à poil combattant dans une arène, des zombies et... des dialogues ! Enfin, pas trop non plus, quand même.
En dehors de son aspect "cheap" et de son mauvais goût, le concept "Actiongirls.com" semble faire couler beaucoup d'encre, notamment au sein des ligues féministes et des associations en lutte contre la National Rifle Association. Cela va donc très loin, un exemple avec cet article publié en 2004 sur le défunt site "specios.net/ondiraitvous" :


Lire ici l'article FRIC, SEX AND GUN


En ce qui me concerne, je préfère revoir un bon vieux film d'Andy Sidaris. Même si cela ne vole pas très haut, il y au moins du spectacle... et des actrices qui ne font pas que montrer leurs charmes...

 

 

écrit par Flint en janvier 2007 (réactualisé pour la sortie de la série chez Bach Films)